Un remake en prises de vues réelles n’attend pas l’autre chez Disney : 23 productions en 21 ans ont revisité les classiques du studio. Pour le meilleur (The Jungle Book, Beauty and the Beast et autres Cinderella) et pour le pire (Dumbo ou encore Pinocchio). Mais rien n’abat la souris bionique. Ainsi, les échos (négatifs) de Snow White, sorti en mars, résonnent encore que Lilo & Stitch décolle d’Hawaï pour arriver sur nos écrans.

Et ? Et le film de Dean Fleischer Camp (le poétique Marcel the Shell with Shoes On, nommé aux Oscar) redressera en partie la série noire amorcée en 2022 par le pantin menteur.

Il faut dire que Lilo & Stitch part avec plusieurs atouts dans sa manche. D’abord, les trois films et les trois séries produits après l’original, signé Chris Sanders et Dean DeBlois, ont maintenu bien vivants auprès des petits les personnages nés en 2002. Ensuite, Hawaï en animation, ça peut être magnifique ; mais filmé sur place, c’est d’une beauté renversante (chapeau à la direction photo de Nigel Bluck). Enfin, Maia Kealoha est simplement parfaite dans le rôle de Lilo. D’un naturel hilarant ou à fendre le cœur, elle est la révélation du long métrage.

Photo: Disney Une image du film prise de vue réelle de Disney «Lilo & Stitch» mettant en scène Maia Kealoha dans le rôle de Lilo.

Ici, elle parvient à jouer de façon convaincante avec un Stitch en image de synthèse. Là, elle partage une chimie émouvante avec Sydney Agudong, qui incarne Nani, la grande sœur dépassée par ce rôle de maman pour lequel elle n’est pas prête, mais qu’elle doit (et veut) assumer après le décès de leurs parents. Pour cette dernière, mais aussi pour adapter l’histoire aux temps d’aujourd’hui et au poids plus réaliste que donne automatiquement la prise de vues réelle, les scénaristes Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes ont fait des aménagements au récit original. La plupart sont bienvenus.

Touche contemporaine

Ainsi, des personnages ont été ajoutés. Ou transformés. Chez les extraterrestres, par exemple, Jumba et Peakly (respectivement Zach Galifianakis et Billy Magnussen), qui traquent Stitch sur terre, ont maintenant les moyens de changer leur apparence afin de ressembler aux humains, au lieu de simplement se déguiser. Le tout, en conservant leur personnalité originale et craquante.

Impossible toutefois (ô nostalgie !) de ne pas regretter l’absence du monumental Gantu, général-aux-allures-de-requin ; celle du conte Le vilain petit canard, qui expliquait beaucoup le changement comportemental de Stitch ; et celle de certaines caractéristiques attachantes de Lilo : son amour pour la photographie (qui la mettait en lien avec ses défunts parents) et sa passion pour Elvis Presley, dont les chansons sont du coup moins présentes… au profit toutefois de compositions d’Alan Silvestri qui sont autant d’hommages à la culture hawaïenne.

Photo: Disney Une image du film prise de vue réelle de Disney «Lilo & Stitch» mettant en scène Stitch.

De plus, la multiplication des personnages, bien que justifiée, fait que l’on passe moins de temps avec chacun d’eux, d’où un manque de profondeur et une impression de survol. Ce, même si le film approche les deux heures, alors que l’original se bornait à 85 minutes. De plus, les deux grands moments dramatiques du récit, ceux où l’on croit que la mort a frappé, se déroulent dans le même contexte. Le doublon apparaît paresseux, même s’il permet des scènes aquatiques magnifiques.

Cela dit, Lilo & Stitch, qui vise un public plus jeune que la plupart des autres adaptations en prises de vues réelles de Disney, et qui, Stitch en tête, offre une animation et des effets spéciaux très réussis, est un ajout sympathique à cette ohana en expansion perpétuelle.