Sous une pluie battante, une quarantaine de francophones de Saint-Paul en Alberta se sont rassemblés pour le dévoilement d’un monument qui rend hommage à la francophonie de la région.

L’organisateur et coordinateur pour le projet, l’artiste Herman Poulin, explique que l’objectif de ce monument est de commémorer le passé ainsi que célébrer le présent et le futur de la francophonie albertaine de la région de Saint-Paul.

Fabriqué à partir de métal, le monument met en valeur la culture, le patrimoine, les arts et l’éducation de la région. Chacune d’entre elles commémore des moments et des personnes clés de la francophonie.

Au sommet du monument, une charrue, qui représente la terre fertile et comme l’explique Herman Poulin, le besoin de continuer à se semer.

C’est une question d’immortaliser notre francophonie, dit-il en expliquant ce que représente l'œuvre intitulée Laissons nos traces.

L’artiste francophone Herman Poulin.

Photo : Radio-Canada / Charles Delisle

Artiste de longue date dans la région, Herman Poulin confie que cette sculpture sera d’ailleurs son dernier grand projet. Quand tu vieillis la seule chose, qui te reste à faire, c'est d'honorer ce que tu es et puis de redonner à nouveau.

Les grandes importances viennent de la bouche d'un enfant

C’est le tout premier monument qui rend hommage aux francophones dans le village de Saint-Paul. Herman Poulin confie d’ailleurs que l’inspiration pour le monument vient d’un jeune.

C'est venu de la bouche d'un élève de l’École du Sommet après qu'on avait visité les 17 monuments de Saint-Paul. [...] C’était un coup de foudre, confia-t-il.

Lise Gratton, directrice de l’École du Sommet, lieu d'enseignement francophone pour la région, se dit fière de son école et de sa communauté pour avoir transformé l'idée en réalité.

Quand ça vient des enfants, c'est toujours pur et innocent. Ça fait réfléchir!

Pour des jeunes de la région, le monument représente une manière de se rappeler du passé, mais aussi de penser à l’avenir pour assurer la continuation de la francophonie de Saint-Paul.

Les élèves de l’École francophone du Sommet étaient au rendez-vous pour le dévoilement du monument.

Photo : Radio-Canada / Charles Delisle

C'est une façon de voir notre culture et nos habitudes. C'est aussi pour que chaque future génération connaisse que le français n’est pas juste une langue, mais une façon de vivre, explique Jayden Pulleyblank, élève de la 11e année à l’École du Sommet.

Une gare qui rappelle aux humbles débuts

Par ailleurs, au musée historique de Saint-Paul, une gare historique sera inaugurée au public le 22 juin.

La gare de la communauté de Willingdon a été déménagée du village de Shandro il y deux ans afin de se rappeler ses humbles débuts dans la région.

La gare de Willingdon a été déplacée en 2023 afin d’être rénovée au Musée de Saint-Paul.

Photo : Radio-Canada / Charles Delisle

La gare de Saint-Paul a été démolie, dit la coordinatrice du musée, Alice Bourget, en ajoutant que les citoyens de Saint-Paul ont, dans le temps, dû construire les rails par eux-mêmes afin d’être desservis par la voie ferrée pour vendre leurs grains.

C'est une partie de la culture des fermiers. C'est eux qui ont établi le tout afin d’être servis.

La gare rénovée n’est toutefois pas celle de Saint-Paul, mais servira à expliquer l’histoire de la voie ferrée dans la région et son importance pour toutes les communautés avoisinantes.