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Trump et le Grand Bluff Iranien : La Guerre N’est Pas Là Où On l’Attend, Mais bien ailleurs

Publié le 21.6.2025 à 09h35 – Par Valentina Costa – Temps de lecture 10 mn

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Le monde retient son souffle, convaincu qu’une guerre avec l’Iran est imminente. Les titres des journaux évoquent les bombardements iraniens sur Israël, la menace de fermeture du détroit d’Ormuz et une escalade militaire inévitable.

Pourtant, cette focalisation sur l’Iran est une illusion savamment orchestrée. Comme souvent avec Donald Trump, il est là où on ne l’attend pas. Derrière le rideau de fumée du conflit moyen-oriental se profile une tout autre cible : la Chine. Cet article décrypte en détail cette stratégie géopolitique complexe, où Trump joue son va-tout pour redorer son image après une série d’échecs cuisants la guerre en Irak, la guerre commerciale avec la Chine et pourquoi, une fois encore, son plan risque de s’effondrer, non pas dans le désert iranien, mais dans les eaux tumultueuses de la mer de Chine méridionale.

Trump, depuis son élection, devient l’Histoire d’un Échec Répété

Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter aux précédents géopolitiques de Trump, marqués par des ambitions démesurées et des résultats désastreux :

• La guerre en Irak : Soutenue puis critiquée par Trump, cette intervention a coûté des trillions de dollars aux États-Unis, sans stabiliser la région ni renforcer leur influence. Au contraire, elle a ouvert la voie à l’Iran pour étendre son emprise régionale.
• La guerre commerciale avec la Chine : Lancée avec l’intention de freiner l’ascension économique chinoise, cette offensive s’est soldée par un échec. Les tarifs douaniers ont pénalisé les consommateurs américains autant que les exportateurs chinois, et la Chine a riposté en diversifiant ses partenaires commerciaux, réduisant sa dépendance envers les États-Unis.
• L’Iran en 2024 : Aujourd’hui, Trump semble réitérer ce schéma. En annonçant un délai de 15 jours avant de prendre une décision sur une éventuelle intervention contre l’Iran, il laisse penser qu’il prépare une contre-attaque décisive. Mais ce n’est qu’un leurre. Ses échecs passés montrent une constante : il mise sur des stratégies spectaculaires qui s’effondrent sous leur propre poids.

Le Leurre Iranien et l’Abandon d’Israël

Le conflit entre l’Iran et Israël est au cœur de l’attention mondiale. Pourtant, les actions ou plutôt l’inaction de Trump révèlent une tout autre priorité.

• Iran bombarde, Israël vacille : L’Iran profite de la situation pour bombarder Israël jour et nuit. Le Dôme de Fer, système de défense emblématique, est à court d’intercepteurs, et les réserves américaines ne sont pas loin d’être épuisées. Comment imaginer qu’un allié aussi stratégique qu’Israël soit laissé sans défense pendant 15 jours ? Cette passivité est inexplicable si l’on croit que Trump se soucie vraiment d’Israël.
• Un calcul délibéré : En réalité, Trump laisse volontairement le temps s’écouler, pensant affaiblir l’Iran pour mieux frapper plus tard du moins, c’est ce qu’il veut faire croire à Benjamin Netanyahu. Mais ce n’est qu’une façade. Netanyahu, obnubilé par sa propre survie politique, ne voit pas que Trump a d’autres projets, bien loin de Jérusalem.
• Le véritable objectif : Pendant que le monde scrute le Moyen-Orient, Trump garde un œil sur les BRICS, et en particulier sur la Chine. L’Iran n’est qu’un pion dans un jeu beaucoup plus vaste.

Les BRICS, une Menace Inédite

Alors que Trump jongle avec ses priorités, une nouvelle puissance émerge, rendant sa stratégie encore plus précaire : les BRICS.

