Giuliano da Empoli est un écrivain et un conseiller politique italien et suisse. Il a déjà écrit deux livres
à succès : Les ingénieurs du chaos et le mage du Kremlin.
Dans L’Heure des prédateurs, Giuliano da Empoli poursuit sa réflexion sur les coulisses du pouvoir.
L’histoire se déroule sur plusieurs décennies et mêle éléments autobiographiques, réflexions théoriques, et fresque sociopolitique. Il illustre la montée en puissance de nouveaux « prédateurs », individus ou groupes capables de manipuler l’information, les institutions, et les masses à des fins purement cyniques.

On y trouve les thèmes suivants :
– L’instrumentalisation du pouvoir
Le livre dépeint un monde où la morale et la vérité cèdent la place à l’efficacité stratégique. Ce n’est
pas la légitimité qui fonde le pouvoir, mais la capacité à en jouer.
« Le monde n’est pas dirigé par ceux qui gouvernent officiellement, mais par ceux qui savent tirer les
ficelles sans jamais apparaître. »
– Le capitalisme d’influence
Qui incarne la fusion entre argent, technologie et pouvoir politique. On ne vend pas un produit : on
vend du récit, du consentement, du sens.
« Il ne s’agit plus de convaincre, mais de capturer l’attention. La vérité est une variable parmi d’autres. »
– La dissolution de la démocratie libérale
L’auteur met en lumière la fragilité des institutions démocratiques face à ceux qui savent en détourner les règles.
« Les institutions sont devenues des théâtres vides, où l’on continue de réciter des rôles pendant que
le scénario se joue ailleurs. »
– Le cynisme stratégique
Le protagoniste agit avec un cynisme assumé, où la vérité ou l’éthique importent moins que le bon timing et la maîtrise des flux d’information.
« Un bon stratège n’a pas besoin d’avoir raison, seulement d’arriver au bon moment. »

Ce livre fonctionne aussi comme une alerte : le danger ne vient pas seulement des extrêmes, mais
aussi de ceux qui agissent dans l’ombre du pouvoir, avec le vernis de la modernité et de la compétence.
Dans son livre Giuliano da Empoli construit des situations qui s’inspirent fortement de personnalités
contemporaines, surtout dans le monde occidental et certains acteurs politiques et économiques peuvent clairement être identifiés en creux.

Ainsi on retrouve aisément notre président de la République actuel, son parcours technocratique, sa culture du pouvoir stratégique, son usage immodéré des cabinets de conseil, son rapport ambivalent aux élites et au peuple ; un pur produit d’élite, stratège, maître du récit.
« Il n’y a plus de droite ni de gauche, seulement des opportunités bien placées. »

Le livre met en scène des figures de l’ombre (spin-doctors et communicants politiques) qui façonnent
les récits politiques, en jouant sur les affects, les algorithmes, les fake news. Cela évoque des architectes de campagnes populistes comme Cummings (Brexit) ou Bannon (Trump). Le livre dénonce un monde où la vérité devient optionnelle, (Donald Trump et le populisme) aux campagnes de désinformation, à la politique-spectacle.
« La vérité est une variable parmi d’autres. »

Il n’oublie pas les oligarques et capitalistes de surveillance (type Elon Musk, Peter Thiel, ou les
GAFAM) qui entretiennent des liens étroits avec la tech, les datas, la manipulation de l’opinion.
« Ils ne veulent pas gouverner le monde, ils veulent que le monde s’adapte à leurs codes. »

L’auteur critique également les réseaux d’influence transnationaux (types Davos, think tanks,
cabinets de conseil), structures hors-sols, où les véritables décisions se prennent dans des cercles
fermés, technocratiques et souvent inaccessibles aux citoyens.
« Ceux qui dirigent ne sont pas ceux qu’on élit, mais ceux qui organisent le terrain. »

Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.