NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Le Nouveau-Brunswick arrive au 3e rang d’un classement national du temps d’attente dans les salles d’urgence. En moyenne, un patient y passe 58 minutes de plus qu’il y a quatre ans.
Selon un rapport de l’Institut économique de Montréal (IEDM), la durée du séjour aux services d’urgence d’un patient néo-brunswickois était de 4 heures 28 minutes en 2024-2025 (année fiscale). Il s’agit de la période entre l’arrivée du patient et son départ, après avoir reçu un traitement ou avoir été admis à l’hôpital.
C’est une augmentation de 58 minutes en quatre ans. C’est quand même beaucoup, lance l’auteure du rapport et économiste à l’IEDM, Emmanuelle B. Faubert.

Emmanuelle B. Faubert est économiste à l'Institut économique de Montréal. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Elle explique que ces 58 minutes peuvent paraître peu à priori, mais que globalement, cette hausse est significative, en raison des centaines de milliers de visites aux urgences chaque année.
Ça fait beaucoup de gens qui attendent beaucoup plus longtemps et cumulativement, ça représente beaucoup plus d’achalandage dans les urgences.
Seuls l’Île-du-Prince-Édouard et le Québec font pire que le Nouveau-Brunswick, en termes de durée de séjour aux urgences, soit 4 heures 36 minutes et 5 heures 23 minutes, respectivement.
Une tendance à la hausse partout au pays
Un peu partout au pays, la durée du séjour à l’urgence a augmenté entre 2020 et 2025.
Le Nouveau-Brunswick n’y échappe pas, affirme Emmanuelle B. Faubert.
L’IEDM a aussi analysé des données fournies par les deux réseaux de santé du Nouveau-Brunswick, Vitalité et Horizon.
Chez Vitalité, la médiane du séjour à l’hôpital était de 3,4 heures en 2024-2025. Les patients du Réseau de santé Horizon ont attendu plus longtemps, soit 4,9 heures en 2024.
Ça montre que même s’il y a des détails qui peuvent être différents entre les provinces, l'incapacité à traiter les patients et cette tendance à la hausse reste la même partout, soutient Emmanuelle B. Faubert.
Temps d’attente plus longs dans les centres urbains
La moyenne de la durée du séjour à l’urgence chez Vitalité diffère selon les établissements hospitaliers. Le CHU Dumont remporte la palme, avec une médiane de 5 heures 54 minutes, comparativement à 4 heures 5 minutes à Campbellton, ou 2 heures 39 minutes à Bathurst, par exemple.
Temps d’attente lors du séjour aux urgences chez Vitalité
Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin | 1 h 35 |
Hôpital général de Grand-Sault | 2 h 06 |
Hôpital de Tracadie | 2 h 33 |
Hôpital régional Chaleur | 2 h 39 |
Hôpital de l'Enfant-Jésus RHSJ† | 3 h 02 |
Hôpital Stella-Maris-de-Kent | 3 h 48 |
Hôpital régional de Campbellton | 4 h 05 |
Hôpital régional d'Edmundston | 4 h 11 |
Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont | 5 h 54 |
Selon Emmanuelle B. Faubert, les temps d’attente plus longs dans les grands centres urbains ne sont pas surprenants, en raison de la densité de la population, mais aussi des spécialistes en plus grand nombre.
Les gens se dirigent vers ces centres-là, ou même des fois, ils vont être redirigés des plus petits centres qui n’ont peut-être pas tout l’équipement nécessaire, vers ces grands centres hospitaliers là.
Chez Horizon, en 2024, notons que la durée du séjour médian à l'urgence de l’hôpital de Moncton était de 7 heures 22 minutes, 6 heures 37 minutes à l'hôpital de Saint-Jean et 6 heures 25 minutes à l'hôpital de Fredericton.
Suivre l’exemple de la France?
L’économiste Emmanuelle F. Faubert croit qu'il est urgent d'agir, devant une situation qui ne fait que s'envenimer au pays.

La durée du séjour aux urgences à l'Hôpital de Moncton est la plus longue du Réseau de santé Horizon, soit 7 heures 22 minutes. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc
Dans son rapport, elle suggère que le Canada prenne exemple sur un modèle de soins nouvellement implanté en France, soit les Centres médicaux de soins immédiats. Il s’agit d’établissements fréquentés par des patients ayant des urgences mineures, comme des fractures, des plaies nécessitant des points de suture, ou des infections urinaires, par exemple.
Des gens qui ont ces cas-là, par exemple le bras cassé, peuvent aller là, se faire diagnostiquer, avoir leur rayon X, se faire mettre un plâtre, sans devoir passer des heures, voire la journée entière à l'hôpital.
Il est encore trop tôt pour évaluer statistiquement l’impact de ces nouvelles cliniques en France, mais déjà, des signes sont encourageants, selon l’économiste.
Ça semble fonctionner, parce que c'est parti d'une clinique et maintenant il y en a plusieurs en France, dit-elle, en ajoutant que ces cliniques pourraient permettre de désengorger nos salles d’urgence.
Trop de patients en attente pour un foyer de soins
Les temps d’attente dans les salles d’urgence demeurent un problème majeur, dit la Société médicale du Nouveau-Brunswick. Elle croit que la priorité est de réduire le nombre de patients nécessitant d’autres niveaux de soins dans les hôpitaux.

La Dre Lise Babin, présidente de la Société médicale du Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
La cause première des temps d’attente dans les services d’urgence est le manque de lits en soins de courte durée dans nos hôpitaux, dit la présidente, Dre Lise Babin, dans une déclaration.
Les hôpitaux ne sont pas censés être des foyers de soins ni des établissements de soins de longue durée.
Elle souligne aussi qu’il faut rendre les soins primaires plus attrayants pour les médecins, en soutenant les cliniques des médecins de famille et en réévaluant les modèles de rémunération des médecins des services d’urgence.
De son côté, le Réseau de santé Vitalité soutient que le vieillissement de la population et la croissance démographique exercent une pression importante sur les salles d’urgence, mais que l’accès aux soins de santé primaires et l’amélioration du cheminement des patients sont toujours des priorités.