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À Cornwall, dans une ville de l’Est ontarien où le « Hi » résonne plus souvent que le « Bonjour », une petite équipe s’affaire à rendre la vie plus facile et plus francophone pour les nouveaux arrivants qui choisissent d’y poser leurs valises. Il s’agit des employés de la Communauté francophone accueillante.
Dans les commerces de Cornwall, même les francophones se font souvent accueillir en anglais. Un simple « Hi », lancé par réflexe. Mais quand on pousse la porte du Centre Charles-Émile Claude, où les murs sont tapissés d’affiches en français, le contraste frappe. C’est là que travaille Benjamin Mulaji Mukadi, coordonnateur de la Communauté francophone accueillante (CFA) de Cornwall.
« Nous sommes là pour accompagner les nouveaux arrivants francophones, pour qu’ils trouvent une raison de rester, de s’enraciner et de vivre heureux ici », résume-t-il. Depuis le 23 juin, Cornwall fait officiellement partie des 24 CFA du pays. L’objectif est le même ici que dans les 23 autres villes désignées au pays : faciliter l’intégration des immigrants d’expression française dans les régions à majorité anglophone.
Le projet ne s’est pas bâti en un jour. Même après avoir reçu la désignation en 2024, Cornwall n’est pas automatiquement devenu un centre d’accueil pour les immigrants francophones. « Il fallait embaucher une équipe, lancer des appels d’offres pour l’identité visuelle, trouver un bureau, négocier le budget… » explique M. Mulaji Mukadi. Tout ce travail en amont a permis officiellement d’ouvrir un point d’accueil, un vrai lieu physique où les nouveaux arrivants peuvent être guidés dès leur arrivée en ville.
On leur explique comment fonctionnent les démarches ici, on leur donne des liens, on les met en contact avec les bonnes personnes. Ça fait du bien à quelqu’un qui débarque.
— Benjamin Mulaji Mukadi
« Il fallait trouver un bureau bien localisé pour que les gens n’aient pas à souffrir. Les nouveaux arrivants ne maîtrisent pas encore la ville. Il faut leur offrir un accès facile. » Mais le travail commence même avant l’arrivée des immigrants à Cornwall. « Des gens nous contactent déjà de l’étranger pour dire “J’ai vu votre site, je crois que Cornwall est la ville qui me convient” », raconte avec fierté M. Mulaji Mukadi.
Des réponses concrètes
Qu’il s’agisse de trouver un logement, d’ouvrir un compte en banque ou d’inscrire les enfants à l’école francophone, la CFA accompagne les gens pas à pas. « On leur explique comment fonctionnent les démarches ici, on leur donne des liens, on les met en contact avec les bonnes personnes. Ça fait du bien à quelqu’un qui débarque. »
« Il y a des gens qui sont là depuis deux, trois mois, mais qui ne sont pas encore très installés. On chemine avec eux. On les aide à trouver un emploi, un logement, on répond à leurs inquiétudes. »
En partenariat avec l’école secondaire francophone La Citadelle, une friperie de la CFA a aussi vu le jour. « Quand quelqu’un vient avec un budget limité, il doit s’acheter tout ce dont il a besoin pour équiper sa maison. […] Grâce à la générosité de la communauté, on leur offre des meubles, de la vaisselle, un matelas. » Ce partenariat avec la seule école secondaire francophone de la ville permet aussi, selon le coordinateur de la CFA, de lancer un message. Ce soutien collectif est essentiel, pour lui. « Quand quelqu’un arrive stressé, puis repart avec un matelas, un sourire, 100 dollars économisés, et un sentiment d’avoir été accueilli… ça change tout. » Surtout, cette initiative permet de démontrer que « ce n’est pas une affaire d’un organisme tout simplement, ce n’est pas une affaire de trois ou quatre personnes, c’est un projet porté par tout le monde », croit-il.
Une ville stratégiquement située
Reste qu’en choisissant de s’installer à Cornwall, les nouveaux arrivants francophones prennent la décision de se mettre dans une position linguistique minoritaire. La question se pose, pourquoi s’installer à Cornwall plutôt qu’à Montréal ou à Québec, où le français est majoritaire ? La réponse est simple, selon M. Mulaji Mukadi : « Même si c’est une francophonie minoritaire, il y a des ressources. Et les gens veulent aussi apprendre l’anglais. Ici, ils peuvent vivre en français tout en restant ouverts à l’autre culture. »
À cela s’ajoute la géographie : « Nous sommes à 1 h 15 min de Montréal, à 1 h 15 min d’Ottawa, à 4-5 h de Toronto, à deux minutes de l’État de New York. […] C’est la ville la plus stratégique de l’Ontario », lance-t-il tout sourire. « C’est la meilleure ville de l’Ontario ! »
La CFA vise l’accueil de 250 personnes par an, mais les chiffres pourraient augmenter. « Il y a une nouvelle communauté qui est en train de naître. Ce n’est plus seulement la communauté d’il y a dix ans. »
Benjamin Mulaji Mukadi ne promet pas que la CFA permettra de tout régler. Mais elle veut être ce premier contact, cette première main tendue. « L’objectif final, c’est que les nouveaux arrivants soient heureux ici, qu’ils y fassent leur vie. » Il est conscient que certains défis, comme l’accès au logement, demeurent préoccupants.
Malgré tout, il reste confiant : « Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie. »
Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.
Les 24 communautés accueillantes désignées
– Région Évangéline, Île-du-Prince-Édouard – Clare, Nouvelle-Écosse – Chéticamp (y compris Saint-Joseph-du-Moine), Nouvelle-Écosse – Région du Haut-Saint-Jean, Nouveau-Brunswick – Belle-Baie (y compris Bathurst et la Première Nation de Pabineau), Nouveau-Brunswick – Caraquet (y compris Rivière-du-Nord et Hautes-Terres), Nouveau-Brunswick – Région Restigouche-Ouest (Saint-Quentin et Kedgwick), Nouveau-Brunswick – Labrador City–Wabush, Terre-Neuve-et-Labrador – Hawkesbury, Ontario – Sudbury, Ontario – Hamilton (Centre-Sud-Ouest), Ontario – Cornwall, Ontario – District de Cochrane (corridor de la route 11), Ontario – London, Ontario – Région de la rivière Seine, Manitoba – Rivière-Rouge (Ritchot, Salaberry, Montcalm et St-Pierre-Jolys), Manitoba – Moose Jaw–Gravelbourg, Saskatchewan – Prince Albert, Saskatchewan – Calgary, Alberta – Prince George, Colombie-Britannique – Nanaimo, Colombie-Britannique – Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest – Whitehorse, Yukon – Iqaluit, Nunavut