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Les grands médias français, pour l’essentiel, continuent à ne donner quasiment aucun moyen de comprendre à l’offensive d’Israël contre l’Iran des mollahs.

Il existe des spécialistes de langue française qui connaissent le sujet, mais ils n’ont en général pas la parole. Ils ont deux défauts rédhibitoires : ils ne pensent pas que Netanyahou est un monstre et que Donald Trump est un crétin.

Dans le journal de gauche Le Figaro, Gilles Kepel parle de « fuite en avant » de Netanyahu et du risque qu’Israël embrase toute la région. Et un article du même journal dit que Trump « hésite à s’engager » au côté d’Israël. Un autre dit que ce qui se passe est « l’échec de Trump ». Un autre article encore dit : « Depuis les massacres du 7 Octobre, il était évident que le gouvernement de Benyamin Netanyahou allait pousser la guerre jusqu’à Téhéran ». Dans L’Express, il est dit qu’en raison de l’attaque d’Israël, l’avancée de l’Iran vers l’arme nucléaire pourrait « s’accélérer ». Nicolas Tenzer, qui soutient sans réserve Volodymyr Zelensky, jusqu’à l’aveuglement, traite, dans l’émission C dans l’air (vicié) Binyamin Netanyahou de criminel contre l’humanité en raison de la guerre contre le Hamas à Gaza. Même Georges Bensoussan, que j’ai connu mieux inspiré, a dit sur CNews que Donald Trump est un président erratique et imprévisible, et que les Etats-Unis pourraient abandonner Israël. Il a bien sûr condamné l’action d’Israël à Gaza. Du côté des politiques, Marion Maréchal a exprimé son hostilité à l’action d’Israël, et c’est à ce moment que j’ai compris que je ne pourrais en aucun cas lui apporter mon soutien. Eric Zemmour a adopté une position infiniment plus digne.

Il faut remettre la réalité à sa place. Binyamin Netanyahou n’est dans aucune fuite en avant. Il a une pensée stratégique. Il agit en conformité avec sa pensée stratégique, et en fonction de ce qu’il peut faire. Biden, qui a fortement aidé le régime des mollahs et empêché Israël d’agir avec une pleine efficacité n’est plus là. Et chaque jour permet de comprendre davantage à quels immenses danger le monde a échappé avec la défaite de la gauchiste imbécile Kamala Harris. Trump se conduit en véritable allié d’Israël, et Binyamin Netanyahou agit en conséquence. Et je le répète : il y a une synergie entre Trump et Netanyahou et pas l’ombre d’un désaccord entre eux. Aucun embrasement généralisé de la région ne se produira, car Israël bénéficie du soutien tacite des régimes arabes sunnites (quand bien même ils protestent pour la forme, ils espèrent tous les chute du régime des mollahs. Poutine et Xi Jinping sont neutralisés. Si les mollahs touchent une seule base américaine au Proche-Orient, la réaction de Trump sera immédiate, et ce que les pseudo penseurs français ne comprennent pas est que Trump est respecté et craint.

Trump n’hésite aucunement à s’engager : il soutient pleinement l’action d’Israël et a dit ce que serait sa réaction si les mollahs touchent une base américaine. Il n’y a aucun échec de Trump : tout se passe au Proche-Orient comme Trump et Netanyahou l’ont prévu. Même concernant la guerre en Ukraine, il n’y a pas d’échec de Trump : Trump a tenté de donner à l’Ukraine une chance d’éviter d’être totalement ravagée, Zelensky n’a rien voulu entendre, c’est la faute de Zelensky (j’y reviendrai). Netanyahou ne pousse nullement la guerre jusqu’à Téhéran : le régime des mollahs a poussé la guerre jusqu’au cœur d’Israël le 7 octobre 2023, Netanyahou procède à une riposte méthodique et déterminée contre le régime des mollahs, et c’est le régime des mollahs qui est le fauteur de guerre, il importe d’éviter de ne pas confondre l’agresseur, l’Iran, avec l’agressé, Israël. Le régime des mollahs n’avance plus vers l’arme nucléaire. Il est en très sérieuse difficulté, n’en déplaise aux antisémites. Traiter Binyamin Netanyahou, qui défend son pays comme un grand homme d’État et n’est responsable d’aucun crime et d’aucun massacre (la guerre à Gaza dure aussi longtemps parce que l’armée israélienne agit en épargnant les civils comme aucune autre armée au monde ne le ferait) de criminel contre l’humanité disqualifie quiconque procède à ce genre d’accusation répugnante : Nicolas Tenzer est un imposteur et n’a aucune valeur éthique, car avoir des valeurs éthiques à géométrie variable est n’avoir aucune valeur éthique. Donald Trump n’est ni erratique ni imprévisible : je n’ai cessé de le dire. Il est très prévisible, et il y a une doctrine Trump. Je l’ai expliqué cent fois. Je l’ajoute : Sous Trump, les États Unis n’abandonneront jamais Israël. Les Démocrates eux-mêmes sont désormais hostiles à Israël, mais ne peuvent abandonner Israël, tant le peuple américain est majoritairement attaché à Israël.

