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"Le procédé de Donald Trump impose aux journalistes de revoir leurs pratiques"

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Donald Trump est-il parvenu à faire plier le quatrième pouvoir ? Pas si vite, selon le journaliste Jon Allsop, auteur d'une newsletter sur les médias à la prestigieuse Columbia Journalism Review (CJR) et de l'ouvrage What is Journalism For ? (Éd. Bristol University Press).

Au début de son second mandat, il y avait beaucoup d'inquiétudes sur la façon dont Donald Trump traiterait les médias. Se sont-elles matérialisées ?

À certains égards, cela pourrait être pire. Avant son retour au pouvoir, je craignais qu'il ne poursuive les journalistes et leurs sources à travers l'"Espionage Act", une loi de 1917 qui interdit la divulgation d'informations confidentielles. Or on n'a pas encore vu de journalistes menottés et emprisonnés ! Certes, le gouvernement Trump a été très agressif pour prévenir les fuites, comme le montre la décision de Kristi Noem, la ministre de la Sécurité intérieure, d'étendre l'usage des détecteurs de mensonges, et celle du ministère de la Justice de revenir sur une mesure de protection des sources héritée de l'ère Biden. Mais, en réalité, les gouvernements des deux partis - Républicain comme Démocrate - ont mené des politiques contre les fuites. Donald Trump s'inscrit dans une forme de continuité en la matière.

Sa décision d'exclure l'agence Associated Press (AP) du groupe restreint qui couvre sa présidence – le "pool" – et de certains événements de la Maison-Blanche n'est pas surprenante non plus. Là encore, on pourrait arguer qu'il aurait pu aller plus loin. Malgré ce qu'il dit, il accorde de la valeur à l'engagement avec les médias dits "mainstream". Il leur parle en permanence, beaucoup plus que ses prédécesseurs, Joe Biden en particulier. Je ne pense pas qu'il bannira le New York Times ou des médias similaires de la Maison-Blanche car il n'aurait personne avec qui croiser le fer !

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Certaines actions vous ont-elle néanmoins surpris ?

En revanche, sur d'autres dossiers en effet, le gouvernement va plus loin que je ne le pensais. Par exemple, il semble décidé à interrompre le financement de la chaîne publique PBS et de la radio NPR. Il veut le faire par décret, ce qui est illégal, et a aussi demandé au Congrès d'agir. Certes, ces médias ont d'autres sources de revenus, mais une telle mesure serait très dommageable pour leurs antennes dans les zones rurales, par exemple. Dans le passé, les parlementaires républicains étaient opposés à cette perspective. Mais qu'en sera-t-il cette fois-ci ?

À mon sens, la plus grande menace mise à exécution concerne le définancement de l'US Agency for Global Media (USAGM) sous la direction de Kari Lake, une ancienne présentatrice devenue une très ardente supportrice de Donald Trump. Cet organe gérait des médias, comme la radio internationale Voice of America, utilisés à des fins de propagande pro-démocratie et pro-américaine pendant la Guerre froide. Il n'empêche qu'ils produisaient du journalisme de qualité.

Trump lui-même a une relation complexe avec les grands médias : il cherche leur validation tout en les dénonçant…

Il est une créature de la presse new-yorkaise des années 80 et 90. Il a construit sa carrière autour de l'idée qu'il faut être constamment au centre de l'attention et qu'on peut ériger les médias en adversaires quand ils se montrent critiques. Ils font partie du théâtre politique. Il est intéressant de noter qu'à l'occasion de ses cent jours au pouvoir, il a accordé des entretiens à des médias mainstream comme Time Magazine, la chaîne nationale ABC et même The Atlantic, le magazine de gauche qui a révélé l'affaire du "Signalgate". Et ce, après que ses alliés ont martelé que son rédacteur en chef, ajouté par erreur à un groupe de discussion sur Signal au sujet d'une offensive à venir contre les Houthis, était une pourriture !

Si Donald Trump a une relation d'amour-haine avec les médias, certains membres de son entourage nourrissent une opposition beaucoup plus dure et idéologique. Ils considèrent la liberté de la presse comme un mauvais principe. C'est le cas de son ancien conseiller Steve Bannon, champion de la droite radicale, ou du techno-utopiste Elon Musk. Ce ressentiment envers les médias n'était pas aussi répandu pendant son premier mandat.

La nouvelle attaque de Donald Trump: "Les médias sont vraiment corrompus. Ce qu'ils font est illégal"

Plusieurs médias ont décidé de régler à l'amiable des affaires judiciaires les opposant à Donald Trump à la suite de l'intervention de leurs maisons mères, qui ne veulent pas froisser le président. La concentration des médias entre les mains de quelques grands groupes rend-elle le travail des journalistes plus difficile ?

Quand les conglomérats qui possèdent des médias défendent des intérêts économiques diversifiés, ils tendent à livrer le journalisme indépendant en pâture, comme Paramount Global l'a fait avec CBS prétendument pour obtenir le feu vert des autorités fédérales pour sa fusion avec la société de production hollywoodienne Skydance. Toutefois, si la direction de ces grandes compagnies s'incline par peur ou autre, je n'ai pas le sentiment que les journalistes en font de même dans le contenu qu'ils publient ou diffusent. Scott Pelley, l'un des présentateurs de "60 minutes", l'émission-phare de CBS visée par les accusations de Donald Trump, a récemment prononcé un discours remarqué dans lequel il défend la liberté de la presse.

Quel est le principal défi pour les journalistes dans ce cas ?

La difficulté est ailleurs pour les journalistes. Ils pensent instinctivement que les grands crimes se passent en secret, qu'il faut enquêter pendant des semaines pour les révéler, parler à des sources secrètes dans un parking… Or, dans le cas de Donald Trump, ils se produisent souvent au grand jour, comme le montre son récent dîner offert aux investisseurs dans sa cryptomonnaie. Cela a été assimilé à de la corruption. Un tel procédé impose aux journalistes de revoir leurs pratiques. Ceci dit, il y a beaucoup de choses qui continuent à se passer derrière les portes closes. De manière générale, la presse a fait un très bon travail pour raconter en temps réel les méthodes du Département de l'Efficacité gouvernementale (DOGE) d'Elon Musk et son impact sur les fonctionnaires fédéraux.

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