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Les «Chevaliers» en croisade à Pointe-à-Callière

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Le musée Pointe-à-Callière propose une exposition exceptionnelle consacrée à la figure légendaire du chevalier. Armures polies comme des miroirs, grandes lances de bois, boucliers de tournois, lourdes épées pour des bras d’acier, tissus brodés, livres enluminés : tout y est. Présentée sur deux étages, cette exposition est une des plus impressionnantes à être déployées ces dernières années par ce musée montréalais.

Chevaliers — c’est le nom de cette exposition — est présentée tout l’été. Elle rassemble plus de 250 pièces uniques. La moitié provient du Musée Stibbert de Florence. Les autres artefacts sont dus à divers prêts, notamment du Musée de Cluny du Moyen Âge, du Musée de Châlons-en-Champagne, de la bibliothèque de l’Université McGill et de différents musées du Canada.

Photo: Marie-France Coallier Le Devoir La moitié des 250 pièces uniques provient du Musée Stibbert de Florence.

Ici, une bible de Gutenberg. Non loin, un très beau gisant en pierre de Blanche de Navarre (1252). Là, des gravures d’Albrecht Dürer, cet artiste de génie à qui l’écrivain Jacques Ferron avait emprunté le symbole d’un rhinocéros pour son parti politique du même nom. Pour les enfants, des éléments interactifs permettent de s’immerger dans un passé qui ne cesse de bouger à mesure qu’on se prend à se questionner à son sujet. Où donner de la tête, au milieu de cette exposition incontournable ?

Le regard de « Mona Lisa »

En entrant, on tombe nez à nez avec la Mona Lisa de Léonard de Vinci. Un prêt du Louvre ? Évidemment que non. Il s’agit d’une copie ancienne, sans doute datée du XVIIe siècle. Gageons que bien des gens la photographieront néanmoins tout l’été… C’est Frederick Stibbert (1838-1906), un industriel, qui avait acquis cette copie. Ce richissime Anglais, attaché à l’Italie par sa mère, est doublé d’un grand héritier. Il concentre entre ses mains une importante fortune familiale. Elle est constituée notamment des avoirs de son oncle, à la fois commandant général de la Compagnie des Indes et gouverneur du Bengale. Un portrait de Stibbert nous le montre en jeune dandy, les cheveux gominés, bien séparés au centre de la tête, la moustache finement taillée. Il tient à la main le dessin d’une armure du Moyen Âge, sa grande passion. Une large partie de ce qui se trouve ici lui est due.

Dans sa vie de grand bourgeois, Stibbert se passionne pour les représentations romantiques du Moyen Âge. Il en est épris comme pas un. À son époque, il faut dire qu’elles fleurissent. Alors il achète quantité d’objets. En parallèle, il s’emploie à faire reproduire des armures, des pièces rares, calquées sur des trésors qu’il ne peut posséder. On l’imagine dans une sorte de faux-semblant permanent. Cet homme apparaît en tout cas submergé d’une nostalgie projective prenante. Le Moyen Âge, pour lui comme pour tant d’autres, est une époque qui n’a jamais cessé de constituer la toile de fond de fantasmes de toutes sortes.

La noblesse du chevalier

Au Moyen Âge, le monde de la chevalerie constitue une toute petite partie de la population. Au Moyen Âge, les classes sociales apparaissent tranchées au couteau. Quelque 80 % de la population appartiennent au monde paysan. Des jacqueries, ces soulèvements populaires, témoignent des insatisfactions de cette majorité.

Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Au Moyen Âge, le monde de la chevalerie constitue une toute petite partie de la population.

C’est bien du côté des chevaliers, associés à la noblesse, que cette exposition entend surtout regarder. Le chevalier appartient au cercle réduit de la noblesse. En armure sur son cheval, le chevalier est un symbole éclatant de l’ordre dominant. C’est à sa coterie que s’intéresse l’essentiel des vitrines, tout en jetant un œil du côté de la vie des femmes et du clergé, auquel l’univers du chevalier se trouve bien sûr associé de côté.

À 7 ans, les fils de bonne famille deviennent des pages. Ils sont envoyés servir des chevaliers. Ils apprennent les manières de la noblesse autant que des rudiments de géographie, de lecture, d’écriture, d’histoire. Ils trempent leur vie dans des préceptes religieux, lesquels s’emploient à baliser les interactions guerrières à l’heure où l’arbalète apparaît aussi destructrice qu’un missile hypersonique aujourd’hui.

Une partie de l’exposition permet des interactions avec des reproductions des équipements militaires du chevalier. Cuirasses, plastron, dossière, épaulière, genouillère, cubitière, épée, hallebarde, corselet, cotte de mailles, brigandine, canon de bras et solerets… Tout cela, en sortant de là, n’aura peut-être plus de secrets pour vous.

Photo: Marie-France Coallier Le Devoir En armure sur son cheval, le chevalier est un symbole éclatant de l’ordre dominant.

Au fil des salles, des projections rappellent sans cesse à quel point l’univers du Moyen Âge a été fantasmé, notamment par le biais du cinéma. Des extraits de films comme Ivanhoé (1952), Le Cid (1961), Chevalier (2001), La princesse de Montpensier (2010) ou encore Jeanne de Belleville (2022) sont projetés.

Les chevaliers ont-ils disparu ? Chose certaine, plusieurs grands ordres du mérite se réclament encore de ce nom. L’Ordre de Montréal intronise des chevaliers et des chevalières. L’Ordre national du Québec fait de même. Certains militaires en portent longtemps les attributs. Les cuirassiers de la Première Guerre mondiale, avec les cliquetis de leur équipement lustré, n’étaient-ils pas en quelque sorte des descendants de ces cavaliers d’autrefois, comme les armées se plaisaient d’ailleurs à les représenter dans leurs publicités ?

Que penser par ailleurs de ces hauts personnages de la Nouvelle-France, comme d’Iberville, qui arborent fièrement leur titre de chevalier au Nouveau Monde ? Curieusement, pas un mot dans cette exposition sur les Chevaliers de Colomb, ces armées de paroissiens d’Amérique équipées d’épées en fer-blanc et de chapeaux à plumes, au nom des combats de cette foi catholique qui prit aux tripes tant de générations.

À la sortie de cette exposition se trouve une représentation du Don Quichotte, ce faux chevalier à l’esprit si troublé. Quand bien même on aurait lu tous les romans de chevalerie, comme Cervantes, qui donc pourrait prétendre que le Moyen Âge n’est pas un réservoir du passé dans lequel il est permis de replonger à l’infini ?

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