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Nous dirigeons-nous tout droit vers un désastre climatique encore plus grand?

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Le 14 juin, plus de 30 structures ont été réduites en cendres à Chipewyan Lake, dans le nord de l’Alberta, dont la maison de Stella Noskiye, évacuée avec sa famille vers Edmonton. Des histoires comme celle-là, il y en a beaucoup trop cet été au sein des Premières Nations établies dans le nord des provinces canadiennes. Selon Stella, l’incendie de Chipewyan Lake n’est ni un événement inattendu ni une tragédie exceptionnelle, mais bien le symptôme d’une économie et d’un système qui privilégient la grande entreprise et l’extraction des ressources forestières et pétrolières au détriment de la santé et du bien-être des populations et de l’environnement.

L’adoption du projet de loi C-5, la Loi visant à bâtir le Canada, pourrait constituer une voie express vers la construction de mégaoléoducs. L’esprit de cette loi va à l’encontre des engagements du gouvernement fédéral en matière de changements climatiques. On s’attend à ce que l’extraction pétrolière et gazière connaisse un essor fulgurant dans ce nouveau cadre législatif. Comment concilier ce projet de loi avec le plan de réduction de notre empreinte carbone pour 2030 ?

Les changements climatiques inquiètent la population canadienne. En effet, une synthèse de sondages effectués en 2024 et en 2025 effectuée par ReClimate nous apprend qu’une forte majorité de Canadiens et Canadiennes (de 69 à 76 %) redoutent les effets à court et à long terme des changements climatiques, et que plus de 60 % de la population s’attend à une hausse de la fréquence des feux de forêt. Avant même l’arrivée de l’été, des centaines d’incendies faisaient rage au pays et plus de 2,6 millions d’hectares de forêt avaient déjà brûlé.

Pour les personnes vivant en milieu urbain, les feux de forêt peuvent sembler un problème bien lointain nuisant peu à leur qualité de vie. Pour les populations autochtones du nord des provinces et des territoires, toutefois, l’augmentation de l’étendue et de la gravité des incendies forestiers pose un problème existentiel.

Les feux de forêt de 2024 ont entraîné des pertes de 8,5 milliards de dollars au titre des sinistres assurés, dont 880 millions de dollars dans la localité emblématique de Jasper. Cependant, la valeur réelle en dollars des pertes est probablement beaucoup plus élevée, puisque, comme on peut le lire dans un rapport à l’intention du First Peoples’ Cultural Council, de nombreuses structures, maisons, propriétés et sites du patrimoine culturel des communautés autochtones ne sont pas assurés. Souvent, les compagnies d’assurances hésitent à assurer des propriétés situées dans des endroits reculés, en particulier lorsqu’elles sont loin des services considérés comme « essentiels » (par exemple, les bornes d’incendie). Résultat : l’assurance même la plus élémentaire est hors de prix.

Ces questions d’assurance sont certes importantes, mais au-delà de l’argent, il y a les répercussions sur la santé émotionnelle et mentale de la disparition dans les flammes de sa maison et de son milieu de vie. Le temps, le travail et les ressources consacrés au nettoyage et à la reconstruction ainsi qu’à la prise en charge des enfants, des parents, des grands-parents et des personnes ayant besoin de soins de santé (responsabilités souvent dévolues aux femmes) ne sont pas répertoriés, ou si peu. À ces coûts vient s’ajouter le stress des évacuations soudaines et parfois multiples.

Selon un rapport du gouvernement fédéral publié en 2024, 42 % des évacuations touchent les peuples autochtones, bien qu’ils ne représentent que 5 % de la population. Les enfants et les jeunes déplacés vers les centres urbains, loin de l’accompagnement offert dans leur communauté, peuvent se retrouver en situation d’extrême vulnérabilité face aux drogues, à l’alcool et à la violence. Le fédéral offre certes des programmes de compensation des coûts et de gestion des risques, mais ils sont parfois difficiles d’accès. Selon l’ouvrage First Nations Wildfire Evacuations: A Guide for Communities and External Agencies, il n’existe pas de démarche concertée permettant de bien comprendre les services et d’y accéder.

Le leadership autochtone, un modèle pour la population canadienne

Les données montrent clairement que les peuples autochtones des régions nordiques des provinces et des territoires du Canada sont vulnérables aux changements climatiques, notamment aux feux de forêt.

Stella expose haut et fort les risques des changements climatiques qui, dans sa région de l’Alberta, sont aggravés par une gestion forestière déficiente (pulvérisation de glyphosate), les coupes à blanc et l’extraction pétrolière et gazière. En raison du passage incessant des véhicules des entreprises actives sur ce territoire, les routes sont pour ainsi dire inaccessibles pour les membres de la communauté, tout comme pour les véhicules d’urgence. Elle a tenté à de nombreuses reprises de communiquer avec des responsables du gouvernement et de l’industrie à ce sujet, mais en vain.

Le 6 juin 2024, elle a donc emprunté deux panneaux d’arrêt et a bloqué la route elle-même. La police, intervenue au bout de deux heures pour dénouer l’impasse, l’a mise à l’amende. Par la suite, le tribunal a statué en sa faveur, estimant que les autorités provinciales et les compagnies devaient s’acquitter de leur obligation d’entretenir les routes. Loin de faire grand cas des éloges de sa communauté, Stella s’inquiète lorsqu’elle songe à l’avenir.

Pour sa part, Sharlene Alook répertorie les effets de la dégradation des forêts sur le territoire de la nation crie de Bigstone et s’intéresse aux solutions éventuelles. Elle est émue lorsqu’elle pense aux pertes que sa communauté a subies. « Ça me brise le cœur », dit-elle ; « les gens n’ont plus grand-chose à perdre en ce moment. Nous sommes encore aux prises avec de nombreux traumatismes du passé, comme les pensionnats. Le développement a détruit une si grande partie de notre territoire. Et les incendies se chargent du reste. Comment aller de l’avant ? Nous devons écouter nos aînés. »

Jusqu’à tout récemment, le Canada était à l’avant-garde de la lutte mondiale contre les changements climatiques. L’adoption du projet de loi C-5 apparaît comme un tournant, un changement de politique et d’identité, puisqu’on s’attend à ce qu’il accélère l’exploitation pétrolière et gazière. Cette Loi visant à bâtir le Canada va à l’encontre des engagements sur la restriction des émissions de combustibles fossiles, à l’origine des changements climatiques. Devant les feux de forêt qui continuent de ravager le pays, il y a lieu de se demander si nous nous dirigeons vers des catastrophes climatiques encore plus graves. Qui prendra enfin le taureau par les cornes ? Posez la question à Stella.

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