Language

         

 Publicité par Adpathway

Nos friandises vont-elles devenir un "luxe extrême” ? “La crise du chocolat se manifeste déjà par la hausse du prix pour le consommateur”

1 month_ago 15

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

La Belgique est un acteur central dans le commerce mondial du cacao. Notre pays importe près de 10 % de la production globale et est le deuxième exportateur mondial de chocolat, avec 668 000 tonnes par an. Plus de trois quarts du cacao importé en Belgique proviennent d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Ghana, Nigéria), le reste de l'Équateur ou du Cameroun. Plus largement, l'Europe est le premier consommateur, producteur et exportateur de chocolat au monde, avec une industrie pesant jusqu'à 50 milliards de dollars. Là aussi, la production de chocolat de l'UE dépend entièrement des importations de cacao, principalement d'Afrique de l'Ouest. Mais les pays producteurs de cacao sont déjà confrontés à des impacts climatiques et de biodiversité, qui affectent les marges des chocolatiers européens et le prix du chocolat payé par les consommateurs. En Belgique, le chocolat noir se retrouve par exemple dans le top 3 des produits ayant le plus augmenté : il coûte 38 % de plus qu'il y a un an et 49 % qu'il y a deux ans, selon une récente enquête de Testachats. Les biscuits au chocolat ont eux augmenté de 28 % et le chocolat au lait de 26 %.

Pierre Marcolini s'exprime sur le coût du chocolat

La sécurité des principales importations alimentaires de l'Union européenne est de plus en plus menacée par des facteurs environnementaux, selon une nouvelle étude britannique. Cette recherche, menée par l'Université d'Oxford et le bureau de consultance Foresight Transitions, a évalué les risques climatiques et de biodiversité pour la production et les chaînes d'approvisionnement pour l'importation de six aliments majeurs. Le maïs, le riz et le blé ont été choisis en tant qu'aliments de base pour la sécurité alimentaire mondiale, tandis que le cacao, le café et le soja ont été sélectionnés pour leur importance dans la production agroalimentaire et les exportations européennes. Jusqu'à un tiers des protéines utilisées pour l'alimentation animale dans l'UE ont été importées, généralement sous forme de soja.

Cas du riz très parlant

Les chercheurs ont constaté que plus de la moitié des importations pour chacun de ces six produits proviennent de pays vulnérables au changement climatique, disposant de ressources limitées pour s'y adapter. Le cas du riz est particulièrement parlant : plus d'un tiers de l'approvisionnement total de l'UE, soit une valeur de 1,5 milliard d'euros par an, est désormais menacé par les effets croissants du climat. Le blé, le maïs et le cacao sont également gravement exposés à des impacts liés à la perte de biodiversité, ce qui aggrave les risques qui pèsent déjà sur l'approvisionnement à cause du climat, et élargit la quantité de production mise en péril.

"Ce ne sont pas des menaces abstraites : elles se manifestent déjà concrètement, affectant négativement les entreprises, les emplois, ainsi que la disponibilité et le prix des denrées alimentaires pour les consommateurs. Et la situation ne fait qu'empirer", résume la chercheuse principale, Camilla Hyslop (Université d'Oxford). "En 2024, des inondations au Royaume-Uni et en France ont réduit la production de blé, tandis que des températures élevées en Europe de l'Est ont perturbé les cultures de maïs, rendant les importations cruciales pour la sécurité alimentaire. Par ailleurs, des pluies excessives ont fait pourrir les fèves de cacao en Afrique de l'Ouest, posant des difficultés aux producteurs de chocolat. Sans parler des tendances de long terme, comme la baisse des rendements du riz en Chine due à des précipitations extrêmes au cours des deux dernières décennies."

Le prix du cacao flambe complètement: quel impact sur vos courses ?

