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Les 60 ans du mythique groupe The Doors 

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Soixante ans après leur entrée fracassante sur la scène rock de Los Angeles, les Doors continuent de hanter l’imaginaire collectif. À l’occasion de cet anniversaire marquant, les deux membres survivants du groupe légendaire, le batteur John Densmore et le guitariste Robby Krieger, reviennent dans un entretien exclusif accordé au Devoir sur l’épopée fulgurante vécue aux côtés de Jim Morrison, disparu à l’âge de 27 ans.

C’est au sommet des collines baignées de lumière de Santa Monica, au bout d’un labyrinthe de rues verdoyantes, que John Densmore nous reçoit chez lui, pantoufles et bas noirs, entouré de livres, d’encens et de souvenirs épars d’une époque révolue. « Je vis dans le présent, mais les fantômes sont toujours là », glisse-t-il avec un sourire méditatif.

Très hospitalier, il offre volontiers le vin rouge, disserte de la culture francophone, de son amour de la France, de Montréal et de Leonard Cohen. « C’est mon gars ! Il m’a tellement nourri. Je vais sûrement citer ses paroles pendant cette entrevue », lance-t-il en faisant un clin d’œil.

Batteur et membre fondateur des Doors, il n’a rien perdu de sa lucidité ni de sa fougue intérieure. À 80 ans, il est mince comme un balai et se fait une fierté d’avoir conservé sa forme. Un esprit sain dans un corps sain ! « Il faut rester jeune dans sa tête. Il faut y travailler. Sinon, tu deviens un vieux ronchon. Ma blague préférée, c’est : à mon âge, respirer me fait planer. »

Photo: Ismaël Houdassine Le Devoir Le batteur des Doors, John Densmore, rencontré à Santa Monica

En entrevue, tout s’entrechoque. Son arrivée au sein du groupe, les répétitions à Manhattan Beach, les belles années au Whisky a Go Go sur Sunset Boulevard, où les volutes de marijuana donnaient une impression de fin du monde, le succès foudroyant… « Le Sunset Strip, le Whisky… même un mardi ou un mercredi soir, c’était plein de hippies. Impossible de rouler en voiture, il y avait trop de jeunes dans la rue », se rappelle-t-il.

« C’était une époque comme une vraie renaissance. Dans tous les domaines : le cinéma, la musique… À chaque sortie d’un disque — des Stones, de Jefferson Airplane, peu importe —, c’était comme une nouvelle en soi. »

À chaque sortie d’un disque — des Stones, de Jefferson Airplane, peu importe — c’était comme une nouvelle en soi

— John Densmore

Jouer, c’est comme un cœur qui bat

Quelques jours plus tard, un tout autre décor. Le Devoir est accueilli au son de Love Me Two Times, qui résonne dans le studio Love Street Sound, planté en plein soleil sur les grandes artères de Burbank, au-delà des canyons d’Hollywood.

Là se trouve le guitariste des Doors, Robby Krieger, 79 ans, en pleine séance avec son groupe des Soul Savages, formation hétéroclite qui pioche aussi bien dans le jazz, le blues et le soul que dans le répertoire des Doors. « Je prends encore du plaisir à jouer sur scène. C’est comme le cœur qui bat. Tu ne peux pas t’arrêter. Ça te fait vivre », dit-il.

Lui aussi se souvient de la folle période des années 1960 dans la mégapole californienne. « C’était vraiment un moment riche pour la musique à L.A. Il y avait toujours des concerts, des groupes, des jam sessions. On a commencé à suivre des cours de flamenco. Et on adorait également la musique indienne, Ravi Shankar et tout ça. C’était une époque magique. »

Photo: Ismaël Houdassine Le Devoir Robby Krieger, rencontré dans son studio

Les deux membres survivants des Doors racontent volontiers le fameux été de 1965, année de la création du groupe. Le 8 juillet, deux étudiants de l’Université de la Californie à Los Angeles (UCLA), Ray Manzarek et Jim Morrison, se retrouvent sur la plage de Venice Beach. Ce dernier lui fredonne quelques-unes de ses chansons. Impressionné, Manzarek lui propose de créer un groupe. Densmore et Krieger intègrent aussitôt la formation.

« Ray m’a dit : “C’est Jim, le chanteur, mais il n’a jamais chanté.” Génial, hein ? On n’allait pas avoir le nouveau Mick Jagger, c’était clair », relate Densmore.

