Language

         

 Publicité par Adpathway

Mémoriel, 2 poids 2 mesures : le communisme épargné, le nazisme éradiqué

1 month_ago 6

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Vues: 322

Dans un article précédent, je montrais le « deux poids, deux mesures » qui affecte négativement le champ mémoriel français. En effet, au début des années 90, les rescapés de Diên Biên Phu furent déboutés en justice de toutes les plaintes déposées à l’encontre de Georges Boudarel, le tortionnaire français du camp vietminh 113, tandis que dans le même temps, les victimes de Vichy obtenaient toutes les reconnaissances de préjudice demandées dans le cadre de plusieurs procès mémoriels retentissants, ceux d’un officier nazi, d’un milicien et d’un haut fonctionnaire.

Les belles âmes nous expliquaient alors que juger des crimes de l’Occupation s’imposait dans le but d’assainir la mémoire collective et d’édifier la jeunesse. Dépourvues de cohérence dans leurs jugements, les mêmes tentèrent de nous convaincre que le procès d’un tortionnaire communiste aurait pour effet de réveiller les fantômes du passé et ils s’y opposèrent fermement, certains intellectuels se déshonorant même en publiant une tribune de soutien à Georges Boudarel devenu l’un de leurs très respectés collègues dans le milieu universitaire.

Comment comprendre qu’une si grossière contradiction ait pu affecter le cerveau de nos grands penseurs des médias et de l’Université ? Soit ceux-ci étaient les usurpateurs de leur fonction et de leur réputation, soit il n’étaient que de vils commissaires politiques d’un système qui les travestissait en honorables consciences morales afin de berner le public.

En son temps, le subtil Staline avait déjà compris qu’un loup déguisé en agneau progressiste était beaucoup plus efficace qu’un idéologue froid pour séduire les masses. L’un de ses proches, Willy Münzenberg, un communiste allemand, avait en effet théorisé les quatre piliers de la propagande subversive : considérant d’abord que l’émotion l’emporte toujours sur la raison (1) et que le mensonge est égal à la vérité (2), le message de propagande doit en conséquence être diffusé par des « innocents » rassurants (les intellectuels et les journalistes par exemples), plutôt que par des militants connus et chevronnés (3).

On l’a compris, les intellectuels qui défendirent le communiste Boudarel étaient eux-mêmes des militants du marxisme-léninisme plus que de véritables penseurs, leur position sociale relevant moins d’un génie propre que d’une adhésion idéologique aux valeurs révolutionnaires que promouvait alors une sphère culturelle française passée sous la coupe de PCF en 1945.

Le quatrième point de la théorie de Münzenberg prône la diabolisation de l’adversaire idéologique avec lequel on ne débat pas ; celui-ci doit être écrasé par l’effet d’une diffamation systématique. Cela conduit donc à réduire l’échange intellectuel à une binarité manichéenne opposant les bons et les méchants, ce que surent faire génialement en leurs temps Lénine et Staline.

Lénine d’abord. En 1918, pour faire taire l’indignation que soulevait parmi les masses l’étendue des crimes du bolchevisme, le génial théoricien eut l’idée perverse de dissimuler la critique des crimes communistes derrière le soupçon d’antisémitisme. Ainsi, Youri Larine, un proche de Lénine, put-il écrire qu’il faut “que dans la conscience des masses laborieuses, le mot “antisémite” devienne synonyme de “contre-révolutionnaire”. Ce promoteur de l’amalgame ajoutait que l’antisémitisme est “une mobilisation dissimulée contre le pouvoir soviétique”. Et Lénine fit voter la loi du 27 juillet 1918 permettant de fusiller des contre-révolutionnaires pour un crime d’antisémitisme que, bien souvent, ils n’avaient pas commis.

Staline ensuite. Il fut l’artisan de la fameuse stratégie antifasciste utilisée par le PCF, en France, dans les années trente. Cette méthode constitua le fleuron des méthodes clivantes puisqu’elle permit de fracturer le large front anticommuniste qui existait alors en Occident, par l’amalgame à du fascisme de toute opposition trop marquée au marxisme-léninisme. Soucieux de leur image, les plus modérés des anticommunistes nuancèrent leurs discours jusqu’à former, malgré eux, une opposition contrôlée, croyant naïvement qu’une fois débarrassé de ses excès, le communisme pourrait trouver sa place dans le débat démocratique.

