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Le Québec et ses parcs nationaux, un long sentier sinueux

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La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) fête cette année ses 40 ans d’existence. Les premiers parcs de la province remontent toutefois au XIXe siècle. Entre la création du parc du Mont-Tremblant en 1895 et aujourd’hui, l’histoire tortueuse des parcs nationaux québécois témoigne de notre relation changeante avec la nature et le territoire.

À sa création, en 1985, la SEPAQ était bien loin de son mandat actuel, qui comprend la gestion de 23 parcs nationaux, d’un parc marin, de 13 réserves fauniques et de 8 établissements touristiques, dont l’Aquarium de Québec.

La SEPAQ première génération ne gérait que quelques terrains de camping et établissements touristiques. Les grands parcs sont alors sous la gouverne du défunt ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui en a la responsabilité depuis l’adoption par le premier gouvernement Lévesque, en 1977, de la Loi sur les parcs.

Cette loi-cadre est venue donner au gouvernement québécois la possibilité de créer des parcs à des fins de conservation et de récréation, tout en y interdisant l’exploitation des ressources naturelles, à l’exception de la pêche.

Avant l’existence de la loi, la définition de « parc » est floue et bien loin de l’objectif de protection des milieux naturels mis de l’avant aujourd’hui. Dans certains cas, comme dans le parc des Laurentides (1895) ou le parc de La Vérendrye (1939), on permet la chasse, la pêche, mais aussi l’exploitation minière et forestière. Et souvent, les installations destinées aux visiteurs sont pour le moins sommaires, à des années-lumière de ce qu’on connaît aujourd’hui.

« Les parcs que j’ai connus quand j’étais adolescent, c’étaient des endroits où on était bienvenus pour aller camper, mais à part camper et se baigner, il n’y avait vraiment pas autre chose à faire », raconte Pierre Bélec, 83 ans, qui a écrit avec Paul Larue une histoire du plein air québécois, Le Québec en plein air, publiée en 2016 chez Québec Amérique.

Le cofondateur de Sentiers Québec (devenu Rando Québec), créé en 1975, se souvient de parcs « pas tout à fait orientés vers le plein air tel qu’on le pratiquait déjà à ce moment. C’étaient plutôt des réserves de chasse et de pêche. Des choses comme la randonnée pédestre, ce n’était pas vraiment présent ».

À l’instar des clubs privés qui se sont partagé le territoire naturel québécois pendant une bonne partie du XXe siècle, les parcs mettaient l’accent sur l’exploitation à long terme de la nature par la chasse et la pêche.

« On a fait des clubs privés des pourvoiries et des parcs nationaux pour acter le fait que c’étaient des ressources naturelles qui appartenaient aux Québécois », soutient Manu Tranquard, professeur agrégé en intervention plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi et responsable du Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air.

Le Québec a longtemps eu, et a encore sous certains aspects, une relation utilitariste avec la nature, estime le professeur.

« Essentiellement, c’est le prélèvement des ressources naturelles qui, depuis le début de la colonisation, nous a amenés à découvrir le territoire, à le parcourir puis le cartographier et à le dompter, d’une certaine manière. On est passés de la fourrure des castors à l’exploitation du bois, puis à la chasse et la pêche. »

C’est en 1979 que sont nées les réserves fauniques, qui ont pris en charge les activités de chasse et laissé aux parcs la mission de conservation de la faune.

Un vent de réforme

Malgré leur multiplication, les parcs québécois ont la mine basse dans les années 1980 et 1990.

« On allait voir ce qui se faisait à Parcs Canada et on était gênés. On regardait nos infrastructures, comment on avait développé nos services : on avait tellement de retard à rattraper », admet Martin Soucy, p.-d.g. actuel de la SEPAQ et ancien directeur du parc national du Mont-Tremblant et de la réserve faunique Rouge-Matawin.

