Rien n'est joué. Ces pourparlers ne sont pas encore confirmés et leur cadre n'augure rien de leur réussite. Pour autant, la longue histoire diplomatique du Saint-Siège, son indépendance (il n'a rien à vendre ni à conquérir), ses liens avec 184 pays et sa connaissance du terrain (lui qui bénéficie de paroisses et congrégations sur tous les continents) jouent en sa faveur. Pour trois raisons, on peut dès lors se réjouir de cette influence gagnée par le plus petit État du monde.

Au nom du multilatéralisme d'abord, mis à mal ces dernières années, et auquel Léon XIV entend redonner du "souffle". Au nom de l'idée même de la diplomatie ensuite, désormais niée par un Vladimir Poutine ou caricaturée par un Donald Trump qui lui préfère les bras de fer commerciaux. Au contraire, a rappelé le jeune pape, la diplomatie est une rencontre qui permet de se regarder "dans les yeux", un dialogue patient, engageant et exigeant qui fait droit à l'expérience réelle des populations.

Au nom de la définition de la paix enfin, qui n'est ni "la simple absence de guerre", ni "le silence de mort après le conflit", pas davantage que "le résultat de l'oppression", a souligné Léon XIV. C'est lorsqu'elle s'articule à la justice et à la vérité qu'elle est réelle et "offre aux peuples l'espérance et la dignité qui leur reviennent".