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L'homme est souriant, blagueur même. Toujours aussi disponible, le double champion olympique a accepté sans se faire prier de se confier lors d'un entretien qu'il nous a accordé, ainsi qu'aux journaux Le Soir et l'Equipe avant ce Tour de France qu'il espère aussi bon que l'an dernier (3e du classement général et victorieux d'un chrono). Au cours de cette rencontre, il a aussi confirmé qu'il ne prendra pas part au Tour d'Espagne et a, surtout, crié, plus fort que jamais, son amour pour le vélo.
Remco, avez-vous l'impression d'arriver au Tour plus frais que l'année passée ?
"C'est difficile à dire, parce que je me rappelle qu'au Dauphiné, j'avais des ambitions différentes qu'en 2024. En tout cas, la forme était moins bonne l'année passée. Et j'ai le sentiment que la tête est plus fraîche aussi car ma saison est encore assez courte."
Je peux m'appuyer sur l'expérience de l'année passée et le fait que mon chrono est meilleur."
Votre objectif, vous l'avez déjà dit, c'est de vous rapprocher de Pogacar et Vingegaard. Qu'est-ce qui vous fait croire que vous pouvez être plus près d'eux que l'an passé ?
"J'avais dit ça avant la chute survenue début décembre. Depuis, la donne a changé. J'ai quand même perdu 2-3 mois d'entraînement en hiver. Donc ça veut dire que Tadej et Jonas ont 7-8 mois d'entraînements et de courses dans les jambes, alors que moi, je n'en suis qu'à 5. Mais on ne sait jamais, je me suis bien entraîné pour aborder ce Tour dans la meilleure forme possible. Et puis, je peux m'appuyer sur l'expérience de l'année passée, notamment en montagne, et sur le fait que mon chrono est meilleur qu'il y a douze mois."
Tour de France 2025 : outre Pogacar, Vingegaard et Evenepoel, qui sont les favoris de cette 112e édition ?Finalement, n'est-ce pas un avantage pour vous d'avoir un sprinter dans l'équipe qui pourrait prendre le premier maillot jaune ?
"Oui, bien sûr. Il est clair que ce samedi, ce sera 100 % pour Tim (Merlier). Pour les formations avec un gros leader pour le général, l'essentiel est d'éviter la chute jusqu'au moment où on est tous mis dans le même temps. C'est peut-être mieux pour moi de rester plus derrière, et de ne pas être dans la boule où tout se passe, où ça frotte. Et derrière, il y a toujours un peu plus de temps pour freiner ou manœuvrer quand il y a une chute ou un mouvement inattendu. Mon premier but est d'atteindre le premier jour de repos sans blessure."
Peut-on vous imaginer plus joueur sur ce Tour ? L'an dernier, vous aviez tendance à lisser votre effort. Or on sait que vous adorer attaquer…
"Début juin au Dauphiné, je ne me sentais pas à 100 % dans les étapes de montagne. Mais le dernier jour, j'ai quand même pu placer mon attaque. Là, j'ai vu qu'il n'y avait que Pogacar et Vingegaard qui pouvaient me suivre. Donc, c'est clair que si j'ai des bonnes jambes, il faut que j'essaie le plus possible, de suivre leurs attaques, bien sûr, mais également de tenter ma chance."
On apprend toujours de ses rivaux. Qu'avez-vous encore appris de Pogacar et Vingegaard durant le Dauphiné ?
"Dans la course, c'est dur à dire. Parce qu'on est surtout concentré sur notre effort. Mais je pense que ce sont deux coureurs complètement différents. Tadej fait semblant, il donne l'impression de jouer un peu dans le peloton. Jonas, lui, est un peu plus structuré. Les Visma ont un plan auquel ils se tiennent. Ils n'ont pas d'option B. Les UAE, c'est différent, ils ont des plans A, B et C. Ils me semblent plus flexibles. Mais au final, ce sont deux gars hyper forts en montagne. Et Tadej, il est un peu plus explosif, il peut également faire la différence dans les étapes vallonnées."
Par rapport à eux, vous avez une équipe où il y a d'autres ambitions avec Tim Merlier. Avez-vous toujours été d'accord sur sa participation ?
"J'avais dit qu'il fallait prendre Tim pour essayer de gagner plus d'étapes. Car on n'a pas l'équipe pour assumer la pression du maillot jaune en montagne. Il y aura toujours une autre formation qui va nous mettre sous pression. C'est pour ça que j'avais très vite dit que Tim devait venir. Mais il y a des règles. Dans les étapes de plaine, les gars doivent me protéger, me maintenir à l'abri du vent. Et puis, dans la vraie finale, ils peuvent jouer la carte de Tim."
Le Tour de France commence mal pour Wout van Aert : le Belge a connu une étrange mésaventure avec un agent de sécurité (VIDÉO)En quoi votre grave blessure de cet hiver vous a rendu encore plus fort ?
"Elle m'a permis d'accepter plus facilement les situations difficiles ou négatives. Donc, si un jour, je ne me sens pas hyper bien, je pense que je l'accepterai assez vite. Maintenant, je suis encore plus direct, honnête qu'avant. Cette blessure a renforcé ma conviction à ne pas me mentir."
Dans les finales, on n'est pas des amis, on n'est pas là pour rigoler."
