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Lecture : Lucie AUBRAC. Cette exigeante liberté, éditions L’Archipel, 1997 (présentation par C.Grataloup).

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Le 21 octobre 1943, dans une rue de Lyon, un groupe de résistants parvient, les armes à la main, à arracher un responsable de l’Armée secrète aux hommes de Klaus Barbie. À la tête de ce commando, une jeune femme déterminée à sauver son mari du poteau d’exécution promis par la Gestapo. Lucie Aubrac vient d’entrer dans la légende. Dans les années 1990, au moment où se multiplient articles de presse et ouvrages relayant des insinuations calomnieuses sur la Résistance, Lucie Aubrac a livré sa vérité. Elle avait écrit un premier livre intitulé Ils partiront dans l’ivresse, éditions Le Seuil, 1984. Originaire du Beaujolais, Lucie naît dans une famille modeste. Grâce à ses facultés, elle décroche le concours général d’institutrice puis devient agrégée d’histoire. Au printemps 1939, elle rencontre Raymond, jeune ingénieur qui a étudié au MIT aux États-Unis. La guerre éclate en septembre 1939, l’armée néerlandaise capitule le 15 mai 1940, la Belgique et les Pays-Bas sont envahis, les Allemands entrent dans Paris le 14 juin.

Résistante de la première heure, Lucie rencontre Emmanuel d’Astier de la Vignerie et Jean Cavaillès. Ensemble, ils fondent le mouvement Libération Sud. D’Astier avait su sensibiliser à l’importance des syndicats dissous, sur lesquels il était possible de s’appuyer. Au début, ce fut un travail lent, difficile, un travail de fourmi, tant le travail de chacun était souterrain, souvent ingrat. Ce furent des milliers de kilomètres parcourus pour aller solliciter quelqu’un qui pourrait aider. Selon Lucie, c’était comme si nous déplacions lentement des grains de sable. Sur le moment, on ne voit rien. Puis on a une montagne ! Ce travail de constitution du mouvement Libération Sud dura de l’automne 1940 jusqu’en 1942 où il fut enfin organisé avec des effectifs respectables. La défaite avait plongé la France dans la nuit, mais Lucie savait que la nuit finirait. Le soir, elle tentait d’écouter la radio, la BBC, malgré le brouillage des ondes par le régime de Vichy.

Le 20 juin 1943, Raymond et Lucie ont rendez-vous avec Jean Moulin vers le parc de la Tête d’or à Lyon. Le lendemain, 21 juin, les hommes de Barbie procèdent à l’arrestation de plusieurs membres de la Résistance, dont Jean Moulin et Raymond Aubrac. René Hardy les aurait trahis. Jean sera torturé jusqu’à la mort. Dès lors, Lucie n’a qu’une idée en tête : faire évader son mari, considéré comme un terroriste, avant qu’il soit exécuté. Elle prend une fausse identité et demande à voir Raymond, afin de signer un faux contrat de mariage. Raymond est alors transféré dans un camion avec d’autres prisonniers. Le 21 octobre 1943, un commando de résistants avec trois voitures suit le camion et parvient à le bloquer. De nombreux coups de feu sont tirés ; une balle érafle la joue de Raymond, et une autre touche Julien au visage, un jeune résistant. Mais il survivra. Les époux se retrouvent enfin ! Ils vont devoir se cacher jusqu’au 8 février 1944, date à laquelle ils vont partir à Londres par avion clandestin, par une nuit glaciale. Lucie est enceinte de 9 mois de son deuxième enfant. L’arrivée à Londres est mémorable ! Lucie accouche dans la ville bombardée par les nazis. Des restaurants sont alors ouverts en sous-sol. Le général de Gaulle est à Alger depuis mai 1943 et c’est un autre général, d’Astier de la Vignerie, qui remet la Croix de guerre à Lucie à l’hôpital. Puis c’est le retour en France en août 1944, par bateau escorté par des navires de guerre. Lucie a alors 32 ans. Raymond est nommé commissaire de la République (préfet) à Marseille. En passant par la vallée du Rhône, c’est un spectacle d’apocalypse car sur des centaines de kilomètres, l’armée allemande avait abandonné son matériel de guerre le long des routes : chars détruits, camions calcinés. L’activité des maquisards avait laissé des traces, dans les Cévennes, le Ventoux, le Vercors. À la Libération, Lucie fait partie de la commission d’enquête. Elle se déplace et rencontre des témoins. Pétain, emprisonné à l’île d’Yeu, refuse de la rencontrer. Concernant l’ambassadeur André François-Poncet, nommé à Berlin en 1931 puis à Rome, des résistants pensaient qu’il avait mal mesuré la montée du nazisme. Au contraire, il a montré des piles de messages envoyés au Quai d’Orsay qui ne furent pas lus, même pas décodés. On avait négligé ses avertissements, notamment au sujet de la remilitarisation de la Rhénanie.

En 1946, Lucie et Raymond ont leur troisième enfant. Début 1960, ils partent au Maroc, Raymond est conseiller auprès du gouvernement marocain. En 1975, il est en mission pour l’ONU et le couple part à New York. Lucie raconte la vision insoutenable de la pauvreté comme dans le centre de Baltimore sur la côte Est. Pourtant, elle avait connu les privations sous l’Occupation. De retour en France, le couple vit à Paris et dans la maison des Cévennes. Puis l’arrestation de Barbie et son retour en France fait que Lucie et Raymond sont rattrapés par une période de leur vie qu’ils pensaient révolue. Il fallait témoigner. Raymond a dû identifier Barbie. Jacques Vergès s’est proposé pour défendre l’ancien nazi et a attaqué la Résistance. En effet, après sa condamnation pour crimes contre l’humanité, Barbie a laissé un texte, une attaque contre la Résistance qui l’a vaincue, aucunement une demande de pardon mais une tentative de vengeance posthume. Son exploitation déclencha la colère et l’union de toute la Résistance. Lucie et d’anciens résistants se sont employés pendant des années après le procès à rencontrer la jeunesse, à expliquer cette page de l’histoire, à léguer cet héritage collectif si chèrement acquis : le droit d’être libre et égal aux autres. Elle peut alors faire sienne cette déclaration, écrite avant qu’il ne tombe sous les balles nazies par un agrégé de l’Université qui a donné son nom au Lycée Jacques-Decour à Paris :

« Je me considère un peu comme une feuille qui tombe de l’arbre pour faire du terreau. La qualité du terreau dépendra de celle des feuilles : je veux parler de la jeunesse en qui je mets tout mon espoir. »

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About maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...

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