Il faut maintenant parler de la guerre.

Netanyahou a dû attendre quatre mois pour agir : le temps que Trump parle à Poutine et à Xi Jinping pour les pousser à rester en retrait, et le temps que Trump parle aux dirigeants arabes sunnites, le temps aussi que Trump fasse semblant de penser qu’il est possible de négocier avec les mollahs, et donc le temps d’anesthésier ceux-ci afin que joue l’effet de surprise. Aujourd’hui, le régime des mollahs est isolé, et grâce à l’effet de surprise, il a subi en quelques heures des pertes très lourdes et ce qui restait de ses capacités de défense aérienne a été détruit.

Le régime des mollahs dispose encore de lanceurs et de missiles de croisière, mais il ne peut en lancer plus de cent à la fois. Peu de missiles de croisière touchent Israël, mais ceux qui touchent leur cible (il semble que les mollahs disposent de missiles hypersoniques) font des dégâts graves, et des immeubles d’habitation ont été détruits à Bat Yam et Petah Tikva, dans les banlieues de Tel Aviv, ainsi qu’à Haïfa où le port et les installations pétrolières ont été aussi touchés. Il y a peu de morts et de blessés, car les abris israéliens sont efficaces, mais il y a des morts et des blessés, hélas. Sans les pertes infligées aux lanceurs de missiles iraniens dès le départ (un tiers d’entre eux ont été détruits dès le début de l’attaque israélienne), les risques de destruction en Israël auraient été bien plus importants. Les lanceurs de missiles restants sont repérables par Israël, qui peut les détruire un à un, ce qui amenuise graduellement les capacités de frappe de l’Iran.

Israël peut agir partout en Iran, sans risque pour les avions de chasse israéliens. Le régime des mollahs est sans défense. L’abject ayatollah Khamenei doit se sentir très seul : ses conseillers les plus proches ont été éliminés et leur élimination s’ajoute à celle de l’état-major de l’armée et des Gardiens de la Révolution. Khamenei n’a pas été éliminé parce qu’il faut qu’il reste quelqu’un pour éventuellement capituler, et une chance est laissée au régime des mollahs de capituler. (Je doute qu’il capitule). Khamenei a été emmené dans un bunker situé en profondeur au nord de Téhéran, façon Hitler à Berlin en 1945, et est coupé du monde.

Détruire tous les sites nucléaires militaires iraniens reste extrêmement difficile, car certains d’entre eux sont profondément enterrés, en particulier le site de Fordow, creusé dans le flanc d’une montagne. Mais ce qui est enterré peut devenir difficile d’accès si au-dessus du site enterré il y a des centaines de tonnes de gravats. Netanyahou veut que les sites nucléaires militaires iraniens soient tous détruits ou rendus totalement inutilisables et n’arrêtera pas les frappes avant. Les Etats-Unis disposent des moyens de détruire les sites profondément enterrés : bombardiers B2 plus bombes bunker buster, mais seule une intervention militaire américaine directe pourrait permettre leur emploi, et les Etats-Unis ne le feront qu’en dernier recours ou pour finir le travail. Détruire les lanceurs et les missiles de croisière est bien moins difficile, et Netanyahou veut que leur destruction soit complète et n’arrêtera pas les frappes avant.

