Des acteurs du monde de la pêche en Colombie-Britannique auraient souhaité qu'une personne de la côte ouest soit nommée ministre des Pêches. Après la reconduction de Joanne Thompson, de la Nouvelle-Écosse, ils veulent maintenant s’assurer que la ministre est vraiment au fait des réalités britanno-colombiennes.

Le directeur de l’Association des éleveurs de saumon de la Colombie-Britannique, Brian Kingzett, et le président de la First Nations Wild Salmon Alliance, Bob Gala’game Chamberlain, ont des vues bien opposées quand il s'agit de parler de l’industrie du saumon d’élevage. Pour autant, tous deux auraient préféré qu'un ministre de l'ouest soit nommé.

Bien sûr, nous aimerions voir un ministre de la Colombie-Britannique, comme je suis sûr que mes collègues de la côte est sont heureux d'avoir une ministre de l'est du Canada, admet M. Kingzett. Il se dit toutefois heureux de travailler avec n’importe quel ministre, d’où qu'il soit.

Ce que nous voulons, c'est qu’ils profitent de leur excellent personnel scientifique lorsqu'ils prennent des décisions politiques et soutiennent l'économie bleue ici au Canada.

Howie Manchester, un biologiste de la vie marine du ministère fédéral des Pêches et des Océans, à l'élevage de saumons Okisollo, près de Campbell River, en Colombie-Britannique, le 31 octobre 2018. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward

L’Association des éleveurs de saumon de la Colombie-Britannique dit avoir été moins satisfaite du travail de la ministre Bernadette Jordan (entre 2019 et octobre 2021), une ministre de l’est, et de Joyce Murray (entre octobre 2021 et juillet 2023), une ministre de l’ouest.

Par exemple, Mme Murray avait annoncé que le gouvernement fédéral ne renouvellerait pas les permis de 15 fermes d'élevage de saumon de l'Atlantique à filets ouverts autour des îles Discovery, en Colombie-Britannique, en 2023.

Selon Brian Kingzett, elle avait pris des décisions politiques qui n'étaient pas fondées sur des données scientifiques fiables. Il recherche une ministre qui voit le potentiel économique de l'aquaculture, non seulement en Colombie-Britannique, mais aussi au Canada.

Un appel à poursuivre la transition

Pour Bob Chamberlain, qui travaille à la sauvegarde du saumon sauvage, à la base de l’alimentation de nombreuses Premières Nations, c’est l’opposé. 

Nous espérons et souhaitons que la nouvelle ministre des Pêches poursuive le processus de planification de la transition qui vise l'élimination des parcs à filet ouverts, dit-il. La fin de la salmoniculture en enclos à filet ouvert est prévue d’ici 2029.

Le saumon sauvage détient une place essentielle dans la culture et la survie des Premières Nations de la Colombie-Britannique, selon la First Nations Wild Salmon Alliance. (Photo d'archives)

Photo : Jonathan Moore

Bob Chamberlain dit se souvenir de moments dans l’histoire pendant lesquels le ministère des Pêches et Océans avait appuyé les enclos à filet ouvert ou n’agissait pas assez vite. Aujourd'hui, il craint un retour en arrière et croit qu’un ministre de l’ouest comprendrait mieux les enjeux.

J'ai toujours pensé qu'il fallait un ministre des Pêches de la côte ouest en raison de l'abondance des espèces de saumon ici en Colombie-Britannique et de ce que cela signifie pour l'économie, la pêche sportive, la pêche commerciale, le tourisme en milieu sauvage, l'environnement et, bien sûr, les droits autochtones des Premières Nations.

La ministre Joanne Thompson a été nommée à ce poste dans le premier cabinet de Marc Carney, en mars 2025, et a été reconduite le 13 mai 2025.

Avec des informations d'Anaïs Elboudjani