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Paieriez-vous 88 sous pour un casseau de fraises un peu trop mûres ou 1,88 $ pour du Boursin dont la date de péremption est dans sept jours ? C’est le pari de la chaîne d’épiceries Liquidation Marie, qui multiplie les succursales dans la grande région de Montréal. En misant sur les produits déclassés, les invendus et les aliments bientôt, voire déjà périmés, l’entreprise veut lutter contre le gaspillage et aider les consommateurs à joindre les deux bouts.
« L’épicerie est rendue tellement chère aujourd’hui. Les gens m’écrivent de partout au Québec pour qu’on ouvre une succursale dans leur coin », confie Marie Eve Breton, propriétaire des épiceries Liquidation Marie.
La popularité de son enseigne, lancée en 2012 à Saint-Zotique, a explosé dans la dernière année. Des cinq succursales existantes, deux ont ouvert leurs portes dans les derniers mois, à Saint-Jérôme et à Montréal. Deux autres verront le jour, à Laval et à Repentigny, d’ici l’automne.
Il faut dire que le concept a de quoi séduire puisqu’il propose aux clients de réduire de 50 % — et parfois même plus — le prix de leur panier d’épicerie. Encore faut-il être prêt à garnir son réfrigérateur et son garde-manger de fruits et légumes « moches », de fromages et de yogourt dont la date de péremption arrive à grands pas ou encore de produits secs déjà périmés.
Photo: Annabelle Caillou Le Devoir
« On se spécialise vraiment dans la catégorie des numéros deux, ça veut dire tout ce que les grandes chaînes refusent et qui finit souvent par être jeté. On négocie avec les fournisseurs pour récupérer les surplus d’inventaire, les erreurs d’étiquetage ou de format, et les produits passés date, mais encore parfaitement bons et comestibles », explique Marie Eve Breton, ravie de pouvoir contribuer à réduire le gaspillage alimentaire.
Lors du passage du Devoir dans la succursale montréalaise, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, les tablettes étaient remplies de céréales, de conserves de légumes, de pâtes à tartiner, d’épices et de confiseries en tout genre. Les congélateurs étaient, eux, garnis de poissons, de crevettes, de poitrines de poulet, de côtes levées de porc et de bien d’autres morceaux de viande. Le tout était vendu pour une fraction du prix affiché dans les grandes chaînes.
L’offre au rayon frais était néanmoins réduite lors de notre visite : aucun légume, trois ou quatre sortes de fromage à moins de 4 $, des casseaux de fraises et de framboises à 88 sous et une sorte de smoothie Activia à moins de 1 $.
Photo: Adil Boukind Le Devoir
Marie Eve Breton, propriétaire des épiceries Liquidation Marie
« Je dépends de la disponibilité des fournisseurs, j’achète les spéciaux du moment sur le marché », explique la propriétaire. Elle cherche justement à établir de nouveaux partenariats pour permettre aux familles de faire une épicerie de base dans son enseigne. « Je viens de signer un contrat avec Lactalis pour avoir davantage de produits laitiers. Je travaille aussi sur un projet pour avoir des œufs, ça manque en ce moment. Il manquerait peut-être aussi du pain. »
Forte demande
Reste que le concept a déjà convaincu nombre de consommateurs. Marie Eve Breton estime qu’en moyenne 20 000 clients fréquentent chaque semaine ses succursales. Elle a d’ailleurs lancé un groupe Facebook — regroupant aujourd’hui plus de 95 000 membres — dans lequel elle annonce certaines aubaines et permet aux clients d’échanger entre eux au sujet de leurs trouvailles.
Elle profite également de cette tribune pour faire un peu d’éducation et sensibiliser les gens au gaspillage alimentaire tout en leur montrant comment adopter d’autres habitudes de consommation. « Ça fait des années que j’explique à la clientèle qu’une date “meilleure avant” ne veut pas dire qu’après ce n’est plus bon », lance-t-elle, rappelant respecter toutes les normes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. « Il y a encore du travail à faire, mais c’est motivant de voir que ça évolue petit à petit dans l’esprit des gens. Je le vois rien que par la fréquentation de nos succursales. »
Photo: Annabelle Caillou Le Devoir
Mme Breton explique aussi la popularité de son enseigne par l’augmentation du coût de la vie et, surtout, du prix du panier d’épicerie dans les dernières années. « Il y a un besoin criant. Les gens cherchent par tous les moyens à faire des économies pour s’en sortir au jour le jour. »
Marie Eve Breton dit recevoir des centaines de messages de consommateurs de toute la province qui rêvent de voir un Liquidation Marie ouvrir ses portes dans leur région. Son enseigne pourrait-elle dépasser les frontières de la grande région de Montréal ? « Mettons que 2025 est déjà bien occupée. Mais je ne suis pas fermée à l’idée de continuer l’expansion en 2026 ! » répond, enjouée, l’entrepreneure.