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Le retour du GNL au Québec : la Côte-Nord relance le débat que Québec voulait enterrer

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Contre toute attente, la saga du gaz naturel liquéfié au Québec semble prête à connaître un second souffle. Selon une enquête publiée par Alexandre Shields dans Le Devoir le 4 juillet, l’entreprise Marinvest Energy propose de construire une usine de liquéfaction et un terminal maritime d’exportation sur la Côte-Nord, un projet aussi ambitieux que feu GNL Québec. Appuyé par une filiale canadienne de l’entreprise norvégienne Marinvest, le projet prévoit également un gazoduc de plusieurs centaines de kilomètres pour acheminer le gaz de l’Ouest canadien vers Baie-Comeau — possiblement jusqu’en milieu marin, dans le secteur de la baie des Anglais.

La nouvelle a de quoi raviver les passions, tant elle ressemble à un remake du projet avorté de GNL Québec, à ceci près que cette fois, le gouvernement Legault semble disposé à considérer sérieusement le projet.

Le pragmatisme revient par la bande

Alors que le Québec maintient un moratoire idéologique sur l’exploitation de son propre sous-sol gazier, voilà qu’un projet venu d’Alberta et de Norvège pourrait relancer l’un des rares dossiers économiques d’envergure qui, s’il avait été traité avec cohérence, aurait pu faire du Québec une plaque tournante énergétique transatlantique. Le projet de Marinvest Energy, tel que décrit par Le Devoir, viserait à implanter directement dans le Saint-Laurent une usine flottante de liquéfaction — une technologie déjà maîtrisée ailleurs — pour ensuite charger les méthaniers à Baie-Comeau, dans une infrastructure portuaire partiellement existante.

Le gaz naturel proviendrait du réseau de TC Energy via un nouveau gazoduc traversant le territoire québécois. C’est la même colonne vertébrale que celle du projet Gazoduq, auquel Ottawa et Québec avaient dit non, à coups de rapports biaisés et d’invocations morales sur la « transition énergétique ».

Le contexte, cependant, a changé. En 2025, la crise énergétique européenne est loin d’être résolue. La guerre en Ukraine, les hausses de prix de l’électricité, les ruptures d’approvisionnement et le retour au charbon dans plusieurs pays ont démontré l’irréalisme des objectifs de décarbonation. Le gaz naturel — quoi qu’en disent les militants — demeure la seule alternative crédible à court et moyen terme pour remplacer les hydrocarbures plus polluants.

Greg Cano, chef de l’exploitation de Marinvest Energy Canada, n’est pas un inconnu. Il a piloté le controversé gazoduc Coastal GasLink qui alimente LNG Canada, méga-projet de liquéfaction situé en Colombie-Britannique. Dans un courriel cité par Le Devoir, Cano affirme que « le Québec peut jouer un rôle clé dans la diversification des options d’exportation pour le gaz naturel canadien », en particulier à une époque où « dépendre uniquement du marché américain présente des défis croissants ».

L’incohérence gouvernementale à nu

Le projet GNL Québec avait été torpillé pour des raisons purement politiques. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), sur mandat du gouvernement Legault, avait produit un rapport ouvertement hostile à la logique même du projet. Le gouvernement Trudeau avait suivi avec un refus sans appel en 2022. Résultat : un arbitrage international de plusieurs milliards est maintenant en cours, entachant la crédibilité du Québec auprès des investisseurs étrangers.

Et pourtant, à peine trois ans plus tard, le même gouvernement caquiste qui jurait ne jamais revenir en arrière sur les hydrocarbures, s’ouvre soudainement à un projet encore plus vaste, sur une portion du territoire aussi écologiquement sensible. Il ne ferme pas la porte à un financement. Il envoie des émissaires en mission économique à Londres. Il discute avec la PDG du Port de Baie-Comeau de projets « d’énergie verte » incluant potentiellement le GNL. Il admet que « le contexte actuel perturbe plusieurs aspects de notre économie » — autrement dit, que les objectifs irréalistes de la décarbonation entrent en collision frontale avec les besoins de sécurité énergétique.

Un projet compatible avec les objectifs climatiques

Contrairement aux slogans simplificateurs qui avaient mené à l’échec du projet GNL Québec, le gaz naturel liquéfié peut jouer un rôle significatif dans la transition énergétique mondiale. Il s’agit d’une solution de remplacement immédiate pour les centrales au charbon, qui restent massivement utilisées dans plusieurs pays importateurs, notamment en Europe. Exporter du gaz québécois ou canadien, produit de manière propre et transporté dans un cadre réglementaire rigoureux, constitue un gain net sur le plan climatique à l’échelle globale.

De plus, les nouvelles générations de projets GNL intègrent une électrification des installations, des mesures de captation et même des crédits compensatoires pour atteindre un profil d’émissions nettes nulles. C’est dans cette logique que s’inscrit Marinvest Energy. M. Cano affirme d’ailleurs qu’un tel projet peut être « cohérent avec les plans à long terme des pays européens pour une transition vers une chaîne d’approvisionnement énergétique sans émission ».

Il ne s’agit pas de marketing ou de poudre aux yeux, mais d’une vision technologique et géostratégique qui tient compte des contraintes du monde réel. Si le gouvernement québécois veut réellement contribuer à la lutte contre les changements climatiques, il devra reconnaître que refuser du GNL propre tout en tolérant les importations de charbon ou de gaz russes ne fait aucun sens.

Une chance de réparer une erreur historique

La possibilité d’implanter une usine flottante dans le fleuve, évoquée par la PDG du port de Baie-Comeau, Karine Otis, pourrait même accélérer l’acceptabilité locale en réduisant l’empreinte au sol. Le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, confirme déjà des discussions avec Marinvest. L’entreprise a déployé deux lobbyistes au Québec et quatre au fédéral, avec des contacts directs auprès de ministres et de chefs de parti, notamment Pierre Poilievre et Pierre Paul-Hus. Elle se positionne clairement comme un acteur stratégique, et non comme un promoteur marginal.

Pour le Québec, c’est une occasion à ne pas manquer. Une seconde chance. Une manière de réparer l’erreur historique du rejet de GNL Québec. De relancer l’investissement privé dans une industrie porteuse. De contribuer réellement à l’équilibre énergétique mondial sans sacrifier ses intérêts économiques. Et surtout, de démontrer que la raison peut encore primer sur l’idéologie.

Mais pour cela, il faudra que le gouvernement Legault fasse plus qu’« étudier attentivement » le projet. Il devra assumer que l’avenir énergétique du Québec ne peut reposer uniquement sur des rêves solaires et éoliens. Il devra sortir du double discours, et choisir — enfin — la prospérité.

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