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GRAND ENTRETIEN - L’historienne publie Une première histoire du trumpisme dans une nouvelle collection dirigée par Éric Rochant, le créateur du « Bureau des légendes ». Un livre écrit « comme une note pour les services » qui aborde sans œillères idéologiques le plus grand phénomène politique du XXIe siècle et ses répercussions géopolitiques.
LE FIGARO. – La déstabilisation du régime iranien face aux assauts d’Israël et aux frappes américaines réveille pour certains observateurs le spectre de la guerre en Irak. Or, selon vous, cette guerre et ses conséquences aux États-Unis sont fondamentales pour comprendre le trumpisme. Pourquoi ?
MAYA KANDEL. - Pour revenir aux sources du trumpisme, il faut se pencher sur l’état du pays au moment de l’élection de 2016 : les États-Unis sont alors un pays en guerre depuis quinze ans, ils sortent à peine de la pire crise économique depuis 1929 et c’est le seul pays parmi les démocraties développées où l’espérance de vie recule. Cela est lié, entre autres, à la crise des opioïdes et à l’épidémie d’overdoses qui fait des ravages notamment parmi les vétérans. Rappelons que dix-huit vétérans se suicident chaque jour aux États-Unis. Dans la société américaine, il y a des centaines de milliers de jeunes revenus de ces guerres : en 2016, près de 200 000 Américains étaient encore déployés…
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