Là, se trouvent donc les racines lointaines de l’esprit clivant qui fonde la double réalité mémorielle contemporaine. La victoire soviétique de 1945 et la promotion du PCF ont ensuite permis la construction du double standard mémoriel que nous déplorons ici et qui n’est que l’expression de la volonté du vainqueur, les perdants ayant toujours tort. Ainsi, les crimes du bolchevisme furent minorés et relativisés, tandis que ceux dont fut responsable le fascisme étaient identifiés au mal absolu. Dans son livre, Vie et Destin, l’écrivain russe, Vassili Grossman souligna que Staline, par sa victoire, « n’avait pas seulement vaincu les ennemis présents. Il avait vaincu son passé. L’herbe se ferait plus épaisse sur les tombes de 1930 dans les villages. Les neiges et les glaces au-delà du cercle polaire (lieu du goulag) resteront silencieuses. Il savait mieux que personne au monde qu’on ne juge pas les vainqueurs ».

Le procès de Nuremberg, en 1946, permit d’institutionnaliser le double standard mémoriel, car les Soviétiques érigés en consciences morales siégèrent aux côtés des Américains pour juger les nazis. Ces derniers ne le furent pas selon le droit démocratique, mais suivant des méthodes qui avaient été celles utilisées lors des purges staliniennes et des Grands Procès de Moscou, une dizaine d’années auparavant (750 000 morts) ; à Nuremberg, les juges soviétiques étaient d’ailleurs conseillés par Andrei Wychinski, le magistrat qui en avait été le maître d’œuvre. Les contemporains du procès ne s’y trompèrent pas. Le sénateur américain, Robert Taft, en émit une critique radicale, dénonçant une justice d’inspiration bolchevique caractérisée par l’esprit de vengeance, le caractère rétroactif des accusations, la violation du standard judiciaire démocratique et l’attribution d’une gravité relative aux crimes en fonction de leurs auteurs.

Pour que les communistes soviétiques puissent juger les nazis, il ne fallait surtout pas que ces derniers soient inculpés pour génocide ; ils le furent donc pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En effet, selon le définition donnée par Raphael Lemkins en 1943, l’extermination d’une classe sociale constituait autant une cause de génocide que les crimes de masse perpétrés pour des raisons ethniques, religieuses et nationales. Et les Soviétiques s’étaient illustrés dans le génocide de classe, quelques années auparavant, en exterminant quatre à sept millions d’Ukrainiens par la faim (Holodomor), autant pour détruire le nationalisme supposé du peuple d’Ukraine que pour achever la classe paysanne déjà maltraitée des koulaks. En 1948, les Soviétiques firent supprimer la cause de classe de la définition officielle du génocide retenue par l’ONU.

Ainsi, à Nuremberg, l’horreur des crimes totalitaires fut entièrement attribuée aux nazis, tandis que les communistes s’arrogeaient une sorte de magistère moral. Cela fonda, dans le champ mémoriel, le clivage « camp du bien/camp du mal » que nous avons précédemment évoqué. C’est pourquoi notre mémoire souffre aujourd’hui d’un tropisme de Nuremberg qui permet aux belles conscience « de gauche » de se poser encore trop souvent en parangons de vertu.

En France, à la Libération, les milieux artistiques se rallièrent aux nouveaux maîtres. Aragon qui avait célébré les crimes de Staline fut propulsé à la tête du Comité national des écrivains dans le but d’épurer la corporation des auteurs : ce fut pour lui l’occasion d’éliminer ses rivaux qu’il vouait à une mort littéraire certaine ; il dominait enfin le milieu intellectuel français en prenant notamment sa revanche sur le vieux Gide qui lui avait fait tant d’ombre. Claude Mauriac évoqua l’impitoyable censeur, sa haine épuratrice, ainsi que « son ricanement haineux et tragique », Maurice Clavel le qualifiant de « Torquemada de l’esprit » et de « garde-chiourme des Lettres ». Sartre se fit aussi une place, lui qui durant l’Occupation avait joué la première de Huis clos devant un parterre d’officiers allemands et participé, sur Radio Vichy, à huit émissions consacrées à son livre L’Etre et le Néant. Il se fit un zélé compagnon de route du PCF, n’hésitant pas à traiter de « chiens » les anticommunistes.

