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L'audience sur la détermination de la peine du meurtrier Kenneth Bellamy a donné lieu à d'émouvants moments au tribunal de Toronto, mercredi, lorsque la fille de la victime a témoigné contre son père. Tracy Iannuccilli a été tuée dans un refuge pour sans-abri de North York en 2023 et l'individu s’était barricadé dans leur chambre avant de se rendre.
La Couronne a soumis six déclarations de la famille de la victime, dont l'une a été lue par le procureur lui-même, Kene Canton. L'émotion était palpable dans le prétoire.
Le père de Tracy Iannuccilli, un policier à la retraite, affirme que sa fille était aussi précieuse que la prunelle de ses yeux et qu'elle était intelligente, forte et confiante.
Il explique que sa fille a changé lorsqu'elle a perdu le deuxième des trois enfants qu'elle a eus avec le meurtrier.
Il mentionne que la mort de son petit-fils avait plongé sa fille dans la spirale de la dépendance et de l'itinérance.
Elle a été naïve de croire que Kenneth la changerait, déclare Alfred Iannuccilli.

Tracy Iannuccilli, 44 ans, était mère de deux enfants, un garçon et une fille.
Photo : Facebook
M. Iannuccilli rappelle que sa fille devenait agressive lorsque la famille, inquiète, la soupçonnait de se droguer. Elle était dans le déni, se souvient-il.
Il souligne que sa fille restait positive et qu'elle espérait un jour sortir des refuges qu'elle fréquentait pour refaire sa vie avec ses enfants.
Je suis toujours affligé et je me sens coupable, conclut-il.
Message de la fille de la victime
La fille de la victime, une adolescente de 13 ans que l'on ne peut nommer, affirme qu'elle a été profondément attristée d'apprendre que sa mère était morte.
Je voulais disparaître de la surface de la Terre, dit-elle, en ajoutant qu'elle fait des cauchemars depuis la mort de sa mère.
Sans jamais regarder son père dans le box des accusés, elle souligne qu'elle a toujours eu honte de porter son nom et que son frère et elle ont été intimidés à l'école au sujet de leur filiation paternelle.
Ma mère ne pourra jamais me voir obtenir mon diplôme d'études et assister un jour à mon mariage, conclut-elle.

Kenneth Bellamy et Tracy Iannuccilli lors de jours plus heureux.
Photo : Facebook
Sarah-May Iannuccilli a rendu un témoignage poignant à la mémoire de sa tante tout en se lançant dans une diatribe contre le meurtrier.
Tu m'as fait réaliser que le monde dans lequel je vis est malsain et dangereux, explique-t-elle toute de noir vêtue.
Elle dit espérer que la mort de sa tante le hante en prison pour toujours. Tu es sinistre, nous étions pourtant gentils avec toi, mais tu as traumatisé ma famille, ajoute-t-elle.
Mlle Iannuccilli a traité le meurtrier de lâche et lui a souhaité de rester seul dans une cellule froide pour le reste de sa vie.
Bref réquisitoire de la Couronne
La Couronne a réclamé la prison à vie sans droit de libération conditionnelle avant 17 ans. C'est le maximum prévu par la loi dans les cas de violence conjugale meurtrière, déclare Me Canton.
Le procureur Canton justifie sa requête notamment l'absence de remords et les antécédents judiciaires du meurtrier pour violence conjugale contre la même femme sept ans avant le meurtre.
Le procureur rappelle par ailleurs que le meurtrier avait tenté de camoufler son crime.

Des policiers tentent de parlementer avec l'accusé, Kenneth Bellamy, qui s'est barricadé dans son logement, dans un ancien hôtel converti en résidence pour sans-abri le 30 juin 2023.
Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA COUR SUPÉRIEURE DE L'ONTARIO
À ce sujet, l'avocate de la défense, Kirsten Dulysh rappelle néanmoins que son client était resté sur place alors qu'il aurait pu très bien fuir la scène du crime.
Le procès avait montré que Bellamy et Iannuccilli avaient consommé du fentanyl et qu'une dispute concernant leurs enfants avait dégénéré en une empoignade mortelle.
Les deux enfants avaient été confiés à la famille de leur mère à cause des problèmes de toxicomanie des parents.

Les policiers décident d'appeler l'Unité d'intervention d'Urgence de leur service après que l'individu eut menacé de se jeter du haut du 10e étage de son logement.
Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA COUR SUPÉRIEURE DE L'ONTARIO
Kenneth Bellamy avait immobilisé Tracy sur le lit avant de lui trancher la gorge avec un couteau.
Il avait ensuite effacé à l'eau de javel les traces de son crime et caché le corps sous le lavabo de la salle de bain avec une couverture et des serviettes.
La défense avançait que la mort de Tracy Iannuccilli était un tragique accident et que son client n'avait jamais eu l'intention de la tuer.
Appel à la clémence de la défense
La défense suggère la perpétuité sans droit de libération conditionnelle avant 12 ans, en affirmant que son client a eu une enfance tourmentée combinée à un passé de toxicomane.
Me Dulysh ajoute que la mort de son père alors que son client n'avait que 9 ans l'a profondément troublé et qu'il avait même tenté de s'enlever la vie en se mutilant les avant-bras à l'époque.
Elle mentionne que la mère de l'individu ne travaillait plus à cause d'un accident de travail, qu'elle était alcoolique, toxicomane et suicidaire et qu'elle avait divorcé de son mari.

Arrivée de quatre membres de l'Unité d'Intervention d'Urgence de la police de Toronto, 1h20 après l'arrivée des policiers, le 30 juin 2023.
Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA COUR SUPÉRIEURE DE L'ONTARIO
Me Dulysh rappelle en outre que le meurtrier a perdu sa mère en 2023 et son frère il y a quelques semaines.
Elle souligne que son client a été agressé dans son adolescence, battu et poignardé à deux reprises et qu'il a par la suite occupé de nombreux emplois dans des usines et des entrepôts notamment.
Me Dulysh présente la dépendance de son client comme un facteur atténuant à la lumière de plusieurs cas de jurisprudence qu'elle énumère à la cour.
Les effets de la drogue ont eu un effet déstabilisateur sur son humeur, ce qui explique peut-être l'absence de remords, dit-elle.

Kenneth Bellamy est escorté par des policiers après avoir accepté de sortir de son appartement 38 heures après s'y être enfermé avec sa petite amie, la victime Tracy Iannuccilli, le 30 juin 2023.
Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA COUR SUPÉRIEURE DE L'ONTARIO
L'avocate soutient néanmoins que son client éprouve des remords et confirme qu'il est sobre depuis qu'il est en prison.
Elle demande par ailleurs à la juge de tenir compte de ses conditions difficiles en détention, particulièrement les jours qu'il a passés en confinement cellulaire.
Mon client aimait Tracy, elle était la personne la plus importante à ses yeux et il dépendait d'elle, conclut-elle en invitant la magistrate à relire le témoignage du meurtrier durant le procès.
Après s'être vu offrir de prendre la parole, le meurtrier s'est levé dans le box. Je suis désolé pour toute la douleur que j'ai pu causer à tous ceux que j'aime, a-t-il dit en essuyant ses larmes.
La sentence sera rendue le 30 mai.