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Les chansons de Flavia Coelho prennent leur temps

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Le Festival international Nuits d’Afrique s’ouvre mardi sur des concerts annoncés au Club Balattou et au Ministère, mais c’est la Brésilienne Flavia Coelho qui offrira le premier grand événement de cette 39e édition, mercredi à l’Olympia. Un concert exclusif au festival, offert dans le cadre de la tournée de son plus récent album, Ginga, par lequel la musicienne, aujourd’hui établie à Paris, nous fait découvrir les musiques qui l’ont formée, samba et bossa, évidemment, mais aussi le reggae.

Flavia se sent un peu comme chez elle désormais à Paris, et plus encore au moment de notre visioconférence. « Plus de 32 degrés sur Paris, à cette période-ci de l’année ? J’en profite ! Ça me rappelle où j’ai grandi, complètement », dit Flavia, en regrettant du même souffle les conséquences des changements climatiques, qui, en plein mois de juin, apportaient (et apportent toujours cette semaine) la canicule dans plusieurs départements de la France.

Coulant et léger, Ginga, paru au printemps 2024, fait l’effet d’un climatiseur pour l’âme. Pop, romantique, descendant de la tradition musicale moderne de son Brésil natal. Et cool, surtout, à l’image de la musicienne qui, pour faire suite à un disque (DNA, 2019) raillant les politiques de l’ex-président Jair Bolsonaro, avait justement envie de faire baisser la température en se remémorant les grooves qui ont bercé sa jeunesse.

« Pour l’écriture de cet album, je me suis inspirée de mes premiers émois, explique Flavia. Mes premiers sentiments d’amour, de plaisir, de haine, de rage. Ce moment où on se découvre — c’est un disque d’adolescence, en fait, à propos de ce moment précis, lorsque j’avais 14 ans, où j’ai pris la décision que je serais une musicienne. Trente ans plus tard, je le suis toujours, et c’est l’esprit de l’album. Je fais ce lien entre les musiques que j’ai écoutées, qui m’ont formée, et les étapes de ma vie », comme la trame sonore de son éclosion, de Rio de Janeiro jusqu’à Paris, où l’artiste vit depuis une vingtaine d’années.

Photo: Nuits d'Afrique Flavia Coelho

À écouter l’album, on se dit qu’elle semble avoir été paisible, cette époque formatrice. « C’est doux, mais en fait, ce qui était important pour moi, c’était aussi d’enregistrer des chansons qui soient un peu plus longues dans la durée, explique-t-elle. J’ai l’impression que la durée des chansons se rétrécit », impression incidemment confirmée par un récent reportage du Devoir qui montre « que la proportion de chansons de moins de trois minutes (une limite symbolique) semble augmenter depuis au moins 2010, pour atteindre un peu plus de 40 % cette année ».

Flavia Coelho perçoit que « le monde tourne très vite, or, les gens n’ont plus de temps. Et en plus, nous recevons une quantité extraordinaire d’œuvres qui nous arrivent sans arrêt, alors que, malheureusement, le temps que l’on consacre à écouter de la musique semble diminuer. On nous passe même des chansons qui durent moins de deux minutes ! À peine le temps de poser un refrain qu’on est déjà en train d’écouter autre chose ».

Il faut continuer de perpétuer cette musique pour ne pas la laisser partir avec ses idoles. Le reggae change notre manière de penser et il a la faculté de nous apaiser tout en nous faisant danser.

— Flavia Coelho

Sur Ginga, Flavia milite pour les chansons qui prennent le temps nécessaire pour partager ses émotions. « Et là, je vais parler comme une boomeuse, mais je m’ennuie du temps où on entendait à la radio des pièces qui duraient cinq, six minutes, avec les trois couplets. Je viens d’une époque où on apprenait à chanter les solos de guitare ou de piano ! Enfin, pour moi, l’adolescence fut une période très riche, une période d’apprentissage qui m’a donné envie de devenir musicienne et instrumentiste. »

Cette inclination pour les chansons longues lui vient aussi de son amour du reggae — son premier album a pour nom Bossa Muffin, expression référant à la musique populaire du Brésil et de la Jamaïque. Ce n’est sans doute pas une coïncidence qu’elle ait trouvé en France un lieu où s’établir et lancer sa carrière, les Français étant eux aussi férus de reggae, de dancehall et de dub.

« J’invite les plus jeunes générations à écouter le reggae, une musique formatrice », notamment celle des pionniers Junior Murvin et Junior Byles, étoiles de l’époque roots des années 1970, collaborateurs du génial réalisateur et compositeur Lee Perry, tous deux décédés dans les dernières années. « Il faut écouter ces gens-là, souligne-t-elle. Il faut continuer de perpétuer cette musique pour ne pas la laisser partir avec ses idoles. Le reggae change notre manière de penser et il a la faculté de nous apaiser tout en nous faisant danser. »

Apaiser et danser, deux idées qui résument bien le travail effectué par Flavia Coelho depuis une quinzaine d’années. Le mot « ginga », qui sert de titre à son cinquième album, les porte en lui. « Ce mot a plusieurs significations : c’est d’abord un des mouvements de la capoeira, à la fois une danse et un sport créé par les esclaves pour apprendre à se battre et à se protéger tout en le cachant, puisqu’il fallait bien dissimuler, à cette époque ignoble, que c’est aussi un art martial. »

« Ensuite, c’est une manière d’être, poursuit Flavia. Quand on dit que quelqu’un est ginga, c’est qu’il sait faire bouger les lignes, il sait faire la différence, il sait se battre et faire preuve de résilience. Un ginga, enfin, c’est aussi quelqu’un qui sait bouger, qui a le mouvement dans le corps. »

Flavia Coelho sera en concert au théâtre Olympia le 9 juillet, à l’affiche du Festival international Nuits d’Afrique, qui se déroule du 8 au 20 juillet.

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