TOUR DE FRANCE - Le Tour de France s’élance de Lille ce samedi 5 juillet, pour 3340 kilomètres d’efforts qui mèneront le peloton à Paris le 27 juillet, jour d’un inédit triple passage par la butte de Montmartre.

Sur ce tracé, qui présente la particularité cette année d’être 100 % français, la supériorité implacable de Tadej Pogacar depuis le début de saison fera du vainqueur de l’année dernière l’écrasant favori. Mais le Danois Jonas Vingegaard, deuxième en 2024, veut croire qu’il peut redevenir le grand tourmenteur de son rival slovène, lui qui a remporté le Tour en 2022 et 2023.

Pour commenter ce duel annoncé, France Télévisions mise à nouveau sur trois consultants de luxe pour accompagner Alexandre Pasteur : Thomas Voekler sur une moto et le duo Laurent Jalabert-Marion Rousse dans la cabine. L’ancienne cycliste, également directrice du Tour de France femmes, passe en revue pour Le HuffPost les sujets clés de cette Grande Boucle 2025.

Le HuffPost : Comme un clin d’œil, le tracé de la troisième étape (Valenciennes-Dunkerque) passe par Saint-Saulve dans le Nord, où vous êtes née, est-ce que ça vous fait plaisir ?

Marion Rousse. C’est sûr que ce sera un grand départ particulier pour moi parce que je suis une Ch’ti. On dit toujours, et je le pense sincèrement, que le plus beau tracé du Tour, c’est celui qui passe devant chez toi, devant ta porte. Et là, étant une fille du Nord, le grand départ, c’est toujours un moment particulier et un temps fort du Tour de France sur ces trois semaines. Donc évidemment que ça va être des coins que je connais bien. C’est super sympa pour commenter et il y aura pas mal d’émotion.

Et dans trois semaines, l’apothéose avec une dernière étape qui passe par Montmartre. Est-ce que c’est une bonne chose ? Des coureurs ont râlé, comme Jonas Vingegaard…

Je comprends que des coureurs puissent être effrayés, puisque ce n’est pas dans leur intérêt. Je pense notamment à Vingegaard, c’est un coureur qui ne fait pas les classiques de début de saison. Et c’est sûr qu’un coureur comme Pogacar va être plus avantagé sur ce genre d’étape puisqu’il arrive à frotter, il a un punch incroyable, donc c’est sûr que si par bonheur lors de cette dernière étape il y a trente secondes voire une minute entre les deux, il n’y aura pas course gagnée. C’est sûr que ça rajoute du stress, une part de pression supplémentaire sur les épaules des coureurs. Mais en tant que suiveurs du vélo et commentatrice, je me réjouis de ces trois passages dans Montmartre.

Comparé aux Jeux olympiques et ce passage par Montmartre, le peloton du Tour sera aussi beaucoup plus massif…

J’imagine que s’il pleut, les temps vont être gelés. Il va y avoir des précautions qui vont être prises. C’est aussi l’année pour laisser un héritage des Jeux olympiques, donc je pense que c’était vraiment le clin d’œil qui a été voulu et pensé. Et en même temps, je pense que les organisateurs ont voulu durcir cette dernière étape, parce que Montmartre, on aurait pu le passer à 60 kilomètres de l’arrivée. Là le dernier passage, c’est à cinq kilomètres (de l’arrivée), donc ça va vraiment jouer. Ce sera une vraie étape et pas un défilé, il y aura du stress le matin dans les bus.

Chez les favoris, on se dirige encore vers un duel Pogacar-Vingegaard ?

Ce sont les deux noms qui ressortent évidemment. Vingegaard va lui arriver à 100 % de sa condition avec une belle préparation, ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière. On espère au moins un duel (avec Pogacar) parce que c’est ce qu’on aime tous, le suspens dans le sport. Il y a aussi Remco Evenepoel, qui l’année dernière avait fait un podium pour sa première participation. C’est quand même trois noms qui ressortent du lot, voire deux (Pogacar et Vingegaard) qui restent hors concours.

Chez les Français, qui pourrait se faire remarquer cette année ?

On va suivre Lenny Martinez (Bahrain-Victorious) et Romain Grégoire (Groupama-FDJ). Il y a aussi le retour de Julian Alaphilippe (Tudor Pro Cycling Team) dont on a aussi beaucoup parlé. Mais d’une manière générale, ça restera compliqué pour un Français de viser le podium cette année.

Quel sera votre rôle dans le dispositif de France Télévisions sur ce Tour ?

Comme l’année dernière, on a deux motos sons, Thomas Voeckler, Franck Ferrand, Laurent Jalabert, Alexandre Pasteur et moi. Toujours consultante, je serai en plateau en débrief avec Laurent Luyat lors de Vélo club, et sur l’intégrale chaque jour pour l’étape.