Bloc sans ciment

Il y avait l’ambition d'un nouveau monde, il reste la réalité d’un club disparate. À Rio, les Brics se rêvaient en alternative au leadership occidental. Mais entre diplomatie prudente, divergences internes et postures antiaméricaines de circonstance, l’unité s’écrit encore en pointillé.

Promettre un « ordre mondial plus équitable » à douze pays aux intérêts divergents, c’est croire que le multilatéralisme fonctionne mieux à mesure qu’on ajoute des chaises autour de la table. Les Brics, ce club des pays émergents fondé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et l’Afrique du Sud, s’est offert en 2024 une cure d’élargissement : Égypte, Éthiopie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Indonésie et Iran. Sur le papier, cette amicale représente près de 40 % de la population mondiale, 40 % du PIB planétaire et la promesse d’un « ordre mondial plus équitable ».