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Un nouveau rapport de la Ville de Toronto révèle des tendances préoccupantes concernant le sans-abrisme sur son territoire.
Selon le rapport Street Needs Assessment, 15 418 personnes étaient sans domicile à Toronto le 23 octobre 2024, soit une augmentation de 111 % par rapport à 2021 lorsque 7 300 personnes étaient en situation d'itinérance.
Le nombre de personnes sans-abri qui ne fréquentent pas les refuges a plus que doublé, passant de 742 en 2021 à 1 615 en 2024.
La travailleuse communautaire Diana Chan McNally se dit préoccupée par la situation, mais pas choquée.
Ces données ne font que confirmer ce que les travailleurs communautaires ont déjà réalisé. Elles ne sont pas choquantes, dit-elle.
Des communautés surreprésentées
Le rapport indique que les personnes autochtones représentent 9 % des personnes sans domicile et 31 % des personnes sans-abri qui ne vont pas dans les refuges, alors qu'elles ne constituent que 3,2 % de la population de Toronto.
Les personnes racialisées, en particulier les Noirs, sont également surreprésentées. En effet, 77 % des répondants se sont identifiés comme racialisés, dont 58 % comme Noirs.
La proportion de personnes issues des communautés LGBTQ+ en situation d'itinérance a aussi doublé depuis 2021.
Ces données sont d'autant plus inquiétantes pour l'infirmière de rue Cathy Crowe.
Ces chiffres sont bien plus élevés que ceux de la population totale de Toronto. C'est donc dire que nous avons de sérieux problèmes à régler.
Près des 50 % des personnes interrogées ont déclaré être des demandeurs d'asile, ce qui représente une augmentation importante par rapport aux 13 % recensés en 2021.
Le besoin de refuges temporaires

Cathy Crowe se dit choquée par la situation.
Photo : Radio-Canada / Laura DaSilva/CBC News
Le sans-abrisme est principalement dû au manque de logements abordables et à la stagnation des salaires, selon Mme Crowe. En effet, 41 % des personnes interrogées dans le cadre de l'étude citent l'insuffisance des revenus comme principale cause – une proportion qui a doublé depuis 2021.
Les gens ont besoin de plus de logements abordables, des programmes d'aide sociale et des emplois bien rémunérés, soutient Mme Crowe.
Le manque de places dans les refuges est aussi un problème, ajoute Mme McNally.
Selon le rapport, le nombre moyen de personnes qui couchaient dans les refuges à Toronto chaque nuit était de 5 801 en avril 2021 et 9 640 en octobre 2024. Par ailleurs, en 2024, 2 664 personnes supplémentaires ont été hébergées dans le cadre de programmes de transition et de triage.
Nous savons que les refuges sont pleins, déplore Mme McNally.
Selon Cathy Crowe, les trois ordres de gouvernement doivent envisager l'offre de logements temporaires immédiatement puisque la construction de tours de condos ou de sixplex prendra des années.
Si le conseil municipal commençait maintenant un projet pilote des microrefuges, il pourrait les ouvrir dans cinq ou six mois. On ne peut pas parler de logements dans dix ans. Il faut agir maintenant pour aider les gens.
Mme McNally croit pour sa part que la Ville en fait déjà beaucoup pour augmenter l'offre de refuges. Elle rappelle que le conseil municipal prévoit l'ouverture de six nouveaux refuges, mais que l'administration doit encore gérer la riposte des résidents.
Le nombre de sans-abri est en forte augmentation tout comme le nombre de personnes qui s'opposent à l'établissement de refuges dans leurs communautés. C'est un véritable casse-tête pour la Ville.
Les subventions au loyer

Diana Chan McNally est travailleuse communautaire et de crise dans l'est du centre-ville de Toronto pour Maytree, une organisation de lutte contre la pauvreté basée à Toronto.
Photo : Radio-Canada / CBC
Mme McNally propose comme solution l'augmentation des subventions des loyers pour les personnes dans le besoin. Selon elle, cela ferait sortir plus de personnes des refuges pour les faire entrer dans des logements.
L'Ontario administre déjà le programme d'Allocation Canada-Ontario pour le logement (ALCO) depuis 2020. Toutefois, le site web de la Ville de Toronto indique que le programme est temporairement fermé aux nouvelles demandes.
Il faut que l'Allocation Canada-Ontario pour le logement touche plus de personnes.
Une autre option serait de rétablir un véritable contrôle des loyers pour tous les logements, ajoute-t-elle.
Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, Alexandra Sanita, une porte-parole du cabinet du ministre des Affaires municipales et du Logement, rappelle que l'Ontario investit 75,5 millions de dollars pour permettre aux personnes sans-abri d'avoir accès à des logements sûrs et sécurisés.
Selon elle, ce financement permet l'établissement de 1 239 logements supplémentaires, 815 logements avec services de soutien et 971 places supplémentaires dans les refuges.
Cette somme s'ajoute au 1,7 milliard de dollars que nous investissons pour améliorer l'accès aux logements supervisés, notamment par l'intermédiaire du Programme de prévention de l'itinérance, qui aide les municipalités, comme Toronto, à mettre en œuvre des programmes adaptés aux besoins locaux, indique Mme Sanita.
La province octroie aussi près de 550 millions de dollars pour créer 28 nouveaux carrefours d'aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances, dont quatre à Toronto.
Le logement, un droit fondamental

Le médecin Andrew Boozary croit que le logement est un droit humain. (Photo d'archives)
Photo : CBC
Le problème de l'itinérance à Toronto pèse lourd sur le système des soins de santé. C'est ce qu'avance le médecin Andrew Boozary.
Beaucoup plus de personnes ont recours aux services d'urgence ou aux lits d'hôpitaux parce qu'elles n'ont pas d'autre endroit où aller, constate le Dr Boozary.
Voilà pourquoi l'enjeu de l'itinérance est pour lui un enjeu de soins de santé.
Nous ne pouvons pas continuer à parler d'un système de santé universel alors que le logement n'est pas reconnu comme étant un droit humain.
Mme McNally abonde aussi dans ce sens.
L'idée que le sans-abrisme fasse désormais partie de la vie quotidienne est très répandue. Mais il s'agit d'un problème social qui est tout à fait résoluble. Il nous manque simplement la volonté de le faire, dit-elle. Nous devons cesser de nous cacher la tête dans le sable et nous attaquer de front au problème.
Avec des informations de CBC News