Désormais, le pli était pris, les univers littéraires et médiatiques pensant selon un tropisme de gauche : le savoir universitaire était ainsi révisé dans le sens du conformisme marxiste, les communistes se faisant les champions des sciences sociales ; le PCF donnait ses consignes aux chercheurs amis par le biais de sa Commission pour l’histoire, les apparences méthodologiques cachant mal la réalité idéologique du nouveau savoir dispensé aux étudiants. Ce faisant, les communistes français s’inspiraient du projet d’« étatisation de la mémoire » lancé par Staline en URSS, lequel permettait de mettre l’Histoire et la Mémoire au service de l’idéologie et autorisait de facto la déformation, l’exagération ou la minimisation des faits.

Mais, à la fin des années 80, l’URSS était en cours d’effondrement et le PCF suivait le même chemin. Tout allait être dit sur les crimes du communisme et la défense de l’image vertueuse devenait une priorité. Conserver le différentiel mémoriel s’imposait pour la gauche qui, par la loi Gayssot de 1990, allait verrouiller l’esprit collectif en créant un délit de révisionnisme sur le sujet des crimes nazis. En effet, cette loi qui porte le nom du communiste Jean-Claude Gayssot éleva la Shoah au niveau du dogme, le génocide nazi étant ainsi sorti du cadre de l’analyse critique historique pour entrer dans la dimension religieuse, celle du sacré. Cette mise en transcendance du génocide perpétré par les hitlériens permit de secondariser les génocides communistes, lesquels demeurent soumis à la critique historique et au relativisme de la pensée.

Alors que s’effondrait le communisme soviétique, cette loi qui approfondit les effets du tropisme de Nuremberg a permis à l’intelligentsia française de ne pas faire son autocritique sur les sympathies coupables qu’elle entretenait autrefois avec le soviétisme. Elle a permis aussi de renforcer le magistère moral que prétend exercer le supposé progressisme français sur des populations terrorisées à l’idée de sortir du politiquement correct qui règne encore sur de nombreux sujets de sociétés.

Pour percevoir la réalité encore très aliénante de ce différentiel moral, revenons sur une polémique récente qui éclata suite à la publication d’une tribune publiée dans Le Monde, le 20 juin 2024, par l’avocat Arié Alimi et l’historien Vincent Lemire. Sans mesurer l’énormité de leurs propos, les deux signataires s’y montrèrent soucieux de différencier les traditions antisémites d’extrême gauche de celles d’extrême droite, ceci au profit du Nouveau Front populaire dont l’aile gauche, La France Insoumise, se perd dans un antisionisme aux relents d’antisémitisme. Estimant que « L’antisémitisme de gauche est instrumentalisé pour décrédibiliser le Nouveau Front Populaire », les deux auteurs ne virent « pas d’équivalence entre l’antisémitisme contextuel, populiste et électoraliste, utilisé par certains membres de La France insoumise, et l’antisémitisme fondateur, historique et ontologique du Rassemblement national ». Ils légitimèrent ainsi inconsciemment l’existence d’un supposé antisémitisme modéré, lequel serait plus acceptable que l’autre, cette conclusion erronée s’inscrivant exactement dans l’esprit perverti du double standard mémoriel que nous dénonçons ici.

L’esprit d’une société est en partie déterminé par un mémoriel sain dont l’objectif est de fonder un authentique consensus au sein des populations, ce qui n’est plus le cas dans une France où il souffre des effets du clivage idéologique que génère le matérialisme dialectique marxiste. La raison juste impliquerait pourtant de placer en situation d’équipollence les crimes commis autrefois par tous les extrémismes, qu’ils soient de droite ou de gauche. La mémoire ne peut être une question de pouvoir, elle doit se situer au-dessus. La tenue d’un Nuremberg du communisme à la fin du siècle dernier aurait permis d’assainir celle de notre nation, ce qui nous permettrait de résoudre aujourd’hui nombre de problématiques sociétales que la bonne conscience usurpée empêche d’affronter frontalement.

Pourtant, le temps est venu de vivre les yeux grands ouverts et de faire face. Notre survie en dépend.

Bruno Riondel

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway