Language

         

 Publicité par Adpathway

Les gardiens du dogme

5 day_ago 26

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Depuis plus de 40 ans, Jocelyne Robert est la référence québécoise en matière d’éducation à la sexualité et à l’affectivité. Elle a été désignée pionnière de la sexologie par l’UQAM en 2019. Ses livres d’introduction à la sexualité se retrouvent dans toutes les bibliothèques et ont été utilisés dans des milliers de classes au Québec et à l’étranger. Pourtant, depuis août dernier, elle n’est plus sexologue.

Elle était coupable de dévier de la doxa transaffirmative. Ayant elle-même été en relation d’aide avec des personnes trans, dont certaines qu’elle a accompagnées jusqu’à la transition complète, elle estime que la pratique doit être utilisée avec une grande prudence. Elle osait dire que les adolescents sont influençables et qu’il pouvait, oui, y avoir un effet d’entraînement qui poussait certaines jeunes filles dans des transitions hâtives et risquées.

L’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ) n’a pas apprécié. Il lui a fait savoir que ces propos étaient inacceptables. Qu’elle devait s’engager à ne plus sortir du chemin tracé. Si elle souhaitait rester sexologue, elle devait au surplus se soumettre à une « formation » pour lui remettre les idées dans le bon ordre.

Jocelyne Robert ne dit pourtant rien que ce que des organismes médicaux nationaux en Angleterre, en France, en Suède, en Finlande et au Danemark, entre autres, ont eux-mêmes conclu. L’OPSQ fonde ses certitudes sur une version de l’approche des patients trans naguère dominante, mais de plus en plus contestée. Le problème est que l’Ordre n’accepte pas qu’il y ait, en ce moment, un débat scientifique réel sur ce qui constitue la meilleure approche pour le bien des jeunes patients. L’OPSQ a choisi son dogme, crois ou meurs. Pour Robert, « un ordre est censé protéger le public, pas porter un message idéologique ».

Quelle est l’ampleur de cette traque aux dissidents ? Impossible de le savoir : l’Ordre professionnel des sexologues du Québec refuse de révéler combien de demandes d’enquête ont été déposées contre ces sexologues qui osent soulever des doutes.

Est-on en présence de cas d’espèce ? Le rapport du comité de sages sur l’identité de genre, publié le mois dernier, diagnostique un problème plus vaste. Des professionnels de la santé et des universitaires ont indiqué au comité « à quel point il était souvent mal venu de poser des questions sur les approches actuelles, y compris au sein de leurs ordres professionnels. Plusieurs craignent de parler de peur de paraître transphobes, de nuire à leur carrière, de provoquer un conflit avec leurs collègues ou au sein de leur milieu professionnel. Même des spécialistes qui interviennent auprès de personnes souffrant de dysphorie de genre marchent parfois sur des œufs quand vient le temps d’émettre certains bémols ». La pression se fait sentir des deux côtés du spectre, note le rapport, et « se traduit à l’occasion par un manque de respect et peut aller jusqu’au harcèlement et aux menaces ».

Le malaise déborde du cadre des ordres professionnels impliqués pour s’étendre au milieu universitaire. « Soyons francs, le climat qui prévaut dans les milieux universitaires nous inquiète », écrivent les sages. « Loin d’offrir l’espace par excellence au questionnement et à l’organisation d’une délibération ouverte, rationnelle et apaisée, l’université semble plus que jamais exposée aux effets pernicieux de la polarisation. »

Le rapport cite Rachida Azdouz, psychologue et chercheuse affiliée au Laboratoire de recherche en relations interculturelles : « Quand des chercheurs sont considérés comme des “alliés” par leur terrain de prédilection, il leur devient difficile de formuler une pensée indépendante sur les enjeux qu’ils sont censés documenter. » Or, il en va ainsi d’universitaires qui s’affichent à la fois sur les plateaux de télé comme des « experts » de la question trans et, sur leurs sites Web, comme des « alliés » de la cause. Ce n’est plus de la science, mais de la militance.

Une chercheuse a par exemple raconté aux sages qu’elle avait été soumise à des pressions pour supprimer des résultats dans une recherche de façon à occulter les besoins particuliers des femmes de sexe biologique. « J’ai vécu un clash de valeurs, parce que je viens […] d’un univers scientifique, » leur a-t-elle dit.

Le rapport note que « l’intimidation ou la censure ne sont pas le fait d’une majorité, mais d’une minorité ». Force est de constater qu’elle est d’une grande efficacité. « Nous avons entendu des témoignages d’universitaires qui n’ont accepté de nous parler que sous le sceau de la confidentialité, craignant de recevoir des menaces ou de nuire à leur carrière. Nous avions affaire à des personnes posées, reconnues dans leur domaine d’expertise, qui souhaiteraient pouvoir soulever certaines questions ou explorer certains champs de recherche au regard de l’identité de genre. »

Les sages citent cette chercheuse : « La militance ne soutient pas le dialogue, mais l’adhésion à une identité de genre, et s’il n’y a pas adhésion complète, il y a injonction d’endosser l’idéologie. » Un membre d’un groupe de femmes ajoute : « On est arrivé à un stade où les membres ne veulent même plus s’exprimer sur la question. Le problème, c’est la radicalité. Il y en a à chaque bout du spectre. La majorité est entre les deux, mais ce sont les plus radicales qui parlent le plus fort. »

Le traitement infligé par l’OPSQ à une pionnière de la sexologie au Québec doit être le signal d’alarme qui pousse l’État à rétablir l’esprit scientifique lorsque des ordres professionnels cèdent à des arguments militants. Il doit aussi obliger davantage de transparence dans les processus d’enquêtes et de plaintes, qui sont instrumentalisés par des tenants de dogmes pour éteindre en catimini le débat scientifique et la quête, jamais achevée, des meilleurs remèdes.

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway