Le parquet général de la cour d’appel de Rennes a requis trois ans de prison ferme, mardi 13 mai 2025, à l’encontre d’un habitant de Saint-Nazaire qui avait poignardé le chien de son rival. Cet homme de 35 ans avait dans un premier temps été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, le 5 février dernier, à deux ans de prison ferme. Il avait, en plus, fait l’objet d’une révocation totale d’un précédent sursis et avait été interdit d’entrer en contact avec sa victime pendant trois ans et de détenir une arme pendant cinq ans.

Multiples plaies

Pour rappel, le 1er février 2025, une rixe avait éclaté au niveau du boulevard du Dr René-Laennec.

Quand les policiers étaient arrivés sur place, les pompiers étaient en train de « s’occuper d’un chien boxer » qui présentait de multiples plaies au cou, à la cuisse et un morceau d’oreille coupé.

Son maître avait expliqué aux policiers qu’il « zonait » fréquemment à l’arrière d’un magasin du quartier fréquenté par « pas mal de marginaux ». Cet homme sans domicile fixe venait de rencontrer une femme qui est en fait l’ex-compagne du prévenu.

Ce dernier était donc arrivé aux côtés d’un autre homme et avait « aussitôt » exhibé un couteau. Son comparse – qui vit lui à Trignac et qui était alors muni d’un « tesson de bouteille » – avait atteint le maître du chien « à l’arrière de la tête ».

Deux hommes identifiés

Le chien s’était « interposé » pour « protéger son maître » et le prévenu avait infligé « au moins trois coups de couteau » à l’animal avant de prendre la fuite avec son comparse.

L’animal, examiné par un vétérinaire, souffrira d’une plaie de « 40 cm » du cou au poitrail et d’une autre plaie de « 10 cm » sur le thorax gauche. Il avait aussi perdu un morceau de cartilage d’oreille.

Les témoins présents avaient permis d’identifier les deux hommes : l’un d’eux était en effet revenu sur les lieux et avait été interpellé dans la foulée. Il avait alors plus d’1,2 g d’alcool dans le sang et avait dû, dans un premier temps, être placé en dégrisement.

La femme, « difficilement joignable », avait fini par indiquer aux enquêteurs qu’elle pensait être « le motif de l’agression » car elle était « régulièrement harcelée » par le père de ses enfants, tous placés aux services sociaux pendant qu’il était incarcéré.

La mère de famille avait donné « une adresse » chez qui son ex s’était possiblement « réfugié » : les enquêteurs s’y étaient donc présentés plusieurs heures après les faits et le trentenaire présentait 2,04 g d’alcool dans le sang.

Les deux hommes avaient pour leur part expliqué qu’un « vol de téléphone » était à l’origine de la rixe, mais leurs explications « confuses » n’avaient pas convaincu les premiers juges.

Ce mardi 13 mai, le prévenu a maintenu n’avoir fait preuve d’aucune « agressivité » et avoir eu « un échange calme » : cet homme déjà condamné quatre fois, dont deux pour « violence avec arme et en état d’ivresse », n’aurait donc selon lui « jamais donné de coups de couteau au chien ».

« Déni d’une problématique alcoolique »

Le juge d’application des peines (JAP) chargé de le suivre dans le cadre d’un sursis probatoire a toutefois relevé que ce justiciable n’a jamais respecté l’obligation de soins qui lui avait été faite : il était dans « le déni d’une problématique alcoolique » et le magistrat est « favorable à la révocation totale » de ce sursis toujours en cours.

L’avocat général a pour sa part considéré que les deux ans de prison prononcés à Saint-Nazaire étaient « extrêmement bienveillants ».

Compte tenu du « positionnement de victime » du prévenu, il a requis « au moins trois ans de prison » à son encontre. La cour d’appel de Rennes rendra sa décision d’ici trois semaines.

Agence PressPepper

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