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Après avoir découvert le « massacre » de dizaines de caribous au parc provincial du Lac Nueltin, Nick Scigliano, le propriétaire d’une pourvoirie de chasse isolée, réclame des réponses du gouvernement du Manitoba et de la police. Toutefois, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avertit que les images qui circulent pourraient ne pas révéler toute la vérité.
Dans un communiqué publié mardi, la Manitoba Wildlife Federation (MWF) explique s’être déplacé, à la demande de M. Scigliano, au parc provincial du Lac Nueltin pour constater l’ampleur de la chasse aux caribous qui a eu lieu sur sa propriété.
Depuis un vol d’hélicoptère pour rejoindre M. Scigliano, le 18 avril, la MWF indique avoir observé entre 50 et 75 carcasses d’animaux sur le site. L’organisme de conservation explique qu’une fois atterrit, ses équipes ont retrouvé six femelles mortes, dont trois qui avaient des fœtus entièrement formés.
Sur les six caribous examinés (ce qui représentait un petit échantillon des 50 à 75 animaux que nous avons pu observer depuis l'hélicoptère), les épaules, le cou et les côtes étaient en grande partie laissés comme déchets, et deux quartiers arrière étaient également restés sur place, ajoute la MWF.
La GRC, qui s'est rendue sur les lieux immédiatement après la découverte de restes de caribous, et avant la MWF, indique avoir plutôt fait état de 9 carcasses de caribous. Les policiers ont aussi pu parler avec des chasseurs qui se trouvaient encore sur place.
On nous a d'abord informés qu'il pouvait y avoir jusqu'à 50 caribous. Lorsque nos agents sont allés sur place et ont parlé au groupe, d'après ce qu'on leur a dit, il y en avait neuf. On comprend la rapidité avec laquelle les rumeurs se propagent, explique Paul Manaigre, porte-parole de la GRC.
CBC/Radio-Canada a examiné une vidéo du site prise par M. Scigliano depuis un hélicoptère sur laquelle figurent des taches de sang et des caribous immobiles. Il est toutefois difficile de compter exactement le nombre de cadavres dans ces images.

Des chasseurs en train de dépecer des caribous, dans une vidéo de surveillance non datée, rendue publique mardi.
Photo : YouTube / Nueltin Lake Lodge
Allégation de massacre, de gaspillage et de vandalisme
Dans un communiqué publié mardi, M. Scigliano affirme avoir vu des dizaines de caribous morts ainsi que plusieurs individus, des motoneiges et des sentiers compactés qui, selon lui, prouvent que le chalet servait d’abattoir.
Il ne s'agit pas de chasse de subsistance. Ils ont tué sans compter et laissé des carcasses devant ma porte. Ces images me hanteront à jamais.
Nous n'avons ouvert que quelques-uns des sites d'abattage où l'on pouvait voir les corps émerger de la neige, et jusqu'à nos pieds, raconte Chris Heald, conseiller principal de la MWF, en entrevue avec Radio-Canada.
Mais en hélicoptère, on pouvait voir les différents endroits [...]. Je crois qu'il y avait 5, 6, 7 animaux à chaque endroit, et il y avait une multitude d'endroits où ces animaux étaient entassés, ajoute-t-il.
M. Scigliano rapporte aussi que son quai d’hydravion et ses bâtiments ont été violemment endommagés et dépouillés de leur contenu précieux.
M. Manaigre a qualifié l'enquête policière de différente et difficile, principalement en raison de l'isolement de la région.
Vous avez des suspects qui pourraient venir de 200, 300, 400 kilomètres de distance, et est-il possible qu'ils ne fassent même pas partie de ce groupe de chasseurs ? Absolument. Il y a tellement de variables en jeu, explique le porte-parole de la GRC.
Le propriétaire de la pourvoirie est déjà impliqué dans une affaire juridique impliquant une Première Nation du secteur. Nueltin Lake Lodges a poursuivi la Première Nation des Dénés Northlands, la province, le gouvernement fédéral, et le Comité sur les droits fonciers issus de traités au Manitoba Inc. en 2023, alléguant qu'elle a été exclue des négociations sur les droits fonciers issus de traités.
On a l'impression qu'on nous traite de criminels
Bien qu’aucun suspect n'ait encore été identifié, la GRC croit que les chasseurs seraient originaires des communautés des Premières Nations voisines. Il s'agit des principaux habitants de cette partie du Manitoba, située à quelques kilomètres seulement du Nunavut.
Les chasseurs issus de Premières Nations ne doivent pas respecter de nombreuses règles auxquelles les chasseurs non autochtones doivent se conformer, dont les dates des saisons de chasse et les limites de prises.

Myron Cook, un chasseur de la Première Nation de Barren Lands, affirme que lui et de nombreux autres chasseurs régis par des traités ont le plus grand respect pour le caribou, en particulier pendant les récoltes.
Photo : Radio-Canada / Travis Golby
Myron Cook, un chasseur de caribou de la Première Nation de Barren Lands, dans le nord du Manitoba, explique qu’il est inhabituel que les chasseurs autochtones de cette région laissent de la viande de caribou derrière eux, sauf si elle est endommagée ou si l'animal est vieux, blessé ou malade.
Il explique que les chasseurs ciblent en général les mâles matures. Cependant, dans les rares cas où une femelle enceinte est abattue,cette viande est prisée et donnée aux aînés, dit-il.
Le chasseur regrette que le propriétaire de la pourvoirie et la MWF n'aient pas consulté les Dénés avant de publier ces allégations. C'est un récit biaisé, partial, [raconté] sans consultation du peuple déné. C'est leur territoire de chasse ancestral, dit-il.
On a l'impression qu'on nous traite de criminels parce que nous exerçons notre droit souverain de subvenir aux besoins de nos familles.
Appel lancé à la province
M. Scigliano et la MWF appellent la province à légiférer sur cette zone de non-droit pour préserver ses ressources naturelles.
Nous ne pouvons pas gaspiller la viande, on ne peut pas abattre des femelles enceintes alors que la population est en chute libre. Nous devons faire mieux en tant que société et il est de la responsabilité des gouvernements de réunir tout le monde autour d'une table et de dire que c'est inacceptable.
Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a déclaré mardi que les chasseurs impliqués seraient poursuivis et tenus responsables de leurs actes dans toute la mesure permise par la loi.
Daniel Dupont, écologiste et professeur de biologie à l'Université de Saint-Boniface, rappelle que la population des caribous du nord du Manitoba est en déclin. Dans les années 90, on comptait environ un demi-million d'individus. De nos jours, c'est environ la moitié, explique-t-il.
Il précise toutefois que la recherche tente toujours de comprendre les facteurs de cette baisse. Est-ce dû aux changements climatiques, à la chasse ou à la sur chasse ou bien à un cycle naturel ? C'est complexe, dit-il.
M. Manaigre recommande à quiconque voit des images de caribou au pavillon de ne pas se prononcer avant la fin de l'enquête policière. Les gens verront de courts extraits, ou des photos, qui pourraient ne pas raconter toute l'histoire, conclut-il.
Avec des informations de Özten Shebahkeget et Josh Crabb