Confronté à une hausse de la fraude sur son réseau de transport en commun, le Sytral, l’organisme des transports de la métropole de Lyon a présenté ce mardi son plan d’action pour réduire le nombre de resquilleurs. «On ne peut pas avoir un réseau efficace et attrayant sans sécurité. (…) La lutte contre la fraude, au-delà de son aspect financier, revêt un enjeu de sécurité. C’est aussi un enjeu d’exemple au quotidien pour ceux qui sont excédés de voir des gens qui ne payent pas», a déclaré le président du Sytral et président de la métropole Bruno Bernard.

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10 millions de contrôles en 2030

Le plan d’action 2025-2030 prévoit d’augmenter les effectifs de contrôleurs de 50 %, soit 350 agents supplémentaires, pour porter le nombre de contrôles annuels de 6 millions aujourd’hui à 10 millions d’ici 2030, dont 1 million effectués par des agents en civil. Parallèlement, les amendes passeront à 70 € en paiement immédiat (contre 60 € actuellement) et à 120 € en paiement différé (contre 80 à 110 € aujourd’hui). De nouveaux outils de mesure plus fiables seront également déployés, et une campagne de communication sera lancée, «notamment auprès des publics bénéficiant de la gratuité, afin d’éviter les non-recours», précise l’élu écologiste. Enfin, des validateurs supplémentaires seront installés dans les bus et sur certains quais de tramway pour faciliter la validation des titres de transport.

Selon l’élu écologiste, le taux de fraude est passé de 11,7% en 2019 «ce qui était déjà moyen», juge-t-il, a 13,8% aujourd’hui. Une augmentation liée à la baisse des effectifs chargés du contrôle après la période du Covid-19. «Certains contrôleurs avaient également des fonctions de contrôle mais nous avons manqué de conducteurs et ils ont donc été affectés à ces tâches», détaille Bruno Bernard. L’objectif est de le faire passer «sous les 10%» a indiqué ce dernier pour se rapprocher des standards moyens en France.

Un réseau de pickpockets actif actuellement

Selon les chiffres de l’État, après avoir reculé de 23% en 2022 et 28% en 2023, les chiffres des infractions dans les transports ont stagné depuis. Aussi les patrouilles ont été augmentés de 25% au premier semestre 2025 du côté des effectifs de la police nationale et de la gendarmerie pour retrouver une tendance à la baisse, a indiqué Antoine Guérin, préfet délégué pour la défense et la sécurité. Ce dernier a par ailleurs salué «la cohérence et la clarté» du plan présenté par le Sytral. Une attention accrue est en cours concernant les vols de pickpocket sur le réseau, ont indiqué Bruno Bernard et Antoine Guérin. Une réunion avec les différents services a eu lieu la semaine passée pour travailler au démantèlement de ce réseau issu des pays de l’Est, a indiqué l’élu écologiste.

Dans un rapport publié en juin, la chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes a estimé à 35 millions d’euros le coût annuel de la fraude pour le réseau lyonnais. Un chiffre «qui paraît excessif» a répondu le président du Sytral estimant toutefois «qu’il donnait une idée de l’enjeu financier» que revêt la lutte contre la fraude. Le coût de cette dernière est estimé par le Sytral à 29 millions d’euros par an. En tout, 10.600 caméras de vidéosurveillance sont installées sur l’ensemble du réseau.