"La Team Fouad Ahidar, c'est un parti avec lequel nous avons de grosses divergences, notamment sur la neutralité [de l'État]", avait déclaré M. De Beukelaer, vendredi matin, sur LN24. Mais, exaspéré par l'impossibilité de constituer une majorité régionale à Bruxelles depuis près d'un an, il ajoutait : "On pourrait gouverner avec la Team Fouad Ahidar, comme on peut gouverner aujourd'hui avec le Parti socialiste, le MR ou les écologistes, des partis avec lesquels on a [aussi] de grosses divergences. Nos lignes rouges, ce sont le PTB et le Vlaams Belang car ce sont des partis extrêmes. Mais on doit pouvoir créer des convergences avec tous les autres partis sinon on n'aura jamais de gouvernement dans cette Région."

De Beukelaer se défend

Interpellé tous azimuts suite à cette sortie, Christophe De Beukelaer a dû s'expliquer. "Bruxelles est bloquée depuis un an à cause des vétos contre la N-VA et contre la TFA (Team Fouad Ahidar, NdlR), a-t-il écrit sur X, vendredi après-midi. La condition [pour gouverner avec eux] serait des garanties fortes sur la neutralité (TFA) ou sur le respect de l'autonomie de Bruxelles (N-VA)."

Le député Engagé rappelait cependant que "la meilleure solution", à ses yeux, pour la constitution de l'aile néerlandophone du gouvernement bruxellois, était une coalition entre Groen, Vooruit, l'Open VLD et le CD & V. Cette formule – avec le MR, Les Engagés et le PS (ou Écolo et Défi) côté francophone – est celle qu'il avait défendue lorsqu'il avait assumé une mission d'information, au mois de mars, avec Elke Van den Brandt (Groen).

La balle aux libéraux

Ces explications n'ont manifestement pas apaisé les esprits au sein des Engagés, qui avaient exclu dans un premier temps de travailler avec Fouad Ahidar, accusé de communautarisme religieux. Il nous revient que les téléphones ont encore chauffé toute la journée de samedi. Au point qu'Yvan Verougstraete doive finalement clarifier la position de son parti.

"L'exaspération de la situation politique bruxelloise a légitimement amené Christophe De Beukelaer à passer en revue tous les scénarios possibles pour sortir Bruxelles de l'impasse", a-t-il écrit sur X, sur le coup de 18 h. Parmi ces scénarios, celui d'une coalition associant la Team Ahidar aux Engagés n'est donc plus envisageable.

À l'image de son chef de file bruxellois, Yvan Verougstraete dit défendre "avec vigueur" la formule associant Groen, l'Open VLD, Vooruit et le CD & V côté néerlandophone, et renvoie la balle au MR et à l'Open VLD, qui refusent de lâcher la N-VA. "Si on veut éviter le PTB et la TFA aux Bruxellois, il faut que les libéraux acceptent [cette] option", conclut-il.