Publié le 03 juin 2025 à 19:57. / Modifié le 03 juin 2025 à 19:58. 3 min. de lecture

On n’y était plus habitué depuis assez longtemps, puisqu’il faut remonter à la fin des années 60 du siècle dernier pour trouver un phénomène comparable: forcées de s’interroger sur leur place dans la société, parfois bien malgré elles, les universités sont revenues sous le feu des projecteurs. A priori, pour de mauvaises raisons, qui prennent la science à rebrousse-poil. La solidarité d’intérêts qui devrait en principe unir la science et la société a commencé à vaciller à l’époque du covid, qui encouragea un scepticisme teinté de complotisme. Puis, le militantisme a pris d’assaut les universités, souvent littéralement, pour dénoncer une complicité souterraine entre les sciences dites «officielles» et une culture de la discrimination.

Le dernier mouvement en date se déploie semble-t-il dans le sillage du précédent, mais il est en réalité de nature passablement différente. En manifestant leur soutien aux Palestiniens sous les bombes, les étudiants d’Amérique et plus rarement d’Europe ne mènent plus un combat idéologique: leur action vient colmater avec des moyens symboliques l’absence de réponse des Etats et des sociétés civiles, jugée insupportable face à l’urgence. Outre qu’ils sont leur milieu naturel, le choix pour faire entendre leur voix sur les campus n’est pas dû au hasard: l’université ne constitue-t-elle pas l’une des meilleures incarnations de ce qui a fait la réussite des sociétés occidentales? A savoir un espace de liberté où la science et le débat d’idées peuvent s’épanouir au plus grand bénéfice de tous.

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