« Arnaud Garcia, mort pour la France ». En présence de près de 150 proches et officiels, une plaque sur le monument aux morts de Blangy-le-Château, dans le Calvados, ainsi qu'une rue de la commune au nom du capitaine pénitentiaire tué lors de l'évasion de Mohamed Amra ont été dévoilées ce samedi 17 mai au matin.

La rue qui mène au monument aux morts de cette commune d'un peu moins de 800 habitants où résidait Arnaud Garcia porte désormais le nom du capitaine de la pénitentiaire. Ce dernier est décédé dans l'attaque meurtrière de son convoi avec son collègue Fabrice Moello le 14 mai 2024 au péage d'Incarville, dans le Calvados, lors de l'évasion de Mohamed Amra.

À LIRE AUSSI : Une planque dans l'Eure et une filière de faux papiers : Mohamed Amra, les zones d’ombre d’une cavale

« Pour que jamais son nom ne soit oublié »

Au sommet de la rue principale, typique du pays d'Auge avec ses briques rouges et ses colombages, le maire Dorian Coge a souligné « la douleur vive pour cette famille et ses collègues, ses amis et voisins, le village tout entier est endeuillé ». Et d'ajouter : « Pour que jamais son nom ne soit oublié, nous le gravons dans la pierre, aux côtés de ceux qui ont combattu pour la France lors des deux guerres mondiales. »

À LIRE AUSSI : Le 41 bis, ce régime carcéral italien très sévère que Gérald Darmanin voudrait voir appliquer à Mohamed Amra

La veuve de l'agent du pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) s'est adressée à son défunt conjoint en saluant « son cœur d'or et son humour décalé ». Leur fille est née orpheline le 1er novembre dernier. « Nous viendrons souvent ici » et « je lui expliquerai que son papa est mort au service de la nation », a-t-elle dit.

Elle a remercié l'assistance venue rendre cet hommage, parmi lesquels des collègues du PREJ de Caen, des pompiers, gendarmes, anciens combattants, le préfet du Calvados Stéphane Bredin et le directeur interrégional des services pénitentiaires de Rennes Pascal Vion, entourés d'habitants de la commune.

À LIRE AUSSI : Derrière le meurtre d'un livreur de drogue à Aubagne, la méthode du "clan Amra"

Le père d'Arnaud Garcia, Dominique, a déclaré à l'Agence France presse (AFP) que cette cérémonie n'était « pas protocolaire, beaucoup plus simple » que celles organisées par les autorités. C'était « plus convivial, à notre image », a-t-il noté. Le président Emmanuel Macron s'était rendu au PREJ de Caen ce mercredi 14 mai pour déposer une gerbe en mémoire des victimes de l'attaque.

« Depuis le décès de mon fils, j'ai retrouvé une deuxième famille, la pénitentiaire est vraiment très soudée », a-t-il poursuivi, expliquant que ces plaques rappelleront « à toutes et à tous, à chaque instant, pourquoi un surveillant pénitentiaire est mort dans l'exercice de son travail, qu'il adorait ».