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Le premier ministre, François Legault, ne s’est pas levé en Chambre mercredi pour défendre sa ministre Andrée Laforest, qui est intervenue dans un dossier impliquant ses deux filles, qui auraient exigé 6300 $ à des parents pour la réservation d’une « place fantôme » en garderie.
M. Legault a ainsi laissé le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, se porter au secours de sa collègue Laforest. À deux reprises, le premier ministre a répondu « oui » quand les journalistes lui ont demandé s’il avait encore confiance en sa ministre.
Radio-Canada a révélé mercredi que l’Académie des Mini-Amours, une garderie privée de Chicoutimi gérée par les deux filles de la ministre Laforest, aurait demandé à des parents de payer 6300 $ à compter de septembre 2024. Le stratagème aurait servi à réserver une place à leur enfant pour le mois de février. Dans un appel que Radio-Canada a pu écouter, une des filles de Mme Laforest aurait dit aux parents qu’ils pourraient toucher un remboursement par le biais du crédit d’impôt pour les frais de garde d’enfants. « Dans le fond, tu as ton retour. Moi, j’ai les frais de garde payés », a-t-elle résumé.
Interpellée dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la ministre Laforest a nié l’existence de cette pratique dans la garderie, dont elle a été propriétaire jusqu’en 2019. « Ça ne s’est jamais fait dans mon temps et ça ne se fait pas aujourd’hui non plus », a-t-elle affirmé. « Les Laforest, c’est honnête. »
Dans une déclaration transmise au Devoir, la fille de Mme Laforest a aussi réfuté les propos du père de famille cité par Radio-Canada, Maxime Simard. « Suite aux propos mensongers de M. Simard, des poursuites judiciaires seront entreprises puisque ce sont des propos mensongers, de la diffamation et une atteinte à la réputation de nos excellentes installations », a-t-elle écrit. « L’Académie n’a reçu aucune rémunération de la part du parent, ni pour réserver une place, ni pour confirmer la place ; c’est contraire aux règles et nous nous y sommes toujours conformés », a-t-elle ajouté.
La ministre de la Famille, Suzanne Roy, a quant à elle rappelé qu’il est interdit, pour une garderie, d’exiger des frais pour la réservation d’une place. « C’est illégal, clairement illégal », a-t-elle insisté.
La Commissaire à l’éthique interpellée
La ministre Laforest est mise en cause dans le reportage puisqu’elle a été interpellée par M. Simard au sujet de la situation qu’il vivait. En mêlée de presse, elle a dit l’avoir avisé « tout de suite » qu’elle était en conflit d’intérêts, et l’avoir fait à 15 reprises au cours de l’appel. Dans l’échange téléphonique que Radio-Canada a pu écouter, elle aurait néanmoins défendu la garderie et posé des questions sur la situation.
En matinée, le Parti libéral du Québec a dit avoir saisi la Commissaire à l’éthique de l’affaire. « On a un code d’éthique. Il fallait le suivre. [Il fallait] arrêter complètement l’appel et non pas commencer à justifier », a affirmé le député Monsef Derraji. Québec solidaire a dit appuyer cette démarche et avoir l’intention de se rallier à la demande des libéraux. « Tout le monde qui lit ça est absolument choqué. Donc, je ne vais pas justifier ou expliquer son comportement. Je pense qu’elle aurait dû le savoir », a dit le député Guillaume Cliche-Rivard.
À la période des questions, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a interpellé le premier ministre au sujet de cette histoire. « Est-ce qu’il va reconnaître que sa ministre s’est placée en position de conflit d’intérêts ? » a-t-il demandé. En lieu et place du chef du gouvernement, le ministre Jolin-Barrette s’est levé pour répondre à la question.
Il a rappelé que l’Office de la protection du consommateur avait été saisi de l’affaire. C’est cette instance — et non pas le ministère de la Famille — qui est responsable d’enquêter, puisque le contrat a été conclu entre une entreprise privée et un client (la famille), a expliqué au Devoir la ministre Suzanne Roy.
De son côté, la ministre Laforest a répété qu’à son avis, elle n’avait pas commis d’erreur, puisqu’elle a « refusé de prendre le dossier » du citoyen qui l’a interpellée. Elle s’est toutefois dite prête à donner sa « pleine collaboration » à la commissaire si une enquête est ouverte.