Un rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit qu'Edmonton est sur la bonne voie pour maintenir un parc de logements abordables.

Si les prévisions sont avérées, et que les mises en chantier se maintiennent au rythme actuel, soit celui de 16 000 par année, la SCHL estime que le prix moyen des logements sera encore abordable dans 10 ans à Edmonton.

Pour la SCHL, un logement est abordable en Alberta s’il ne coûte pas plus que 30 % du revenu brut moyen d’un ménage. À l’heure actuelle, ce ratio est de 38 % à Calgary, mais de 31 % à Edmonton et dans le reste de la province.

La SCHL prévient toutefois que Calgary, à l’instar d’autres grandes villes, devra augmenter le rythme dans les mises en chantier pour maintenir l’abordabilité.

Chaque année, plus de 19 600 mises en chantier sont prévues d’ici 10 ans à Calgary. Or, l’organisme fédéral affirme qu’il faudrait augmenter ce nombre à 28 500 par an pour répondre à la demande et ainsi rendre les logements plus abordables.

Ce serait un nombre très important pour Calgary, soutient Mark Parsons, économiste en chef à ATB Financial. Faire cela année après année sera difficile, étant donné le manque de travailleurs qualifiés dans le milieu de la construction.

Nous avons des pénuries de personnel dans certaines industries, et l’une d’entre elles est la construction.

À l’échelle du pays, la SCHL explique qu’il faudrait doubler le nombre de mises en chantier pour maintenir l’abordabilité du marché du logement.

C’est un objectif qui est ambitieux, mais qui est possible, affirme Mathieu Laberge, économiste en chef de la SCHL. 

Maintenant, ce ne sera pas possible d’arriver là sans des changements fondamentaux à la façon dont on construit, dit-il. Il pense a des solutions comme les logements préfabriqués et modulaires, ainsi que l’utilisation accrue de la technologie dans l’industrie de la construction pour augmenter la productivité.

Edmonton, un exemple à suivre

Selon Mathieu Laberge, Edmonton est un exemple à suivre pour le reste du Canada, particulièrement en ce qui a trait à la réglementation entourant les nouvelles constructions résidentielles.

Les travailleurs de la construction peuvent construire plus [de logements], plus vite, dit-il.

Une des conclusions du rapport est que l'approche adoptée par la Ville d'Edmonton au cours des 10 dernières années fonctionne, se félicite Christel Kjenner, directrice de l'équipe d'action sur le logement de la Ville d'Edmonton.

La Municipalité a notamment accéléré la délivrance de permis de construction, et a changé les règles de zonage pour que plusieurs types de logements puissent être construits dans les différents quartiers.

Cela étant dit, même si les critères d’abordabilité de la SCHL devraient être respectés à Edmonton, cela ne veut pas dire qu’il ne reste pas des défis importants.

Il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins des personnes qui ne peuvent pas trouver de logement sur le marché parce que leurs revenus sont trop faibles, admet Christel Kjenner.

Le rapport souligne d’ailleurs que beaucoup de problèmes liés au logement, comme l’itinérance, persistent à Edmonton.

Avec les informations de Caleb Perreaux