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Michel Fayad : « Israël n’ayant pas atteint ses objectifs, fera tout pour reprendre ce conflit contre l’Iran »

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ENTRETIEN – Près de deux semaines après le lancement de l’opération « Rising Lion » les frappes américaines ciblant les installations nucléaires iraniennes et les représailles de la République islamique, l’heure est actuellement au cessez-le-feu entre Tel Aviv et Téhéran.

Michel Fayad est analyste géopolitique et ancien conseiller du ministre libanais de l’Économie et du Commerce. Il dresse le bilan de cette courte guerre. Pour lui, l’Iran a donné une image trompeuse de sa puissance. Il pense également qu’Israël, n’ayant pas atteint ses objectifs fera tout pour reprendre la guerre.

Michel Fayad, comment avez-vous décrypté le conflit entre Israël et l’Iran ? N’a-t-il pas révélé la faiblesse militaire voire politique de Téhéran ?

Michel Fayad – Il y a effectivement un décalage entre ce que l’Iran a voulu montrer à l’ensemble de la région ces dernières années et ce qui s’est produit pendant cette guerre. Il n’est pas aussi puissant qu’annoncé bien qu’il ait pu frapper Beer-Sheeva avec ses missiles balistiques, ville à 35km environ de Dimona, la centrale nucléaire israélienne.

Toutefois, il faut quand même bien rappeler que ce régime a une idéologie qui a comme objectif la destruction d’Israël. Et cette idéologie a vu le jour dans des textes de l’Ayatollah Rhomeini publiés et prononcés avant la révolution de 1979.

Son successeur, Ali Khamenei s’inscrit dans la continuité de cet objectif. Le Khomeinisme est en quelque sorte l’idéologie frériste adaptée au chiisme. Ainsi, la cause palestinienne, centrale dans le frérisme, l’est également devenue pour l’idéologie en place à Téhéran.

Le fait que la République islamique accentue en ce moment la répression interne est-il aussi un signal de faiblesse ?

À partir du moment où de nombreuses personnalités du régime ont été éliminées, il était évident que la République islamique se serve des frappes menées par Israël et les États-Unis et de l’infiltration du Mossad pour réprimer davantage.

Nous le voyons avec ce qui arrive à Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus illégalement par Téhéran depuis trois ans. Au début, ils étaient accusés d’être des espions de la DGSE, maintenant, on leur reproche de manière absurde de travailler pour le compte du Mossad.

À cela s’ajoutent, les arrestations de Kurdes et d’Azéris, également soupçonnés d’entretenir de bonnes relations avec les Israéliens.

Quand le guide suprême Ali Khamenei déclare que l’Iran a infligé une « gifle cinglante » aux États-Unis, de quoi s’agit-il ?

Il n’admettra jamais sa défaite. Cela fait partie intégrante de son idéologie. Même chose pour le Hezbollah et les Hachd al-Chaabi. En fait, quand ils gagnent, ils crient victoire, et quand ils perdent, aussi ! En arabe, ces deux proxies parlent de « festivals de la victoire ».

Outre-Atlantique, différentes versions semblent s’affronter sur l’efficacité des frappes américaines. Quand Donald Trump affirme qu’elles ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le Pentagone estime que les frappes ont permis de le retarder d’environ deux ans. Quelle est votre analyse ?

Difficile à dire. Personne ne sait exactement à quelle profondeur se situait par exemple le site nucléaire de Fordo. Certains parlent de 80 mètres, d’autres comme le Financial Times de 500 mètres.

Par ailleurs, aucun organisme indépendant et crédible n’est allé vérifier l’étendue des dégâts. Cependant, je note une évolution dans les discours officiel iranien : au départ, Téhéran affirmait que les frappes israéliennes et américaines n’avaient causé que peu de dégâts et que le programme nucléaire iranien était intact.

Désormais, le ministre iranien des Affaires étrangères nous dit le contraire.

Je pense que dans un premier temps, le régime a voulu montrer qu’il était toujours debout, mais voyant ce dont Donald Trump est capable, a finalement décidé de changer de langage.

Il y a la crainte que le président américain décide de mener de nouvelles frappes, même s’il est beaucoup plus probable que des nouvelles attaques soient israéliennes et non américaines.

Je suis convaincu que l’État hébreu va mener d’autres frappes. Quand ? Je ne sais pas, mais cela va arriver.

Le cessez-le-feu verbal imposé par Donald Trump est en réalité une pause dans cette guerre qui se termine en queue de poisson comme les 34 jours de la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah.

Israël n’ayant pas atteint ses objectifs, fera tout pour reprendre ce conflit contre l’Iran.

Parlons des répercussions en France. Nous avons vu des manifestants, notamment à l’occasion de manifestations pro-palestiniennes brandir des drapeaux iraniens. Qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, ce n’est pas nouveau. Dès le début des années 1970, on pouvait déjà remarquer ce rapprochement entre l’islamisme et une certaine gauche. C’est dans ce cadre que le chef du FPLP Georges Habbache organisa en mai 1972, avec l’accord de Yasser Arafat représenté par Salah Khalaf (alias Abou Iyad) et Fouad Chémali, une conférence dans le camp palestinien de Badawi au Liban.

Un pacte fut forgé entre l’islamisme et une certaine gauche. Édouard Sablier écrit dans son ouvrage « Le fil rouge : Histoire secrète du terrorisme mondial« , « le pacte de Badawi est l’acte de naissance officiel du terrorisme mondial ».

Ce rapprochement précède donc la Révolution iranienne de 1979 ?

Tout à fait. Dans son livre « La faucille et le croissant : Islam et Bolchevisme au congrès de Bakou », Jean-Gilles Malliarakis revient sur le Congrès de Bakou organisé en 1920 par la Troisième Internationale (ou Komintern) pour mobiliser près de 2.000 délégués musulmans d’Asie centrale, du Caucase et du Moyen-Orient contre l’Occident, en les incitant à s’allier au projet communiste.

À Bakou, les Bolcheviks cherchaient à instrumentaliser l’islam et son concept de djihad comme des outils révolutionnaires. Dans leurs discours, les Bolcheviks Grigori Zinoviev (l’un des plus proches collaborateurs de Lénine) et Karl Radek insistèrent sur des thématiques comme la lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et les injustices sociales car l’islam se dit soucieux d’une justice sociale. Ils parlèrent même d’un « djihad rouge ».

Dès le début de la guerre au Liban, la Résistance libanaise formée des milices chrétiennes avait remarqué à l’époque que beaucoup d’Européens de gauche, notamment nord-irlandais (l’IRA), italiens (les Brigades rouges), allemands (la bande à Baader), bretons (le FLB-ARB), corses (le FLNC), basques (l’ETA) et même des extrémistes maoïstes ainsi que des Kurdes du PKK se trouvaient dans les camps palestiniens au Liban tenus par les organisations palestiniennes.

Au Liban toujours, entre 1985 et 1988, lors de la guerre des camps entre la milice chiite Amal et le Fatah palestinien, ce dernier était soutenu par les miliciens des Frères Musulmans (Tawhid, Jundallah et Jamaa Islamiya) et du Hezbollah. Ce rapprochement entre l’islamisme et la gauche était donc déjà très visible.

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