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Les inégalités climatiques

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La taxe carbone se retrouve au cœur d’un débat. Petite réflexion sur le thème des inégalités climatiques.

L’impact est chiffré. Les 10 % des personnes les plus riches de la planète sont responsables des deux tiers du réchauffement climatique observé depuis 1990. Pire, « les émissions des 10 % des personnes les plus riches en Chine et aux États-Unis, qui représentent à elles seules près de la moitié de la pollution mondiale liée au carbone, ont chacune multiplié par deux ou trois les extrêmes de chaleur dans certaines zones tropicales », ajoutent les auteurs d’une étude publiée au début mai dans Nature Climate Change. Dit inversement, si tout le monde avait le même bilan carbone que les 50 % les moins fortunés de la population mondiale, le réchauffement supplémentaire de la planète aurait été minime sur la période observée.

Dans une analyse publiée en janvier 2025, Oxfam évoquait également cette concentration des émissions de gaz à effet de serre (GES) au sommet de l’échelle de la richesse. « Les personnes formant le 1 % des plus riches de la planète ont épuisé leur part du budget carbone annuel mondial dans les 10 premiers jours de 2025. En comparaison, il faudrait près de trois ans à une personne appartenant à la moitié la plus pauvre de la population mondiale pour épuiser sa part du budget carbone annuel. » On entend par budget carbone annuel mondial la quantité de CO2 qui peut être ajoutée à l’atmosphère sans que le réchauffement de la planète dépasse 1,5 °C.

Dans son rapport d’octobre 2024, Oxfam faisait ressortir que si le monde maintient ses émissions actuelles, le budget carbone sera épuisé dans environ quatre ans. En comparaison, si les émissions de chaque personne sur la planète correspondaient à celles des 1 % les plus riches, il serait épuisé en moins de cinq mois. « Et si tout le monde commençait à émettre autant de carbone que les jets privés et les superyachts d’un milliardaire moyen, le budget serait épuisé en deux jours. »

Au Québec ? L’Institut de la statistique du Québec indiquait en mars dernier que, pour 2019, l’empreinte carbone des ménages appartenant au quintile supérieur de revenu est plus élevée que celle des ménages de chaque autre quintile. Par rapport à celui le plus bas, « en moyenne, un ménage appartenant au quintile supérieur de revenu a une empreinte carbone 3,4 fois supérieure ».

Pas que la consommation

Mais cela vaut pour les habitudes de consommation. On retient de l’étude publiée dans Nature Climate Change qu’elle a pour principales contributions de quantifier l’impact de la concentration de la richesse privée sur les événements climatiques extrêmes et d’aller au-delà de l’empreinte carbone liée aux choix économiques personnels pour s’étendre aux investissements financiers. « On passe ainsi de la comptabilité des émissions carbone à la responsabilité climatique », résume dans un texte de l’Agence France-Presse (AFP) son autrice principale, Sarah Schongart, de l’Université de Zurich.

Ici, les auteurs de l’étude constatent qu’au-delà des modes de vie, les investissements financiers des plus aisés sont parmi les principales sources d’alimentation des émissions de gaz à effet de serre. À titre d’illustration, « cela est particulièrement pertinent pour les 1 % et 0,1 % les plus riches, dont les contributions transfrontalières à l’aggravation des extrêmes (climatiques) locaux proviennent principalement des investissements, plutôt que de la consommation ».

Pour reprendre les données d’Oxfam, près de 40 % des investissements des milliardaires analysés dans le cadre de l’enquête 2024 concernent des industries très polluantes tels le pétrole, l’exploitation minière, le transport maritime et le ciment. « En moyenne, le portefeuille d’investissement d’un milliardaire est presque deux fois plus polluant qu’un investissement dans le S&P 500. »

Sur quels leviers agir ?

Investissements, consommation : sur quels leviers pourrait-on agir ? Pour les auteurs, cette réalité pourrait guider des politiques climatiques mieux ciblées en tenant compte des inégalités d’impact, suggère le portail Futura (auparavant Futura-Sciences).

Les auteurs de l’étude soulignent d’ailleurs que leurs travaux pourraient servir de guide ou d’éclairage aux interventions publiques selon le principe du pollueur-payeur. « Les détenteurs de capitaux pourraient rendre des comptes de leurs impacts climatiques par le biais d’impôts progressifs sur la fortune et les investissements favorisant les émissions carbone », mettent-ils en exergue. On évoque les résultats de recherches qui ont fait la démonstration que la taxation des émissions liées aux actifs est plus équitable qu’une taxe carbone générale, dont le poids est davantage ressenti plus l’on descend dans les quintiles de revenu.

L’approche du pollueur-payeur devrait s’appliquer à tous. Cela dit, pour les auteurs de l’étude publiée dans Nature Climate Change, leurs constats montrent comment les émissions de GES provenant de la consommation et des investissements attribuables aux groupes de population les plus riches « ont influencé de manière disproportionnée le changement climatique actuel ». Dans la foulée, ils viennent illustrer « les co-bénéfices de l’atténuation des fortes disparités fondées sur la richesse dans les responsabilités en matière d’impact climatique », et la nécessité de réaligner les flux financiers des investissements pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. « De telles politiques peuvent également améliorer la perception de la justice climatique, un facteur essentiel pour favoriser l’acceptation sociale de l’action climatique. »

« L’année dernière, le Brésil avait plaidé en faveur d’une taxe de 2 % sur le patrimoine net des particuliers détenant plus d’un milliard de dollars d’actifs. Bien que les dirigeants du G20 aient convenu de « coopérer pour garantir une imposition efficace des personnes fortunées », les récentes initiatives sur cette question sont pour la plupart au point mort, notamment depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche », rappelle le texte de l’AFP.

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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