Derek Reimer, un pasteur connu pour avoir manifesté lors d'événements organisés dans des bibliothèques pour enfants à Calgary, est de nouveau en prison après avoir été arrêté et accusé d'avoir enfreint la condition d'assignation à résidence de sa peine.

Le 10 avril, l’homme de 38 ans a manifesté sur les marches du palais de justice de Calgary avec des sympathisants, environ 90 minutes avant l'audition d'un appel dans l'une de ses affaires.

Derek Reimer était censé être assigné à résidence dans le cadre de son ordonnance de sursis de 12 mois imposée en décembre par la juge Karen Molle, qui avait déclaré le pasteur coupable de harcèlement criminel et de quatre chefs d'accusation de non-respect des conditions de sa mise en liberté sous caution.

Les condamnations découlent de protestations contre des activités de lecture de contes pour enfants organisées par la communauté des drag queens, que M. Reimer a qualifié à plusieurs reprises de séances de perversion faisant partie, selon lui, de l'agenda homosexuel.

Les condamnations découlent de protestations contre des activités de lecture de contes pour enfants organisées par la communauté drag queen à Calgary en 2023. (Photo d'archives)

Photo : Mia Sheldon/CBC

Une ordonnance de sursis est une peine d'emprisonnement qu'un délinquant est autorisé à purger dans la communauté sous réserve des conditions imposées par le tribunal.

Derek Reimer est autorisé à se rendre au tribunal lorsqu'il est assigné à résidence, mais il est allégué qu'il a exploité cette exemption en passant plus d'une heure à participer à un rassemblement avant sa comparution devant le tribunal.

Dans une déclaration transmise à CBC/Radio-Canada, son avocat, Andrew MacKenzie, estime que ce n'est pas un crime d'arriver 90 minutes à l'avance à sa propre date d'audience.

Tout au long de cette procédure, la ligne de démarcation entre la criminalisation de ses actions et de ses opinions a été floue, ajoute-t-il.

Bien que le pasteur Reimer soit accusé en avril d'avoir enfreint les conditions de son assignation à résidence, il n'a été arrêté que le 8 mai.

Liberté sous caution refusée

M^e MacKenzie a également exprimé son inquiétude quant au moment de l'arrestation, qui a eu lieu un jour avant son appel de la condamnation et de la sentence de la juge Molle, ce qui signifie que son client n'était pas présent à l'audience.

La police de Calgary n'aurait pas pu choisir une date et une heure plus préjudiciables pour [l']arrêter, dénonce-t-il.

Lundi, la juge Molle a refusé la mise en liberté sous caution du pasteur Reimer, qui est en détention depuis la semaine dernière.

Il sera de retour au tribunal la semaine prochaine pour une audience sur l'infraction.

En 2023, Derek Reimer a été arrêté trois fois en cinq semaines et accusé d'un certain nombre d'infractions alors qu'il protestait contre des événements de la communauté des drag queen.

Condamnation pour harcèlement

Il s’était rendu le 27 mars 2023 à la bibliothèque Saddletowne, où il avait demandé à parler à la directrice.

Il a commencé à enregistrer leur conversation, lui disant qu'elle corrompait les enfants et que, si la bibliothèque continuait à accueillir de tels événements, il reviendrait.

Nous rendrons l'affaire publique et votre nom sera divulgué, avait-il alors lancé à la directrice de la bibliothèque.

Le pasteur avait ensuite publié la vidéo sur Facebook, encourageant ses abonnés à contacter la femme pour lui faire part de leur dégoût et les invitant à agir.

Reconnu coupable en octobre dernier d'infractions liées à ses manifestations, Derek Reimer a écopé d'une amende de 500 $. (Photo d'archives)

Photo : Brangwyn Jones

Une décision attendue sur l'appel

Le nom de la femme, le numéro de téléphone de la bibliothèque ainsi que la date et le lieu du prochain événement de drag queens figuraient dans le message diffusé sur les médias sociaux.

La défense a fait appel de la condamnation et de la peine que lui avait infligée la juge Molle.

La décision d'appel dans cette affaire sera rendue la semaine prochaine, un jour avant l'audience portant sur la violation des conditions de son assignation à résidence.

En septembre 2024, un juge a déclaré Derek Reimer non coupable des accusations de méfait et de tapage liées à un incident survenu à la bibliothèque Seton en février 2023.

En octobre dernier, il a été reconnu coupable d'infractions liées à ses manifestations.

Pour ces condamnations, il a écopé d'une amende de 500 $.

Avec les informations de Meghan Grant