Un conseiller en orientation à la retraite au Nouveau-Brunswick critique l’intention du District scolaire francophone Sud de réaffecter des employés du service d’orientation des élèves.

L’ancien conseiller Étienne Godin juge que l’orientation est particulièrement importante pour le développement des élèves.

De 9 ans à 11 ans, c’est là qu’il serait le plus propice, où il ne faut pas manquer le bateau, dit-il.

Étienne Godin, ancien conseiller en orientation dans le système scolaire du Nouveau-Brunswick, dénonce les compressions dans ce service aux élèves.

Photo : Radio-Canada

Selon lui, il faut outiller les élèves dès le primaire pour les aider à prendre des décisions, comme leur choix de cours optionnels lorsqu'ils arrivent au secondaire.

Quand j’ai commencé, comme je dis, il n’y avait pas de personne conseillère au primaire. Mais j’ai vu la différence avec les années. Même si c’est seulement pour la transition du primaire au secondaire, juste là, ça fait une grande différence, explique M. Godin.

Huit conseillers seront réaffectés

Le District scolaire francophone Sud confirme avoir reçu une lettre de la part de conseillers en orientation qui se préoccupent de la fin du service dans les écoles primaires, mais il ne fait aucun autre commentaire.

Huit membres du service d’orientation seront réaffectés dans le cadre des compressions budgétaires imposées par le gouvernement. Ils pourraient devenir enseignants, comme le souhaite la ministre de l’Éducation, Claire Johnson.

Si ces personnes-là, comme moi, on fait leur maîtrise en orientation, c’est qu’elles voulaient faire cette profession-là, souligne Étienne Godin.

La ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, Claire Johnson, en entrevue à l'émission La matinale, le 22 mai 2025.

Photo : Radio-Canada / Steve Legault

Cette expertise sera moins disponible pour les élèves, regrette Étienne Godin.

Parce que des fois on entend les parents dire : "n’y a-t-il pas un test?" Oui. Les évaluations psychométriques, d’intérêts, de compétences, etc. Il faut être conseiller et conseillère d’orientation pour pouvoir les administrer et les interpréter, précise-t-il.

Les parents se demandent sans doute si leurs jeunes auront les mêmes services que l’année dernière, selon Chantal Varin, directrice générale de l’Association francophone des parents du Nouveau-Brunswick. Elle invite le gouvernement à revoir sa décision.

Chantal Varin, directrice générale de l’Association francophone des parents du Nouveau-Brunswick, critique les compressions en éducation.

Photo : Radio-Canada

On espère que le gouvernement prenne le temps de s’asseoir avec les districts pour vraiment discuter de ces impacts-là. S’ils ont besoin de revenir sur leur décision qu’ils reviennent sur leur décision, recommande Mme Varin.

La première ministre Susan Holt a déclaré cette semaine que son gouvernement allait travailler avec les districts, après avoir indiqué au début du mois que les compressions dans les districts scolaires n’étaient qu’une question de perspective.

En entrevue à l'émission La matinale jeudi, la ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, Claire Johnson, a indiqué que l'objectif de son gouvernement est de stabiliser les salles de classe, tout en travaillant en collaboration avec les districts.

C'est des moments qui sont très bouleversants, qui sont très difficiles. Puis oui, on on en train de naviguer tout cela là, on essaie de le faire avec le plus d'ouverture et d'empathie possible, dans un contexte fiscal très difficile, explique Mme Johnson.

D’après un reportage d’Alix Villeneuve