Ces chutes, c'est un peu quelque chose qui vous lie à Vingegaard. Vous avez tous les deux remis en question votre carrière. Du coup, quelle est, aujourd'hui, votre relation avec le Danois et avec Pogacar ?
"Je pense que je les comprends bien tous les deux. Mais c'est clair que dans les finales, on n'est pas des amis. C'est la compétition. On n'est pas là pour rigoler. Il faut se battre pour essayer de gagner la course. On est tous les trois des grands champions qui peuvent accepter une défaite ou la victoire de l'autre."
Avez-vous eu le temps de reconnaître beaucoup d'étapes ?
"Pas du tout, non. J'ai seulement reconnu l'étape du Col de la Loze et celle de la Plagne. On avait prévu d'en parcourir beaucoup en janvier et février mais ma blessure nous l'a empêché. Mais c'est bien d'avoir vu les étapes du Col de Loze et de La Plagne parce que ce sont quand même les deux étapes reines du Tour."
Justement, que pensez-vous du Col de la Loze ?
"C'est long et la première partie est la plus difficile. Les 13, 15 premiers kilomètres sont toujours à 7, 8, 9 %. C'est là qu'il y a le plus de dénivelé. Puis, on aborde 5 à 7 kilomètres à 5 % de moyenne. Après, ce sont les portions les plus irrégulières. Bref, c'est un col très difficile. On démarre à 400 mètres ou 600 mètres d'altitude et on monte à 2300 mètres. Ça va être plus d'une heure d'ascension. Et puis avant, il y a encore le Glandon et la Madeleine. Donc, c'est bien d'avoir fait une étape plus ou moins similaire au Dauphiné."
Le Tour de France 2025 passera près de villes et villages belges : voici où se rendre pour voir la Grande Boucle de l'autre côté de la frontièreOutre Pogacar et Vingegaard, quels sont les coureurs dont il faudra se méfier dans la lutte pour le podium ?
"Almeida sera bien. Même s'il doit aider Tadej, il visera une place sur podium. Il est en grande forme, cette année. Puis il ne faut jamais oublier Roglic. Et les Red Bull ont aussi Lipowitz, qui fonctionnait bien au Dauphiné (3e du général). Mais c'est le Tour de France, c'est encore un autre niveau que le Dauphiné. Et puis, on ne sait jamais comment seront les gars d'Ineos, les Rodriguez et Thomas."
Remco, votre Tour de France sera réussi si…
"Si je peux faire au moins la même chose que l'année passée."
C'est le plaisir qui me fait continuer. Le vélo me permet de lâcher prise."
Peut-on revenir une dernière fois sur la chute de décembre. On sait que vous êtes venu au vélo pour canaliser un feu intérieur. Quand on a déjà autant gagné et qu'on est autant tombé, qu'est-ce qui vous pousse à continuer ?
"Le plaisir. J'aime énormément faire du sport. Et avec le vélo, on découvre plein de choses. Des nouveaux endroits. Des gens. Des nouveaux cols. Je pense aussi que, pour moi, le vélo me permet de lâcher prise, d'évacuer les frustrations, les sentiments, les pensées. C'est la passion pour le sport et pour le cyclisme en particulier qui me garde sur un vélo. Peut-être que cette année, c'est vraiment devenu clair dans mon esprit. Quand j'ai repris le vélo après ma chute, j'ai commencé à me sentir mieux. J'ai vraiment compris que ce sport, c'est ça que je veux faire. C'est ce que j'aime faire par-dessus tout et que je veux continuer à faire le plus longtemps possible."
Pogacar: "Vingegaard est le meilleur grimpeur du monde"Ça, c'est donc le côté agréable de votre métier. Et quel en est l'aspect le plus ingrat ?
"C'est peut-être la structure de vie que nous avons. Les sacrifices, des fois… Mais je pense que chez nous, à la maison, avec Oumi, on a un bon équilibre entre les périodes où l'on est focalisé sur mon métier et les moments où l'on se relâche. Après la Clasica San Sebastian (NdlR : le 2 août), je peux prendre une semaine complète de repos. On alterne bien les périodes de on et off, comme on dit. Cet équilibre m'aide à faire les sacrifices plus facilement. Il faut trouver une bonne balance dans la manière de vivre, comme sportif, mais aussi en tant qu'être humain."
Remco, peut-on vous imaginer au départ de la Vuelta ?
"(catégorique) Non ! Je serai focalisé sur les Mondiaux (NdlR : 21 et 28 septembre) et les championnats d'Europe (NdlR : 1er et 5 octobre), où je ferai les deux courses à chaque fois."
Bien sûr que je tenterai un jour le record de l'heure."
Quand on voit votre efficacité sur un vélo de chrono, avez-vous déjà pensé à vous attaquer au record de l'heure ?
"Oui, bien sûr, un jour je le ferai, mais je pense qu'il faut attendre encore quelques années."
"J'en ai encore des frissons" : Jean-Marie Leblanc (80 ans), ex-patron du Tour de France, évoque les dossiers qui l'ont marqués sur la Grande BouclePour finir, peut-on savoir où vous rangez tous vos maillots distinctifs ?
"Pour le moment, ils sont juste dans notre chambre. Dans le futur, je pense que je les mettrai dans une petite salle de fitness ou juste une petite pièce sympa avec les maillots et les trophées."
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