Les gouvernements du Yukon et de la Colombie-Britannique ont signé une entente pour lancer les travaux de raccordement de leurs réseaux électriques respectifs, un projet que le premier ministre du Yukon a qualifié « d’unificateur ».

Je pense que tous les Yukonnais savent qu’il s’agit d’une excellente nouvelle pour le futur du Yukon. Cela va assurer le développement de nos projets, et notamment de nos projets miniers a déclaré le premier ministre démissionnaire du Yukon, Ranj Pillai, dans un communiqué publié vendredi.

Le mémorandum de l’entente a été signé jeudi pendant la réunion des premiers ministres de l’Ouest à Yellowknife. Le document prévoit une collaboration entre Yukon et la Colombie-Britannique pendant les phases d’exploration et de préparation du projet, d'après le communiqué commun.

Raccorder son réseau électrique à celui de la Colombie-Britannique est un souhait de longue date du gouvernement du Yukon. L’année dernière, le premier ministre Ranj Pillai avait demandé 60 millions de dollars à Ottawa dans ce but. En septembre, le gouvernement fédéral avait approuvé, sous conditions, 40 millions de dollars pour faire une étude de faisabilité sur une ligne de raccord de 765 km.

Grâce à l'accord signé avec la Colombie-Britannique ce jeudi, ces fonds accordés par Ottawa pourront être utilisés, explique le premier ministre du Yukon.

Nous avons les moyens de le faire, mais nous avions aussi besoin de l’engagement de la Colombie-Britannique. Nous allons pouvoir examiner la possibilité de leur acheter de l’énergie, ou de leur en vendre dans le futur.

Le Yukon isolé

Le réseau électrique yukonnais n’est pour le moment pas relié au réseau nord-américain. Il se trouve sous tension en raison de l’augmentation de la demande en énergie d’une population croissante, qui se combine à la stratégie d’énergie verte du territoire poussant à l’électrification de vastes pans de l’économie.

Dans le communiqué de vendredi, la Société de développement du Yukon s’est également engagée à verser 13 millions de dollars pour faire avancer le projet.

La Société a également, dans un même temps, déposé une demande pour pouvoir augmenter ses tarifs d’électricité de 34 % sur les trois prochaines années de façon à pouvoir financer les 350 millions de dollars d’investissements nécessaires à l’amélioration de ses infrastructures.

L'hydroélectricité de la Colombie-Britannique pourrait aider le Yukon à réduire sa dépendance au diesel (Photo d'archives)

Photo : Photo fournie par BC Hydro

Un projet unificateur

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, s'est également réjoui de cet accord. Grâce au projet Yukon-BC Grid Connect, nous avons une occasion générationnelle d’accroître notre approvisionnement en énergie propre pour alimenter nos collectivités et nos industries en pleine croissance, tout en faisant progresser la réconciliation et nos objectifs climatiques, a-t-il affirmé, dans le communiqué conjoint.

Il ajoute que le gouvernement de la Colombie-Britannique concentre ses efforts sur ce projet en ce moment, parce que le premier ministre du Canada, Mark Carney, a exprimé son soutien à ce type de chantier unificateur.

Nous allons avoir besoin que le [gouvernement du] Canada [nous] aide à réaliser cet investissement majeur. Nous ne pouvons pas compter uniquement sur le portefeuille des Yukonnais, car c’est trop d’argent. Cependant, cela va permettre le développement d’un énorme potentiel pour notre pays, a déclaré Ranj Pillai.

Nous pensons qu’il s’agit d'un projet unificateur et qu’il aura des conséquences nationales.

M. Pillai a par ailleurs déclaré que le raccordement des réseaux aidera au développement de nouveaux projets miniers et de nouvelles sources d’énergie au Yukon et dans le nord de la Colombie-Britannique. Il rappelle également que lorsque des compagnies minières explorent la possibilité d’investir au Yukon, elles s’enquièrent systématiquement de la stratégie énergétique à long terme du territoire.

Il a également souligné l’importance de l’implication des Premières Nations du Yukon et de la Colombie-Britannique dans le projet.

Nous observons les lignes électriques qui ont été construites ailleurs au pays là où il y a eu une forte participation des populations autochtones et désirons utiliser ces modèles, continue Ranj Pillai. Nous pensons que c’est approprié et qu’il s’agit de la véritable réconciliation économique.

Avec des informations de Dave White