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On sait la lucidité des regards d'enfants lorsqu'ils se posent sur la guerre et sa cohorte d'injustices. À 9 ans, lorsque Feurat Alani (Gaza, l'impossible journalisme) découvre enfin l'Irak, terre de ses parents, il sait que tout n'est pas réglé pour autant. Son papa, toujours inscrit sur la liste des opposants à Saddam Hussein, n'a pas pu les accompagner lors de ce voyage tant attendu. La découverte de son pays a donc un petit arrière-goût amer… Au fil des ans, Feurat tisse pourtant un lien très fort avec ce pays originel, vu aussi à travers les nouvelles qu'il reçoit en France en radio et à la télévision.
"Valse avec Bachir", César 2009
Le travail d'enquêteur mené par le jeune Feurat, pour retisser le fil de son histoire familiale et les souvenirs envolés de son père, rend Le Parfum d'Irak particulièrement touchant et envoûtant. D'autant plus que l'enfant devine très vite les dissensions apparues au sein de sa famille entre certains oncles et son père, entre certaines tantes et sa grand-mère… À chaque voyage, il poursuit son exploration de son pays originel, étoffant ses connaissances et son profil multi-culturel. Jusqu'au jour où la guerre éclate et où il décide de s'y rendre en qualité de journaliste, cette fois.
Depuis Valse avec Bachir qui retraçait, en 2008, les heures les plus sombres de la guerre du Liban, à travers le quotidien et les souvenirs d'un soldat ordinaire, les exemples ne manquent pas de films d'animation qui embrassent la géopolitique et l'histoire d'un pays au départ d'une expérience personnelle. Suivant les traces du cinéaste israélien Ari Folman, récompensé d'un César et d'un Golden Globe, le journaliste franco-irakien Feurat Alani (Je me souviens de Falloujah) se met en quête de l'histoire de la terre de ses ancêtres et piste "Le Parfum d'Irak" qui pourrait bien être celui de la glace à l'abricot de son enfance. Bien que les époques et les circonstances soient différentes, chacun de ces films partage un terreau commun dans lequel s'enracinent le poids des souvenirs, la force des traumatismes.
Le film "La Sirène" retrace en animation le siège d'une ville en IranDe Twitter au livre puis au film
Le film commence par l'hommage adressé par tous ses amis au père de Feurat Alani, récemment décédé, avant d'explorer les années d'enfance et d'adolescence jalonnées de nouvelles toujours plus inquiétantes venues d'Irak. Pour élaborer son récit, le journaliste a remonté le fil de son compte Twitter (devenu X), des milliers de messages déjà à l'origine d'une websérie documentaire et d'un livre couronné du prix Albert-Londres, en 2018. Une riche matière humaine devenue une sorte de reportage dessiné, mais ensuite mise en scène et animée par Leonard Cohen (Sur un fil).
Jalonné d'images d'actualité, le long métrage oscille entre animation, journal et documentaire permettant un récit très personnel où la violence, bien que présente, apparaît moins frontale, où les couleurs sont plus vives et la joie plus lumineuse encore. On y repère pas mal du bleu, mais aussi du vert, du rouge et du noir comme sur le drapeau irakien…
Le récit adopte un graphisme singulier avec de grands aplats de couleurs, découpés d'ombres. Et des visages parfois sans bouche et sans yeux. Autant de façons de rendre universelle cette histoire d'un pays soumis à la dictature puis au blocus militaire américain, devenu le terreau de la violence et du terrorisme religieux, au grand désespoir de ses habitants. Un récit à la première personne qui rend l'Histoire à la fois proche et palpable.
Le Parfum de l'Irak Chronique d'un embrasement De Leonard Cohen Scénario Feurat Alani et Leonard Cohen Avec la voix de Malik Zidi Durée 1h35
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