NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Vues: 7
Ainsi donc Bruno Retailleau triomphe. On nous le montre sobre, grave, presque christique sous les lambris républicains. Les drapeaux frémissent, les micros s’inclinent, et les derniers hérauts de la droite dite « républicaine » s’émeuvent d’un frémissement de renouveau. Mais l’illusion est un vieil art français de la politique. Nous excellons dans le simulacre : donner l’impression d’un retour alors que nous poursuivons la fuite.
Retailleau, c’est la voix grave des promesses fermes, le ton de la conviction, l’homme aux racines vendéennes que l’on rêve plus enraciné qu’il ne l’est. Mais que restera-t-il, au matin des lendemains, de cette parole prononcée avec aplomb ? Rien que le silence d’un LR – cette droite mollie par des décennies de renoncements, ce parti hybride, tantôt UMP, tantôt RPR, toujours prompt à des alliances d’apparat et à des redditions de fond.
Car c’est là le fond du drame. Ce parti, que l’on voudrait croire redressé, a codirigé la France avec son jumeau fratricide, le PS. Ensemble, ils ont géré l’érosion avec un soin d’experts, administrant la décadence avec méthode. De Gaulle parlait de grandeur, eux n’ont su que gérer l’amoindrissement. À quoi bon les mots fiers si l’on se refuse les actes ? À quoi bon invoquer la souveraineté si l’on se prosterne devant l’autel de l’Union européenne ? À quoi bon parler de France si l’on n’a pas le courage de rompre avec l’euro, cette camisole dorée ?
Retailleau parle de mission. Mais quelle mission ? Repeindre les murs du navire qui sombre ? Arranger le pont tandis que la cale est éventrée ? La mission que le peuple – celui qu’on n’écoute plus – assigne à ses chefs, c’est le retour de la France. La vraie, l’indomptable, la souveraine. Celle qui ne se négocie pas dans les marges des traités. Celle qui ose se redresser, quitte à rompre, quitte à être seule.
Or ce parti ne rompra jamais. Il pactisera, comme toujours. Il concédera, comme d’habitude. Il temporisera jusqu’à l’effacement.
Retailleau triomphe ? Non. Il parade dans une pièce déjà écrite, où l’issue est connue. Ce n’est pas la reconquête, c’est l’ultime illusion. Et dans le lointain, la France – la vraie – se tait. Mais elle n’oublie pas.
Jean-Jacques Fifre