• Un bloc uni : Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud forment une alliance économique et politique plus forte que jamais. Leur poids démographique et leurs ressources naturelles en font une menace directe pour l’hégémonie américaine.
• L’axe Russie-Chine-Inde : Cet axe représente plus de la moitié de la population mondiale si l’on inclut leurs proxies (comme la Corée du Nord ou le Pakistan). La Russie fournit la puissance militaire, la Chine l’économie, et l’Inde une position stratégique clé. Ensemble, ils défient ouvertement l’ordre occidental.
• Les États-Unis en retard : Trump arrive trop tard pour inverser la tendance. Les administrations précédentes, sous Biden et Obama, ont laissé les BRICS prospérer sans contre-attaque efficace. Aujourd’hui, les États-Unis se retrouvent isolés face à ce bloc incontournable. Le Nouvel, Nouvel, ordre Mondial émmerge sous vos yeux

Une Crise Économique Mondiale en Gestation

Le conflit avec l’Iran ne se limite pas à une question militaire ; il menace de plonger le monde dans une crise économique sans précédent.

• La menace du détroit d’Ormuz : L’Iran brandit la fermeture de ce passage stratégique, par où transite 20 % du pétrole mondial. Une telle action provoquerait une flambée des prix de l’énergie, des pénuries et une récession globale. Sauf que la Chine a besoin de se pétrole car il représente

• Pétrole iranien en Chine : représente environ 10 %–15 % des importations, soit 1,1 M b/j en 2023.
• Top 6 fournisseurs (2024) pour la Chine :
  1. Russie – ~20 %
  2. Arabie Saoudite – ~14 %
  3. Malaisie – ~10–13 % (souvent réétiquetage iranien)
  4. Irak – ~11 %
  5. Émirats – ~9 %
  6. Oman – ~6 %
  7. Iran – ~10 %

• Une crise populaire, pas seulement étatique : Contrairement aux crises passées, celle-ci toucherait directement les populations inflation galopante, rupture des chaînes d’approvisionnement, chômage. Les gouvernements ne seraient pas les seuls à en pâtir ; le monde entier en ressentirait les effets.
• Un bras de fer avec la Chine : Pendant ce temps, Trump accentue la pression économique sur la Chine, notamment via des sanctions sur les semi-conducteurs (voir ci-dessous). Mais cette double stratégie Iran d’un côté, Chine de l’autre risque de se retourner contre lui.

Trump Piégé par Netanyahu et ses Promesses

Trump s’est vanté d’être le président qui éviterait les guerres. Pourtant, il se retrouve aujourd’hui dans un bourbier inextricable.

• Une promesse trahie : En soutenant Netanyahu publiquement, Trump s’est engagé dans une dynamique qu’il ne peut plus contrôler. Ses 15 jours de réflexion ne sont pas un signe de maîtrise, mais de panique face à des options limitées.
• Bombarder l’Iran ? Un pari risqué : Une attaque contre l’Iran semble tentante pour sauver la face, mais ce pays n’est pas l’Irak de 2003. Avec ses défenses avancées, ses missiles balistiques et son réseau de proxies (Hezbollah, Houthis, milices irakiennes), le Pakistan, et bien d’autres ‘Chine pour protéger son fournisseur officiel de pétrole, la Russie et la Corée du Nord partenaire et alliés, l’Iran pourrait infliger des pertes colossales aux forces américaines et à leurs alliés Otanesque.
• Un bourbier géopolitique : Même une victoire militaire serait une défaite stratégique. Les proxies iraniens riposteraient dans toute la région, transformant le Moyen-Orient en un chaos ingérable pour les États-Unis, voir sur leur propre sol par des cellules dormantes.

La Chine et Taïwan, le Véritable Enjeu

Pendant que le monde regarde l’Iran, Trump prépare un coup contre la Chine, et le théâtre de cette confrontation se trouve à Taïwan.

• Le décret sur les semi-conducteurs : Trump a interdit l’importation de semi-conducteurs taïwanais aux États-Unis, une mesure qui frappe directement l’économie de Taïwan, leader mondial dans ce secteur. Cette décision vise à priver la Chine d’une ressource clé, mais elle fragilise aussi Taïwan face à Pékin.
• Le redéploiement de la Cinquième Flotte : Jusqu’à récemment, cette flotte protégeait Taïwan contre une éventuelle agression chinoise. Aujourd’hui, elle a été envoyée dans le golfe Persique, soi-disant pour contrer l’Iran. Résultat : Taïwan est plus vulnérable que jamais. Ce qui laisse penser que soit Trump est fou ou qu’il laisse discrètement l’oportunité a la Chine d’envahir taiwan pour soit déclancher la véritable guerre soit laissé la procesus de négociation se terminer sans trop de dégats entre les deux pays. Et des négociations se termineront entre l’Iran et les Etat-unis tranquillement pendant que la russie termine de prendre le maximun de terre a Kiev qui pleurera envers l’UE pour que Poutine arrêtte.