Les installations pétrolières iraniennes commencent à être frappées aussi, et le but d’Israël est, conjugué à d’autres éléments, que le régime soit asphyxié financièrement. Le régime ne bloquera vraisemblablement pas le détroit d’Ormuz, car le pays qui dépend le plus de la circulation de pétrole dans le détroit d’Ormuz est la Chine, et ce qui reste du régime des mollahs ne peut pas nuire à la Chine.

L’appareil répressif du régime est très désorganisé, mas il est encore là, debout, et il faudra aussi le frapper, sans quoi la population ne pourra en aucune façon se soulever. Le régime dictatorial des mollahs est très impopulaire, mais très répressif, comme tous les régimes dictatoriaux très impopulaires.

Aux fins que les Iraniens soient coupés du monde et de l’information extérieure, le régime des mollahs a coupé tout accès à internet en Iran, mais Elon Musk a mis Starlink à la disposition des Iraniens, ce qui confirme qu’il est un bienfaiteur de l’humanité.

Israël a partiellement détruit l’immeuble de la radio-télévision iranienne lundi matin, ce qui fait que le régime n’a plus tous les moyens de diffusion de sa propagande.

Le régime des mollahs, ou tout au moins ce qui en reste, a envoyé des messages disant qu’il veut négocier. C’est une manœuvre désespérée qui n’aura aucun écho, sauf si l’Iran lève un drapeau blanc.

L’issue souhaitable de la guerre serait la chute du régime des mollahs, et le régime des mollahs n’est pas encore tombé. Il faut souhaiter qu’il tombe, oui. Il doit tomber. C’est le régime le plus abject et le plus monstrueux sur terre aujourd’hui. Les régimes chinois et nord-coréen sont aussi des régimes abjects, mais ils ne se donnent pas de buts génocidaires.

Il faut souhaiter que le régime tombe pour la région : ce serait une étape essentielle vers une effective paix régionale. Il faut souhaiter qu’il tombe pour Israël, qui doit pouvoir vivre dans une paix armée et vigilante, mais en paix (il restera à en finir avec ce qui reste du Hamas et à libérer les otages encore vivants) : le régime des mollahs a été intégralement voué depuis sa naissance à la destruction d’Israël. Il faut souhaiter qu’il tombe pour le peuple iranien qui, dans son écrasante majorité ne soutient pas le régime et en est la principale victime.

J’ai connu l’Iran au temps du shah. C’était un pays ami d’Israël, avançant vers la modernité. Le régime du shah était autoritaire, mais n’exerçait la répression que vis-à-vis des communistes et des islamistes. C’était hors de cela, je le dis, un pays de liberté. L’un de mes amis proches était Fereydoun Hoveyda, ambassadeur de l’Iran du shah aux Nations Unies. Son frère Amir-Abbas a été l’un des derniers premiers ministres du shah et était comme Fereydoun un homme d’une immense qualité. Amir-Abbas a été assassiné par les khomeynistes après leur prise du pouvoir. Il n’a pas été le seul à être assassiné à ce moment. Les khomeinistes ont commis un massacre des élites iraniennes et de leurs membres les plus brillants. J’ai consacré un livre à l’Iran et à Fereydoun, Mille et une vies*. Ce qui s’est passé en 1979 avec la prise de pouvoir par Khomeyni a été une abomination. Le shah a été abandonné de tous. Il l’a été en particulier par Jimmy Carter et Valéry Giscard d’Estaing. La France a accueilli l’abominable Khomeini pendant des mois et lui a offert un voyage de retour vers Téhéran à bord d’un avion d’Air France. Ce fut un moment honteux de l’histoire de France. A l’époque, nombre d’intellectuels français, dont le pédophile Michel Foucault, étaient en extase devant Khomeini. J’avais dit à l’époque ce qui allait se passer avec le retour de Khomeini en Iran. J’avais été traité de vil réactionnaire. Je connais le refrain. Ce refrain là ne change pas. Fereydoun a fini sa vie dans une grande maison, en Virginie. Mohammad Reza Pahlavi a fini la sienne au Caire en 1980. Il fut un grand homme. Qualifier Jimmy Carter et Valéry Giscard d’Estaing de minables serait encore leur faire un compliment.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.