L'industrie européenne du chocolat menacée

Mais c'est l'industrie européenne du chocolat, d'une valeur estimée à 50 milliards de dollars, qui fait face à la plus grande menace. En effet, 97 % du cacao importé provient de pays dont le score climatique est faible ou moyen, et 77 % de pays à biodiversité moyenne ou inférieure. Concrètement, les importations de cacao de l'UE proviennent principalement de quelques pays d'Afrique de l'Ouest qui subissent des impacts climatiques et sur la biodiversité croissants. Ces dernières années, les récoltes ont été plus faibles que d'habitude en Côte d'Ivoire et au Ghana, en raison des inondations et de l'intensification des périodes chaudes et sèches. Le Ghana, par exemple, a vu sa récolte normale réduite de près de moitié. De tels impacts climatiques tendent à aggraver des problèmes existants, tels que les maladies des cultures, souvent causées par la perte de biodiversité. Un cercle vicieux s'ensuit, car la production de cacao est souvent à l'origine de la perte de biodiversité elle-même, à l'origine d'un manque de résilience aux chocs climatiques.

La viande, le chocolat noir et les fruits notamment font grimper le prix de notre caddie.

Ces mauvaises récoltes se poursuivront probablement à court et moyen terme, selon le rapport, alors que les pays producteurs alternatifs souffrent aussi du climat et de la perte de biodiversité. Dans le futur, même avec le réchauffement climatique, l'Europe ne pourra fournir ni café ni cacao pour répondre à la demande : "Il y aura des poches de culture – il y a par exemple déjà des petites cultures de café en Espagne – mais pas à l'échelle nécessaire", indique Camilla Hyslop, qui craint que ce genre de matière première devienne "un produit d'extrême luxe".

"L'Union européenne a payé un prix de plus en plus élevé pour ses importations de cacao en raison de ces pressions environnementales, avec une hausse de 41 % de la valeur totale des importations sur la dernière année. Cette augmentation est aussi liée à la hausse du prix du sucre causée par le climat, ce qui illustre bien le "double coup" environnemental subi par les chocolatiers, mais aussi par d'autres producteurs dépendant de multiples matières premières sensibles aux conditions environnementales", ajoute Camilla Hyslop. Notre continent a d'ailleurs connu ces derniers temps des licenciements et des fermetures dans le secteur chocolatier. En pratique, outre une hausse des prix, la perte de marge entraîne une "shrinkflation" (qui maintient les prix inchangés, mais avec un volume de chocolat réduit), le recours à des alternatives au cacao comme l'huile de tournesol, ou une modification de la proportion d'ingrédients (moins de cacao ; plus d'agents de remplissage). Pour les auteurs du rapport, "la crise du chocolat" exige une réponse des acteurs publics et privés.

Les œufs de Pâques coûtent plus cher cette année : jusqu'à 120 % pour certaines marques

Pour Mark Workman, chercheur associé à l'Imperial College, directeur de Foresight Transitions et co-auteur du rapport, "il est donc dans l'intérêt direct des décideurs européens d'investir sérieusement dans la résilience climatique des producteurs partenaires, ainsi que dans les infrastructures commerciales à l'étranger, comme les ports, qui soutiennent ces échanges mais sont eux aussi soumis aux pressions environnementales. C'est un message important à faire passer à une époque où les budgets d'aide extérieure sont souvent opposés aux investissements en matière de défense et de sécurité – alors qu'en réalité, ce sont les deux faces d'une même pièce."

Transition dans les pays producteurs

Le rapport émet une série de recommandations politiques pour sécuriser les importations alimentaires de l'UE, comme des mesures de soutien aux petits exploitants agricoles, comme ceux qui fournissent la majorité du cacao importé par l'Europe. "Investir dans les organisations paysannes d'Afrique de l'Ouest, c'est investir dans l'avenir de l'industrie chocolatière européenne. Les petits exploitants agricoles ivoiriens représentent plus de la moitié des importations européennes de cacao. En travaillant en partenariat avec les organisations d'agriculteurs familiaux, l'UE peut soutenir la transition vers des pratiques telles que l'agroforesterie, plus à même de résister à la sécheresse, à la chaleur et aux précipitations extrêmes, et de contribuer à la protection et à la restauration de nos forêts", affirme Eugène N'ZI Kouassi, président d'une association qui représente 600 000 producteurs de cacao et de café en Côte d'Ivoire.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway