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Pendant le mois de mai dernier, les amateurs du jeu d’horreur multijoueur Dead by Daylight pouvaient se procurer deux costumes pour le personnage d’Orela. Mais, Behaviour Interactif, le développeur, n’a pas vu un sou des revenus : il s’agissait d’une collecte de dons au profit de la Fondation CHU Sainte-Justine. Au total, les joueurs ont amassé 329 957 dollars.
« Je ne m’attendais pas à ça, je pensais qu’on allait récolter autour de 100 000 dollars », affirme d’emblée Rémi Racine, président et chef de la direction du studio basé à Montréal.
Faire une levée de fonds via un jeu vidéo ce n’est pas inédit, mais c’est encore loin d’être commun. Le jeu Overwatch avait notamment vendu un costume en 2018 pour recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer du sein. Annuellement, les jeux Call of Duty proposent des items pour financer de l’aide aux vétérans de l’armée américaine.
Behaviour n’est d’ailleurs pas néophyte de la philanthropie, donnant régulièrement à diverses fondations, dont celle du CHU Sainte-Justine.
Mais pour le studio, cette campagne de financement est bien différente, car ce n’est pas eux directement qui effectuent le don. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est l’argent des joueurs », explique M. Racine en entrevue.
Pendant un mois, Dead by Daylight a ainsi agi comme une plateforme pour rejoindre de potentiels donneurs.
Contrairement à une levée de fonds plus traditionnelle, lorsque les joueurs effectuent leur don, ils reçoivent un item dans le jeu en échange, ce qui peut agir comme un incitatif. « Il y a une identification, les autres voient que tu as fait ce geste-là », décortique Rémi Racine, qui dit croire à un effet de groupe. « S’il y en a un qui fait un don, les cinq autres amis vont le faire aussi. »
La campagne se base donc sur le principe identitaire des cosmétiques dans les jeux multijoueurs, mais l’applique à une action philanthropique. « C’est un élément différenciateur avec les autres. »
Une « surprise totale »
Même si la surprise était de mise chez Behaviour, elle l’était encore plus du côté de la Fondation CHU Sainte-Justine. « Quand je leur ai dit le montant, disons qu’il y a eu une surprise totale », raconte Rémi Racine.
Recevoir des dons provenant d’un jeu vidéo sortait de l’ordinaire pour la fondation qui finance la recherche sur les soins pédiatriques, relate d’ailleurs le président et chef de la direction de Behaviour Interactif.
Même si les joueurs de Dead by Daylight sont dispersés à travers la planète, il était important pour l’équipe et Rémi Racine de recueillir des fonds pour une fondation québécoise.
Depuis 2017, le jeu menait une campagne de collecte de fonds semblable, mais plus sobre, avec un paquet de contenu téléchargeable dont les profits allaient à une fondation américaine pour la recherche en santé mentale. « Comme on est une société de Montréal, on voulait redonner plus à Montréal », dit M. Racine. C’est donc là qu’est née l’idée de s’allier avec la Fondation CHU Sainte-Justine et d’en faire une campagne plus grosse.
Comment convaincre des joueurs étrangers de donner à un hôpital québécois ? « On a mis l’emphase sur les soins pédiatriques, les innovations en plus d’expliquer ce que c’est, Sainte-Justine », dit Rémi Racine.
« Ce sont surtout les joueurs les plus généreux qui ont donné », estime-t-il d’ailleurs, affirmant que le montant total a été récolté « avec beaucoup de joueurs qui ont donné peu d’argent ». Le studio estime que plus de 115 000 personnes ont contribué à la remise du montant.
L’engouement s’est d’ailleurs concentré sur la dernière semaine de la campagne, alors que les joueurs pouvaient débloquer un multiplicateur du montant final en soignant leurs coéquipiers dans le jeu. Toujours selon le développeur, ce sont plus de 2 millions de joueurs qui ont contribué à faire augmenter ce multiplicateur. Renforçant le thème, le nouveau personnage Orela est même une paramédic.
« Beaucoup ne le font pas »
Toutes ces innovations ont demandé du travail de la part de Behaviour. Que ce soit le développement des costumes ou la campagne marketing, « il y a un investissement de notre part, on avait une volonté de réussir », explique Rémi Racine.
« Mais je pense qu’il y a beaucoup de compagnies qui ne se badraient pas de ça. Pas qu’ils ne donnent pas d’argent, […] mais il y a peu d’opportunités pour les joueurs de donner… Je pense que c’est un bel outil », estime-t-il. « Est-ce qu’il y a d’autres jeux qui le font ? Oui. Mais il y a aussi beaucoup de jeux qui ne le font pas. C’est un peu triste », résume M. Racine.
Pour ce dernier, l’idée est certainement à refaire. Avec une autre fondation ou pas et quelle forme cela pourrait prendre, il est encore trop tôt pour le dire, mais le désir est bien présent au sein de Behaviour Interactif.
« Peut-être annuellement, mais c’est sûr qu’on ne veut pas bombarder le joueur avec ça », décortique-t-il, comme pensant à voix haute.
Reste que le montant remis à la fondation, « c’est quand même des très petits chiffres par rapport aux revenus de ce mois-là », révèle Rémi Racine. « Je ne sais pas si on peut faire mieux. Mais j’aimerais qu’on fasse mieux. »
Le défi serait alors d’« augmenter le pourcentage de participation » à la campagne de financement, étant donné qu’en termes de nombre de joueurs, « le jeu va très bien ».
Par communiqué, la Fondation CHU Sainte-Justine, a remercié Behaviour Interactif et la communauté de Dead by Daylight « d’avoir transformé créativité et plaisir en un appui concret à la santé pédiatrique ».