Les porte-avions américains et britanniques se rassemblent au Moyen-Orient

• Une opportunité pour la Chine : Avec les États-Unis distraits par l’Iran, la Chine pourrait saisir cette fenêtre pour prendre Taïwan. Si cela se produit, Trump aurait son casus belli – un prétexte parfait pour déclencher un conflit direct avec Pékin ou pas ?

La mer de Chine méridionale, le Vrai Point de Rupture

La guerre que tout le monde redoute avec l’Iran n’aura pas lieu là où on l’attend. Le véritable point de bascule se trouve en mer de Chine méridionale.

• Une frontière explosive : Cette région, délimitée pendant la guerre froide, est l’une des plus sensibles au monde. La Chine y revendique des territoires disputés, face à une coalition de pays soutenus par les États-Unis (Philippines, Vietnam, Japon).
• Un enjeu stratégique : Plus de 3 000 milliards de dollars de commerce transitent par ces eaux chaque année. Contrôler la mer de Chine méridionale, c’est dominer les routes maritimes mondiales et affirmer sa suprématie militaire.
• Le risque d’escalade : Si la Chine prend Taïwan, les États-Unis n’auront d’autre choix que de réagir. Avec leurs bases dans la région Okinawa, Guam, Philippines et la puissance navale chinoise en expansion, un affrontement direct deviendrait inévitable. Ce ne sera pas une guerre par procuration, mais un choc entre superpuissances. a moins que Trump est déja tout négocié avec la Chine rappellez vous ?

Conclusion : Trump, le Joueur d’Échecs Dépassé oui et non ?

Trump joue un jeu dangereux, utilisant l’Iran comme un écran de fumée pour masquer son véritable objectif : affaiblir la Chine aux yeux du monde. Mais ce plan, comme ceux qui l’ont précédé, est voué à l’échec. Pourquoi ? D’abord, le timing lui échappe. Les BRICS, menés par la Russie, la Chine et l’Inde, ont pris trop d’avance pour être rattrapés. Ensuite, ses options au Moyen-Orient sont un piège : bombarder l’Iran déclencherait un chaos incontrôlable, tandis que son inaction expose ses faiblesses. Enfin, en délaissant Taïwan pour se concentrer sur le golfe Persique, il offre à la Chine une opportunité en or sans guerre ou si peu.

Le monde attend une guerre avec l’Iran, mais c’est une erreur de perspective. La vraie menace se trouve en mer de Chine méridionale, là où les ambitions de Trump et de Xi Jinping risquent de se heurter de plein fouet pour le monde. Si Trump persiste dans cette stratégie bancale, le « jamais deux sans trois » qu’il redoute pourrait bien se réaliser : après l’Irak et la guerre commerciale, la troisième débâcle se profile à l’horizon. Et cette fois, les conséquences ne se limiteront pas à une région ou à une économie elles engloutiront le monde entier. Alors, ouvrez les yeux : la guerre n’est pas là où on vous le dit, mais là où Trump, une fois de plus, nous surprend par son imprévision et ses erreurs.

Notre article ci-dessous expliquait déja la vision de Trump et se concluait avec ces mots :

"Trump et Poutine ne seront pas non plus en mesure de gouverner le monde sans la Chine. Un accord entre eux pourrait être l’idée de Trump de creuser un fossé entre Moscou et Pékin, mais il est peu probable que cela fonctionne étant donné la dépendance de la Russie vis-à-vis de la Chine et la rivalité de la Chine avec les États-Unis. Si Trump conclut également un accord avec Xi, par exemple sur les revendications territoriales chinoises en mer de Chine méridionale, sans parler de Taïwan, tout ce qu’il obtiendrait serait un repli supplémentaire des États-Unis sur l’hémisphère occidental. Cela laisserait Poutine et Xi poursuivre leur propre accord existant d’un partenariat sans limites, sans être entravé par un contrepoids dirigé par les États-Unis. Du point de vue de ce qui reste de l’ordre international libéral et de ses partisans, un accord Poutine-Xi a également un parallèle étrange dans l’histoire l’éphémère pacte Hitler-Staline de 1939. Seulement cette fois-ci, il y a peu de choses qui suggèrent que l’alliance Poutine-Xi s’effondrera aussi rapidement."

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