Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) rouvre trois centres fédéraux pour requérants d’asile pour répondre à l’augmentation saisonnière des demandes. La Confédération avait fermé neuf centres durant l’hiver en raison de la baisse des demandes.
«Comme prévu, le nombre des demandes d’asile a commencé à augmenter sous l’effet des facteurs saisonniers», constate le SEM dans un communiqué mercredi. Conséquence: il a décidé de rouvrir au cours des prochaines semaines trois centres fédéraux pour requérants d’asile (CFA) qui avaient été fermés temporairement.
Le SEM a enregistré ces dernières semaines une hausse des demandes. Sur l’ensemble du territoire, le taux d’occupation des 30 CFA en exploitation est actuellement d’environ 73%. Il est déjà passé à près de 80% dans les régions de Suisse romande, de Zurich, du Tessin et de Suisse centrale.
Le SEM prévoit de remettre en service les trois structures suivantes au cours des prochaines semaines: la caserne de Moudon (VD), la caserne de Dübendorf (ZH), et le cantonnement d’Eigenthal (LU). Chacun de ces lieux permet d’accueillir 200 personnes.
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Dès que ces centres seront opérationnels, le SEM disposera de près de 7500 places d’hébergement. La Confédération pourra également continuer de prendre en charge une partie des ressortissants ukrainiens en quête de protection et ainsi alléger la charge que supportent les cantons.
La fermeture temporaire décidée à l’hiver avait permis de réduire les coûts d’exploitation des CFA de près de 25 millions de francs. Les prévisions du SEM pour 2025, qui tablent sur environ 24 000 demandes d’asile et 12 000 demandes de statut de protection S, restent inchangées, précise la Confédération.
Combien de réfugiés en Suisse? L’ONU a la réponse, pas la Confédération
Publié le 16 avril 2025 à 09:59. / Modifié le 16 avril 2025 à 14:17.
Manifestement, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), à Berne, peut progresser dans la tenue des statistiques. Selon lui, seuls 384 réfugiés vietnamiens sont arrivés en Suisse entre 1980 et 1990, c’est-à-dire durant la période où le phénomène des boat people était le plus fort,
et la mobilisation internationale, y compris helvétique, la plus intense. Serait-ce lié au fait que la quasi-totalité de ces boat people étaient apatrides, puisque leur passeport du Vietnam du Sud était de facto lié à un Etat ayant cessé d’exister? La réponse n’aide pas davantage: «Il est possible que certains demandeurs d’asile vietnamiens aient été enregistrés en tant qu’apatrides mais nous n’avons pas de chiffres qui puissent démontrer ce phénomène.»
C’est du côté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (ONUHCR) qu’il faut se tourner pour avoir des chiffres, puisés auprès… des Etats – et donc notamment de la Confédération. En 2000, l’institution onusienne publie un livre sur la situation des réfugiés dans le monde. Un tableau montre qu’un total de 754 842 Vietnamiens ont été accueillis dans un pays tiers, dont plus de la moitié aux Etats-Unis. Plus de 100 000 sont allés au Canada ou en Australie. En Suisse, 6239 Vietnamiens se sont installés entre 1975 et 1995 – on ignore si ce chiffre comprend les regroupements familiaux.
On estime qu’entre 200 000 et 400 000 personnes ont péri en mer, «victimes des éléments naturels ou de pêcheurs qui se transformaient en sinistres pirates pour rançonner, violer ou massacrer leurs proies», comme l’a résumé dans un blog Jean-Noël Wetterwald, ancien cadre du HCR.