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Comment fonctionnent le système politique québécois et sa députation, du moins du côté de l’opposition ? C’est la question, en gros, à laquelle tente de répondre Les chialeux, un documentaire qui constitue une sorte de douce introduction à la vie parlementaire.
En entrevue, le premier ministre François Legault affirme qu’il « est vrai que dans l’opposition, c’est pas drôle chaque jour de trouver un sujet sur lequel il faut chialer ». Mais la vie de parti, du côté de l’opposition, se limite-t-elle à se plaindre, à critiquer, en allant jusqu’à râler ?
Les chialeux constitue le premier long métrage documentaire réalisé par Tom Rodrigue. Sans s’attarder aux origines du système politique québécois ni aux biais qui en découlent, ce film donne la parole aussi bien à l’ex-cheffe du Parti libéral du Québec Dominique Anglade qu’à l’ex-whip du Parti québécois Véronique Hivon ou à l’ex-leader parlementaire de Québec solidaire Christine Labrie, en passant par Éric Duhaime, Mario Dumont, Jean-Pierre Charbonneau, Jean-François Lisée et plusieurs autres, tout en convoquant des observateurs, comme les journalistes Josée Boileau et Antoine Robitaille.
En guise de mise en scène, ce documentaire s’approprie l’esthétique d’un vieux jeu vidéo qui sert à découper son propos. C’est sous ce couvert de la métaphore du jeu que sont présentés la vie politique parlementaire, ses tactiques et ses modes opératoires.
Photo: KFilm Amérique
Une scène du documentaire «Les chialeux», de Thomas Rodrigue
Que signifie la démocratie dans un « jeu » pareil ? Au Québec, il faut remonter à 1985, explique l’ex-présidente de la CSN Claudette Charbonneau, pour trouver un gouvernement qui, à la suite d’une élection, obtient la majorité des suffrages. Le gouvernement libéral de Robert Bourassa obtient cette année-là pratiquement 56 % des votes. Depuis, autrement dit, ce sont toujours des gouvernements élus par des minorités qui s’imposent à la majorité. Dans cette perspective, les oppositions se trouvent en vérité à représenter le gros de la population. En somme, chaque élection produit plus de perdants que de gagnants.
Pour Christine Labrie de Québec solidaire, « on n’est pas un bloc monolithique au Québec. Il y a des opinions différentes ». Tout cela s’exprime-t-il parfaitement dans le système actuel ? Certainement pas.
Dominique Anglade, ancienne cheffe du Parti libéral, indique que « le rôle de la cheffe de l’opposition officielle, c’est vraiment de se lever et d’illustrer un problème par rapport au gouvernement qui est en place. C’est son rôle. C’est son premier rôle ». Un rôle de premier plan, à en croire Jean-Pierre Charbonneau, ancien président de l’Assemblée nationale. Charbonneau explique que, « comme on n’a pas une véritable séparation des pouvoirs, le contrôle du pouvoir exécutif se fait par les partis d’opposition, par les députés de l’opposition ».
L’ancien chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, considère quant à lui que « c’est ça, la politique : un lot d’influences qui s’entrechoquent ». Il reste que « la décision finale, le pouvoir final, il repose à l’Assemblée nationale ».
Pourquoi ne pas travailler davantage dans la collégialité ? Les partis politiques existent au nom des différences qu’ils entendent véhiculer. Ils doivent en principe les incarner. Pour cette raison, l’union sacrée, au nom d’intérêts supérieurs à la partisanerie, n’est souvent pas possible. « Tout est fait pour être dans la différence, dans la distinction […] et aussi, je dirais, dans la méfiance », affirme l’ex-députée Véronique Hivon. Il reste que les citoyens sont heureux, constate-t-elle, de voir la députation capable de travailler ensemble, au moins à l’occasion. Est-ce qu’un système de représentation différent améliorerait la situation ? C’est l’une des questions que pose Les chialeux, un documentaire qui possède plus de vertus éducatives que cinématographiques.