En 1996, le rapport du Comité sur la relance des parcs québécois constate l’absence de structure administrative unifiée et de vision d’ensemble, le manque d’efforts consacrés à la conservation et à l’éducation, le sous-financement gouvernemental et le déficit de notoriété des établissements québécois. À d’autres endroits, la frontière entre préservation et loisir de masse est bien mince : certains parcs ont dans leurs limites un golf (Îles-de-Boucherville) ou un centre de ski (Mont-Saint-Bruno).

Trois ans plus tard, la SEPAQ hérite de la gestion des parcs québécois, qu’elle oriente définitivement vers la conservation et les activités de plein air.

« Il y a deux époques : l’avant- et l’après-1999. À partir de ce moment, on s’est vraiment assumés », affirme Martin Soucy.

Ce texte fait partie de notre section Perspectives.

En 2001, la Loi sur les parcs est modifiée. Il n’y a plus de parcs de conservation ou de parcs de récréation, seulement des parcs nationaux, qui se voient accorder cette épithète en vertu des critères internationaux établis par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

La période coïncide avec la création de nouveaux parcs, comme ceux des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et de Plaisance, mais aussi avec la multiplication des activités de loisir et l’arrivée de la formule prêt-à-camper. La fréquentation suit une courbe ascendante, pour atteindre 9,5 millions de visites sur l’année 2023-2024, en même temps que les efforts de préservation s’accentuent.

Pour Manu Tranquard, la SEPAQ a effectué en plus ou moins 20 ans un rattrapage réussi. « On fait bien à l’échelle nord-américaine. Parce que la SEPAQ s’est structurée et parce que les Québécois ont confiance en ses orientations. La SEPAQ, c’est un projet naturel, mais c’est aussi un projet social. »

Une fierté nationale ?

Les parcs nationaux québécois sont-ils devenus pour autant des symboles identitaires comme le sont les grands parcs américains ou les parcs de l’Ouest canadien ? Mont-Tremblant fait-il vibrer la corde sensible des Québécois comme peuvent le faire Yosemite aux États-Unis ou Banff au Canada anglais ?

« C’est notre plus grand souhait, mais je pense qu’en termes de fierté, on a encore du chemin à faire », reconnaît Martin Soucy.

Tout compte fait, l’histoire de la conservation de la nature est assez récente au Québec comparativement à nos voisins du Sud, qui ont vu naître les premiers parcs nationaux (Yellowstone en 1872) et les premières sociétés de conservation (le Sierra Club en 1892), souligne le p.-d.g., qui rêve de développer davantage cet attachement national.

« Les parcs sont super importants culturellement dans la région où ils sont implantés. Si vous êtes au Saguenay, le parc du Fjord-du-Saguenay, c’est super important. Mais est-ce que c’est aussi important pour un Montréalais ? » demande-t-il.

Le réseau peut tout de même se targuer d’attirer une part de plus en plus grande de la population de la province. Selon les dernières données, 55 % des Québécois de plus de 18 ans, soit environ 3,1 millions de personnes, ont visité un parc de la SEPAQ dans la dernière année.

« On n’est plus dans la situation de faire la promotion du plein air. Les gens savent ce que c’est, en parlent, le pratiquent et connaissent ses bienfaits. C’est une valeur couronnée par l’ensemble de notre société, même si on n’en vit pas encore pleinement toutes les exigences puisqu’on connaît encore mal les mécanismes de la nature et sa fragilité », indique Pierre Bélec.

Le pionnier du plein air souhaite que la SEPAQ poursuive son expansion et ses missions de préservation et de mise en valeur de la nature.

« Comme société et compte tenu de la popularité du plein air, il est impérieux qu’on ouvre de nouveaux endroits, que ce soit des parcs québécois, des parcs municipaux ou même des lieux privés. Plusieurs endroits sont encore à reconnaître et à protéger si on veut que la population, toujours plus grande à demander l’accès à la nature, puisse la fréquenter sans endommager lourdement les endroits qui sont déjà reconnus. »

7107 km2

Les territoires protégés par la SEPAQ à l’intérieur de ses 23 parcs et de son parc marin totalisent 7107 km2. Les réserves fauniques, qui sont également de la responsabilité de la SEPAQ, couvrent 40 804 km2, une superficie proche de celle des Pays-Bas.

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