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International 20/05/2025 17:30 Actualisé le 20/05/2025 19:01
Léon XIV a proposé d’accueillir au Vatican les négociations entre l’Ukraine et Russie. Une proposition saluée par Zelensky et l’Occident, mais qui devrait très peu convenir à Poutine.
AFP, via le service presse du Vatican
Léon XIV a reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour une audience au Vatican le 18 mai 2025, alors que le pape avait évoquée plus tôt une « Ukraine martyrisée »
EN BREF • Tout juste élu pape, Léon XIV a proposé les services du Vatican pour accueillir les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie.
• Ses premières déclarations, plutôt pro-Ukrainiennes, marquent un changement de ton par rapport à François qui avait fini par agacer Kiev.
• Vladimir Poutine n’a toujours pas réagi à cette proposition saluée par les dirigeants occidentaux.
INTERNATIONAL - L’interview aurait pu passer inaperçue et rester dans les archives du web. Nous sommes le 13 avril 2022, Robert Francis Prevost n’est encore qu’un évêque au Pérou quand il répond au média local Semanario Expresión. Interrogé sur la guerre en Ukraine, il dénonce alors de façon très claire l’agression russe. « Il s’agit d’une véritable invasion, de nature impérialiste, où la Russie cherche à conquérir un territoire pour des raisons de pouvoir », affirme-t-il, condamnant les « crimes contre l’humanité » commis en Ukraine.
Trois ans plus tard, Robert Francis Prevost est devenu le pape Léon XIV, et il s’est proposé pour accueillir les négociations entre l’Ukraine et la Russie. La semaine dernière, il avait d’abord affirmé que le Vatican était « disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux », et ce « de la Terre Sainte à l’Ukraine, du Liban à la Syrie, du Moyen-Orient au Tigré ». Puis le numéro 2 du Saint-Siège a confirmé la disponibilité du pape américain pour accueillir une « rencontre directe » entre responsables de Kiev et de Moscou.
Cette proposition a suscité l’approbation de très nombreux dirigeants occidentaux. « La disponibilité du Saint-Père pour accueillir des pourparlers au Vatican a été jugée positivement », a réagi ce lundi la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, après un entretien téléphonique en présence du président ukrainien, d’Emmanuel Macron, d’Ursula von der Leyen ou encore du chancelier allemand Friedrich Merz. Donald Trump aussi, lui qui après s’être entretenu avec Vladimir Poutine ce lundi, a affirmé que cette possible rencontre au Vatican serait une « très bonne idée ». Volodymyr Zelensky y est également favorable.
Léon XIV adopte un ton différent de François
Cette démarche de Léon XIV n’a rien d’anodine. Car celui qu’on présente depuis son élection comme l’héritier spirituel de François montre, en réalité, un ton déjà différent de celui de son prédécesseur sur la guerre en Ukraine, bien plus proche des positions européennes.
Lors de sa première prière dominicale le 11 mai dernier, Léon XIV avait appelé « au plus tôt » à « une paix authentique, juste et durable » en Ukraine. « Je porte dans mon cœur les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé », déclarait-il encore. Ce dimanche 18 mai, il a également reçu Volodymyr Zelensky au Vatican après la messe inaugurant son pontificat où il avait dénoncé une « Ukraine martyrisée ».
Au contraire, si le pape François avait toujours appelé à la paix en Ukraine, il était souvent resté flou sur les causes du conflit, prenant soin à ne pas jamais critiquer trop vertement la Russie. Ainsi, lorsqu’en mai 2022, il dénonçait la « brutalité » du conflit en Ukraine, allant jusqu’à le comparer au génocide au Rwanda dans les années 1990, il regrettait dans la foulée « les aboiements de l’OTAN à la porte de la Russie ». Mais la goutte de trop pour Kiev fut en mars 2024, lorsqu’il avait appelé l’Ukraine à avoir « le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier ».
La religion, le cadet des soucis de Poutine
Mais ce volontarisme de Léon XIV pour une « paix juste » pourra-t-il aboutir à des négociations au Vatican ? Rien n’est moins sûr. Vladimir Poutine a déjà refusé de se rendre aux discussions en Turquie, la semaine passée. Un pays pourtant loin d’être le plus véhément à son égard, et qui fait tout depuis 2022 pour s’imposer comme un médiateur neutre dans le conflit. Difficile donc de l’imaginer se rendre en plein cœur de l’Italie, à Rome, autour d’un pape américain qui n’a pas hésité à le pointer très directement du doigt.
Le président russe ne cesse par ailleurs de marteler ses conditions pour la fin du conflit, qui ressemblent toujours autant à une capitulation totale de l’Ukraine qu’à la recherche d’un moindre compromis ou de négociations.
Aussi, si la posture diplomatique singulière du pape peut faire de lui un possible médiateur, il ne dispose pas d’une réelle autorité morale ou symbolique sur Moscou. Déjà car la principale religion dans le pays reste l’Église orthodoxe russe - même s’il est difficile d’estimer réellement le nombre de croyants - sous l’autorité de son propre Patriarche, Kirill. Ce personnage en dit long sur le rapport qu’entretient Vladimir Poutine à la religion au-delà de ses postures traditionalistes et conservatrices : ancien membre du KGB, très proche du président russe, le dignitaire religieux est aussi un soutien inconditionnel d’une guerre qu’il affirme être « contre les forces du mal ».
Même si Vladimir Poutine a félicité Léon XIV après son élection, se disant « sûr que le dialogue constructif et l’interaction établis entre la Russie et le Vatican continueront de se développer sur la base des valeurs chrétiennes qui nous unissent », il paraît difficile de croire en une soudaine révélation spirituelle du président russe pour qu’il stoppe son invasion et accepte de se rendre à la table des négociations. Le Kremlin n’a, à ce stade, pas encore répondu officiellement.
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