L'édito d'Ève Szeftel

La sulfureuse ministre de la Culture, candidate à la mairie de Paris, est l’exemple type de ces politiques que l’opinion adore, et qu’elle adore malgré les enquêtes de la presse à leur sujet, ou, pis, à cause d’elles. « Il y a du Trump en Dati. Ses attaques contre les médias la rapprochent de ces dirigeants populistes qui n’aiment rien tant que se poser en victime d’un 'système' prétendument ligué contre eux : les Berlusconi, Meloni, Orbán, Netanyahou et, plus près de nous, Le Pen et Mélenchon, estime Ève Szeftel, directrice de la rédaction de « Marianne ».

Je dois l’avouer, Rachida Dati m’est sympathique et je ne peux m’empêcher d’être admirative de son parcours, de son caractère bien trempé, de son répondant. Comment être insensible au courage de cette fille de maçon élevée dans une famille modeste de 11 enfants, dans la cité HLM de Chalon-sur-Saône, aussi appelée le « quartier des Arabes » ? À son destin d’héroïne balzacienne, qui a réussi à faire plier les statistiques sous le poids de sa volonté ? « Tout chez cette femme fait roman », comme l’écrit Johanne Rigoulot dans Une fille de province.