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Le numérique, une bombe climatique?

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Vous avez sûrement vu la publicité d’Apple vantant les mérites de son iPhone. On nous dit qu’il n’est plus nécessaire de trier ses photos ou de faire son ménage numérique, tout reste entreposé sans fin. Magique, n’est-ce pas ? Cette promesse repose sur l’infonuagique, qui est devenue la norme dans presque toutes les solutions numériques. Bien sûr, ces technologies offrent un alléchant trio rassemblant efficacité, portabilité et sécurité. Mais cette magie apparente a un coût bien réel, celui de l’impact climatique de tous ces serveurs qui conservent nos données à l’infini.

Vous pensez peut-être que j’exagère ? Jetons d’abord un œil aux faits. Chaque courriel que vous envoyez génère entre 0,3 et 4 grammes de CO₂, selon son origine, sa durée de conservation et d’autres variables. Ajoutez-y une pièce jointe d’un mégaoctet ou plus, et ce chiffre pourra grimper à 50 grammes — l’équivalent de cinq ampoules DEL allumées entre cinq et dix heures. Avec les transferts, les réponses et l’entreposage, on comprend que cela fait beaucoup de gaz à effet de serre (GES), surtout quand on pense au nombre astronomique de courriels envoyés chaque jour.

En moyenne, la seule gestion courante des courriels d’un travailleur sur un an équivaut à deux allers-retours Montréal-Québec en voiture. Mais qu’est-ce qui pollue le plus dans le numérique ? Trois grandes sources : la fabrication et l’utilisation des appareils (responsables d’environ 70 % des émissions), les centres de données (environ 14 %) et les infrastructures réseau (autour de 16 %). À elles seules, ces trois composantes génèrent l’essentiel de l’empreinte carbone du secteur.

Une étude de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP), mise à jour en 2024, estime que l’empreinte carbone du numérique en France atteint 4,4 % des émissions nationales — un chiffre semblable à la moyenne mondiale. À titre de comparaison, c’est déjà davantage que l’empreinte de l’aviation civile. Et cette part augmente chaque année.

Toujours selon l’étude ADEME-ARCEP, les émissions de GES liées au numérique devraient augmenter de 45 % d’ici 2030. Et cela, selon des projections établies avant même l’explosion récente de l’intelligence artificielle (IA) générative. Comme pour les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les prévisions, même prudentes, tendent à sous-estimer l’ampleur réelle de la croissance. À chaque itération, la courbe des émissions s’avère plus abrupte que prévu.

Les géants du numérique — Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft (les GAFAM) — avaient pris des engagements pour réduire leur empreinte carbone en misant sur de meilleures pratiques. Mais l’explosion de l’IA a changé la donne. Par exemple, les émissions de CO₂ de Google ont bondi de 13 % entre 2023 et 2024, principalement à cause de la forte hausse de la consommation énergétique des centres de données qui alimentent les outils d’IA. Et ce n’est qu’un début : le pire reste à venir.

Plusieurs demeurent dans le camp des techno-optimistes, convaincus que le numérique finira par nous sauver de la crise climatique. Pourtant, l’étude ADEME-ARCEP montre une tout autre réalité. En 2050, si aucune action concrète n’est mise en place et que l’on continue de croire que l’innovation suffira, les émissions de GES du secteur numérique pourraient avoir bondi de 372 %. Même dans un scénario misant sur des technologies vertes, la hausse atteindrait 183 %. Aucun autre secteur ne suit une telle trajectoire. Dans tous les cas, l’étude ADEME-ARCEP est sans équivoque : seule la frugalité numérique peut inverser la tendance.

La solution passe par une approche plus sobre du numérique. Selon l’étude ADEME-ARCEP, des pratiques écoresponsables intégrées dès la conception des outils pourraient réduire de jusqu’à 45 % les émissions de GES du secteur. Cela suppose d’écoconcevoir les logiciels, de prolonger la vie des appareils, de limiter l’entreposage inutile et de réduire les usages énergivores, comme la vidéo en continu. Ce virage vers la sobriété est indispensable si l’on veut que le numérique contribue réellement à la lutte contre les changements climatiques.

Que faire alors ? Commencez par des gestes concrets : videz vos courriels inutiles, supprimez les dizaines de photos floues accumulées sur votre iPhone, désinstallez les applications que vous n’utilisez plus. Chaque fichier superflu, chaque vidéo regardée en boucle sur TikTok ou YouTube alimente les centres de données des GAFAM. Plus vous consommez, plus ils s’enrichissent… et plus ils polluent, plus vous polluez. En adoptant des réflexes numériques plus sobres — comme désactiver la lecture automatique des vidéos, éviter les envois de pièces jointes volumineuses ou opter pour des appareils durables —, vous réduisez directement votre empreinte carbone numérique. Le pouvoir de changer les choses commence par vos habitudes les plus banales.

Alors, si vous trouviez ça drôle de générer votre énième starter pack avec une IA, rappelez-vous qu’il n’y a rien de drôle à contribuer à la hausse des GES et à l’aggravation des crises climatiques. La prochaine fois que l’envie de produire du contenu numérique superflu vous prendra, pensez aux gens qui ont tout perdu en août 2024 lors de l’ouragan Debby, dont les restes ont fait des ravages jusqu’au Québec. Eux, ils ne l’ont pas trouvé drôle.

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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