Mais rapidement, Manzarek lui montre les paroles de Break On Through. C’est le coup de foudre instantané. « J’ai su tout de suite que Jim était un sacré génie. Il était fou, brillant et super timide. »

Même son de cloche pour Krieger, auteur de l’énorme succès Light My Fire. Personne ne ressemblait à Morrison. « C’était un génie, clairement. Et peut-être que, quand on est aussi intelligent, on devient fou. Il racontait toujours cette histoire d’un Indien sur l’autoroute qui serait entré dans sa tête. C’était peut-être vrai, qui sait ? Ou juste une histoire. Mais d’où elle venait, cette histoire ? Elle devait bien tomber de quelque part », dit-il.

Pour eux, le succès des Doors vient du mélange des genres. La personnalité mystique et vénéneuse de Morrison, le clavier style saloon de Manzarek, le flamenco, le jazz. « Oui, c’était comme un gumbo américain avec plein d’ingrédients inattendus. Le son de la côte ouest, c’était le Flower Power. Mais nous, on n’était pas là-dedans. Jim, c’était le côté sombre du Flower Power », souligne Densmore.

Si bien que Morrison demeurait bien souvent incompris au sein de son propre groupe. « À l’époque, moi, je me disais : “Putain, il est trop dingue. J’aimerais mieux être dans les Birds.” Je me disais que je pouvais jouer mieux que leur batteur. Mais aujourd’hui, je me dis qu’heureusement que j’étais là », relate Densmore.

Autodestruction en direct

Les deux musiciens ont aussi assisté à l’autodestruction du chanteur abonné aux drogues fortes comme le LSD, mais surtout à l’alcool. En entrevue, le batteur mentionne avoir voulu lever le pied, se donner un temps d’arrêt. « Je suppliais Ray et Robby d’arrêter les tournées. Il y avait des centres de traitement pour les dépendances, mais, dans ce temps-là, ce n’était pas du tout connu. »

Je suppliais Ray et Robby d’arrêter les tournées

— John Densmore

De son côté, Krieger explique avoir voulu aider Morrison. « Tu sais, à l’époque, c’était cool d’être défoncé. Les drogues, tout ça. Donc on ne l’a pas vraiment dissuadé. On aurait dû, sûrement. En fait, on a fini par essayer. On l’a fait venir chez mon père et il a tenté de le convaincre de voir un psy. »

L’épisode qui culmine avec la mort de Morrison à Paris en 1971 a laissé des blessures profondes. Des années plus tard, Densmore a finalement réussi à pardonner au chanteur. « Il m’a fallu du temps pour digérer tout ça », explique Densmore.

Lorsqu’on lui rappelle ces propos, Krieger se fait narquois. « Il lui a pardonné quoi ? De l’avoir rendu célèbre ? »

Un anniversaire en froid

Les deux hommes ont d’ailleurs été en froid pendant quelques années. Densmore a empêché Manzarek, mort en 2013, et Krieger d’utiliser le nom « The Doors » lors de tournées, un épisode décrit dans le livre The Doors Unhinged. Mais depuis l’eau a coulé sous les ponts, affirment les artistes. « On se parle de temps en temps. On ne se déteste pas. Je lui serai toujours redevable parce que c’est lui qui m’a fait entrer dans les Doors. C’est grâce à lui », affirme Krieger.

En ce 60e anniversaire des Doors, que retenir ? « Juste… la musique. Notre musique est vraiment différente de tout ce qui existait », lâche le guitariste.

John se montre intarissable envers la force d’attraction de Morrison. Pour lui, il avait l’allure du David de Michel-Ange. Et ses textes… c’était du niveau de Leonard Cohen. « Dans un de mes livres, j’ai écrit que son énergie dionysiaque était tellement puissante qu’il lui fallait trois types apolliniens pour le canaliser, pour poser la fondation. Parce que Jim, c’était un ouragan. Et nous trois, on était plutôt stables. Un jour, quelqu’un a dit : “Si Jim ne vous avait pas rencontrés, vous trois, il serait peut-être mort encore plus tôt.” Et moi j’ai répondu : “Wow… quelle pensée” ! »

Photo: Ismaël Houdassine Le Devoir Dans le studio de Robby Krieger

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