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ENTRETIEN - Le 10 juin, Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Cette mesure de bon sens doit être adoptée sans tarder, tant l’exposition des jeunes à ces plateformes nuit à leur développement, argumente le chercheur en neurosciences.
Michel Desmurget est directeur de recherche à l’Inserm. Dernier livre paru : « Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital » (Seuil, 2023).
LE FIGARO. - Dans son entretien sur France 2, mardi 10 juin, le président s’est prononcé en faveur d’une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Que vous inspire cette proposition ?
Michel DESMURGET. - Ce serait un minimum. Les études commencent à s’accumuler quant aux effets délétères des réseaux sociaux sur la santé mentale, le sommeil, la cognition, la réussite scolaire, entre autres. Or le cerveau des adolescents est toujours en maturation, notamment les aires préfrontales dédiées à la décision, à la récompense et à l’inhibition.
Les réseaux sociaux dérèglent le système de récompense, engendrant des addictions. Meta et TikTok ont été visés par des plaintes monumentales aux États-Unis ; les documents internes à Meta montreraient que ses dirigeants connaissent pertinemment la nocivité de leurs réseaux…