Laura Laplaud 15h10 . le 14 mai 2025 . 1 min

Emmanuel Macron n'a pas exclu l'idée de louer des places de prison à l'étranger, "si besoin était".

Emmanuel Macron n'a pas exclu l'idée de louer des places de prison à l'étranger, "si besoin était". AFP / © Alain JOCARD / AFP

Pour lutter contre la surpopulation carcérale, Emmanuel Macron s'est dit favorable mardi soir à la possibilité de louer des places de prison dans d'autres pays. Un système déjà mis en œuvre ou envisagé par plusieurs pays européens confrontés à des défis similaires.

Ce mardi, le président Emmanuel Macron s'est dit favorable à la possibilité de louer des places de prison à l’étranger pour faire face à la surpopulation carcérale en France, qui atteint actuellement un taux d’occupation de 133%, avec 82.921 détenus pour 62.358 places disponibles. Cette idée, bien que controversée, a déjà été mise en œuvre ou envisagée par plusieurs pays européens confrontés à des défis similaires.

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Comment fonctionne la location de places de prison à l’étranger ?

Ce système repose sur des accords bilatéraux entre États, permettant à un pays de transférer certains de ses détenus vers des établissements pénitentiaires situés à l’étranger. Les modalités varient selon les accords, mais généralement, le pays d’origine conserve la responsabilité juridique des détenus, tandis que le pays hôte assure leur hébergement et leur surveillance.

Quels pays l'ont mis en place ?

Entre 2010 et 2016, la Belgique a par exemple loué jusqu’à 650 places dans la prison de Tilburg, aux Pays-Bas, pour un coût total de 300 millions d’euros. Les détenus belges y étaient encadrés par du personnel néerlandais formé au droit belge. Cependant, cette expérience a été critiquée pour son coût élevé et les difficultés rencontrées par les détenus, notamment l’éloignement de leurs familles et les obstacles à la réinsertion.

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En 2015, la Norvège a transféré environ 250 détenus dans la prison de Norgerhaven, aux Pays-Bas, dans le cadre d’un accord de trois ans coûtant 25,5 millions d’euros par an. Accueillant de nombreux détenus étrangers, les Pays-Bas ont eux annoncé leur intention de transférer 500 détenus étrangers vers la prison de Tartu, en Estonie, pour pallier le manque de personnel et de places dans leurs propres établissements.

En 2024, le Danemark a signé un accord avec le Kosovo pour louer 300 places de prison pendant dix ans, moyennant 210 millions d’euros. Cette mesure vise principalement à incarcérer des détenus étrangers condamnés à l’expulsion après leur peine. La Suède a aussi annoncé envisager la location des places de prison à l’étranger, préférablement au sein de l’Union européenne ou de l’espace Schengen.

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Emmanuel Macron a également assuré vouloir "changer les règles" pour la construction de 5.000 places de prison en projet, afin d'avoir "des structures plus légères et beaucoup plus rapides à construire". Sur les 15.000 places supplémentaires promises lors de sa campagne présidentielle de 2017, seules 5.000 ont été livrées à ce jour, 5.000 sont en cours de construction et 5.000 en projet.

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